Une étiquette énergie pour faire durer les smartphones. Vraiment?

  • Dernière modification de la publication :23/06/2025
  • Commentaires de la publication :1 commentaire
Illustration: ChatGPT.
Illustration: ChatGPT.

Les smartphones vendus dans l’Union européenne (UE) doivent désormais être accompagnés d’une étiquette précisant entre autres leur réparabilité, leur résistance aux chutes, voire leur degré d’étanchéité. Grâce à différentes mesures l’UE veut contenir les ventes de smartphones. Que penser de cette initiative?

Cette nouvelle étiquette européenne, obligatoire depuis le 20 juin, ressemble à celle que l’on trouve sur les appareils électroménagers. Elle indique une note de A à G pour l’efficacité énergétique et cinq pictogrammes couvrant l’autonomie, la résistance aux chutes, la durabilité de la batterie, la réparabilité et l’étanchéité. Un code QR permet d’accéder aux détails techniques complets. Tous les détails sur le site de l’UE.

Une mesure qui s’impose aussi en Suisse

La Suisse n’est pas membre de l’UE, mais elle adopte généralement les lois, les labels énergétiques ou différentes normes. Les premières étiquettes ont déjà fait leur apparition dans les magasins helvétiques. Cette harmonisation facilite le travail des fabricants qui peuvent utiliser le même système d’étiquetage pour l’ensemble du marché européen élargi.

L’étiquette s’accompagne de nouvelles exigences techniques contraignantes pour les constructeurs. Les smartphones doivent désormais supporter au minimum 800 cycles de charge à 80% de leur capacité initiale et recevoir des mises à jour logicielles pendant au moins cinq ans. Les pièces détachées doivent rester disponibles durant sept années après la commercialisation.

Un impact limité sur les habitudes?

L’argument de la durabilité pourrait donc avoir un impact limité sur les ventes en Suisse. «On est dans un pays riche, où les consommateurs choisissent encore très souvent des smartphones haut de gamme, chez Apple ou chez Samsung», comme je l’expliquais récemment à Watson. Ces marques vendent des téléphones performants qui durent longtemps et ne ralentissent pas au bout de trois ans, ce qui est déjà bien.

Si fondamentalement, cette démarche européenne va dans le bon sens, il s’agit surtout d’une forme de «marketing institutionnel» qui permet à cette institution de se donner bonne conscience. Dans notre société de consommation, tout est fait pour pousser le citoyen, devenu consommateur, à dépenser pour faire fonctionner le système… Notre société doit entièrement être repensée au risque de la destruction totale de notre planère.

D’ici là, un des problèmes reste le coût des réparations: garantir l’accès aux pièces détachées c’est bien, mais l’Etat, c’est-à-dire les électeurs (…) doit faire davantage pour transformer notre société pour tendre vers plus de durabilité, même si ce n’est pas le bon terme. Car souvent, changer une pièce revient plus cher que d’acheter un nouvel appareil. Et on ne parle pas des problèmes de recyclage.

XS


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Cette publication a un commentaire

  1. Mathieu

    On se réjouit de voir ces étiquettes arriver. Mais Apple, Samsung et Google n’ont pas attendu pour mettre en œuvre ces recommandations!

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