Panne d’électricité: une heure d’autonomie sur le mobile

  • Dernière modification de la publication :03/05/2025
  • Commentaires de la publication :8 commentaires
Plus d'électricité: il reste le satellite... Image: ChatGPT.
Plus d’électricité: il reste le satellite… Image: ChatGPT.

Après différentes alertes en Europe, il faut savoir qu’en Suisse les trois principaux opérateurs m’ont confirmé que leurs réseaux mobiles présentent une autonomie électrique pouvant aller jusqu’à une heure. Une durée qui devrait significativement être augmentée un jour. Mais quand?

Swisscom et Sunrise (UPC) m’ont par ailleurs indiqué qu’il est possible d’alimenter les antennes en électricité à l’aide de générateurs diesel de secours en cas de coupures de courant prolongées. Ceux-ci doivent toutefois être amenés sur place en cas de panne, ce qui peut poser problème, comme le relève Rolf Ziebold, porte-parole de Sunrise.

Le problème du réseau fixe

«Toutefois, même avec une autonomie prolongée, une disponibilité totale ne peut être garantie. Lors de catastrophes naturelles, comme récemment au Tessin, des connexions essentielles, telles que des câbles de fibre optique, ont été endommagées. Sans ces liaisons, les réseaux restent inopérants, même en cas d’alimentation électrique, selon Ana Biljaka, porte-parole de Salt.

Du côté de Swisscom, on indique que «pour le réseau fixe, nos centres de données et nos sites de Backbone (réseau) disposent d’une alimentation électrique de secours assurée par des générateurs diesel qui garantissent une autonomie d’au moins 72 heures. En cas de besoin, nous pouvons également fonctionner plus longtemps avec du carburant supplémentaire», précise Alicia Richon, porte-parole.

Et chez l’abonné? Encore faut-il pouvoir utiliser le téléphone fixe désormais 100% numérique. «En cas de panne de courant, des appels d’urgence via les lignes fixes sont pratiquement impossibles, car, dans la grande majorité des cas, les clients ne disposent pas d’appareils (routeur/modem/téléphone fixe) équipés d’une alimentation de secours», souligne justement Rolf Ziebold.

D’autres défis…

D’autres obstacles corsent le tout. «Les groupes électrogènes de secours fixes posent par ailleurs d’autres défis. Ils nécessitent une autorisation en matière de construction et d’environnement de la part de la commune ou de l’office cantonal de l’environnement (prescriptions en matière de bruit et de protection de l’air). Ils requièrent également un espace suffisant», souligne encore Alicia Richon.

Les trois opérateurs précisent qu’il n’existe aucune obligation légale concernant l’alimentation électrique de secours à ce jour. La révision de l’ordonnance sur les services de télécommunication est en cours. Une autonomie de quatre heures est actuellement envisagée pour les réseaux mobiles. «Des clarifications sont encore nécessaires, notamment en ce qui concerne les mesures de gestion de l’électricité. Dès que ces discussions seront terminées, la deuxième consultation des offices pourra être préparée et menée», indique Caroline Sauser, du service de presse de l’Office fédéral de la communication (OFCOM).

Ces changements et renforcements des infrastructures prendront plusieurs années pour se matérialiser. «Il est prévu que la révision correspondante de l’ordonnance sur les services de télécommunication soit traitée par le Conseil fédéral avant la fin de l’année. Les nouvelles dispositions entreraient alors en vigueur le 1er janvier 2026. La mise en œuvre des nouvelles dispositions devrait prendre plusieurs années», précise Caroline Sauser.

Les alternatives

Alors que faire? Sunrise souligne que les smartphones modernes peuvent également envoyer des messages d’urgence via des connexions satellites. Cette fonctionnalité est indépendante des opérateurs de réseau, voir à ce sujet:

De son côté Salt précise que «des solutions de connectivité Direct-to-Cell, comme celle proposée par Starlink, avec qui Salt a été le premier opérateur en Europe à collaborer, offrent une connectivité d’urgence robuste. Cette technologie permet également le Cell Broadcast, renforçant ainsi les capacités d’alerte en cas de crise», précise Ana Biljaka.

Xavier Studer


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Cet article a 8 commentaires

  1. Ipodac

    Intéressant l’article. Merci.
    Intéréssant que la porte parole de Salt parle du direct-to-cell de Starlink. Ils en avaient fait la promotion mais le service tarde à venir et la communication se fait de plus en plus rare. Si vous avez des informations ça serait intéressant de les partager.

  2. Jackie

    C’est pas beaucoup une heure…

  3. Torxxl

    De toute façon la majorité des gens vont se connecter à l’antenne proche de leur lieu qui aura au maximum une heure d’autonomie.
    C’est à nos autorités de mettre en place des lieux équipés de solution d’appels de secours et former la population afin de savoir ou ils sont.

  4. Phil

    Je me souviens d’avoir lu un article il y a quelques années qui parlait d’une application qui permettait de connecter nos smartphones entre eux, en maillage, en utilisant le wifi intégré à nos smartphones. Ainsi chaque appareil deviendrait une « antenne relais » permettant ainsi de pouvoir continuer à communiquer entre nous.

    Ce système avait été pensé en tant que réseau de secours utilisable en cas panne ou de catastrophe… Sauf qu’un tel système si il était disponible mettrai à mal le monopole de swisscom and co, car certains d’entre nous n’auraient plus forcément besoin de souscrire un abonnement de téléphonie en cas d’usage non intensif. Du coup l’application en question n’a jamais été rendue publique, ils nous disaient qu’ils la garderaient en réserve et qu’ils la déploraient potentiellement en cas de besoins. Sauf qu’en cas de panne durable des réseaux de téléphonie, il devient impossible de déployer une telle application…

    Aujourd’hui on a la possibilité de passer des appels d’urgence via satellites sur les smartphones récents, mais ce réseau satellitaire tiendrait-il la charge en cas de panne de réseau terrestre du à une catastrophe ou autre ?? Et serait-il capable d’assurer plus que des échanges minimalistes par sms, voir des échanges vocaux dans le meilleur des cas, ce tel que la presse a fait l’écho de cette technologie a son lancement ??

    En 30 ans nous sommes devenus de plus en plus dépendant de la technologie. Notre dépendance est telle que si les réseaux devient indisponible, ce à l’image de la méga panne électrique qui vient de toucher l’Espagne et le Portugal, plus rien ne fonctionne… ;-(

  5. William

    Bonjour,

    J’ai des connaissances au Portugal et je leur ai demandé des informations sur le comportement des réseaux pendant le black-out. Celui-ci a commencé à 11h30, heure locale. Les réseaux ont immédiatement commencé à défaillir, probablement en raison d’une surcharge, car tout le monde se connectait à Internet ou passait des appels en même temps pour s’informer. Vers 14h00, il n’y avait pratiquement plus de réseau dans tout le pays, et ce, chez les trois opérateurs. Dans les rares endroits où un minimum de signal subsistait, seuls les appels vocaux restaient possibles ; l’accès à Internet avait été coupé, sans doute pour économiser l’énergie. Dès que le courant revenait, tout redevenait fonctionnel instantanément — il suffisait parfois d’activer puis de désactiver le mode avion.

  6. Pizza Marlone

    Mais comment vont faire les gauchos bobos woke pour lire leurs médias d’extrême gauche woke si y’a plus de courant woke et de mobilité gauchiste?

  7. Philippe

    Cela devrait nous faire réfléchir quand on voit qu’on veut absolument nous faire utiliser les énergies renouvelables qui sont par nature intermittentes.

  8. redge

    Le solaire devrait passer obligatoirement au préalable par les batteries pour lisser le courant et donc d’éviter les fluctuations …
    Il ya parfois des acheteurs… qui pensent pas très bien leur système solaire ou/et qui installe ou ne respectent pas les directives.

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