5G en Europe et en Suisse: un bilan en demi-teinte

  • Dernière modification de la publication :19/07/2025
  • Commentaires de la publication :3 commentaires
La 5G en Europe. Illustration: ChatGPT.
La 5G en Europe. Illustration: ChatGPT.

Alors que l’Europe avance à mi-parcours de son cycle technologique d’adoption de la 5G, le constat est mitigé. La Suisse fait pas si mal… Si certains pays affichent une couverture record, d’autres peinent à sortir du lot malgré les objectifs ambitieux fixés par la Commission européenne pour 2030.

Ce tableau à deux vitesses ne surprendra guère les spécialistes. Au deuxième trimestre 2025, des États nordiques comme le Danemark (83,9%) ou la Suède (77,8%) caracolent en tête du classement, tandis que la Belgique (11,9%) ou la Hongrie (29,9%) restent loin derrière, selon des données du spécialiste Ookla. En Suisse, plus de 81% des mesures d’Ookla ont été réalisées au travers de la 5G.

Politiques volontaristes ou inertie réglementaire

En analysant la situation, il s’avère que la rapidité d’attribution des fréquences et la mise en place d’obligations de couverture font toute la différence. Les pays nordiques, grâce à une combinaison intelligente de subventions, d’obligations de service en zones rurales et de mutualisation d’infrastructures, surmontent même les défis géographiques les plus rudes.

En Suisse, le déploiement de la 5G a reposé sur l’accès précoce à des bandes de fréquences «pionnières» à un coût abordable, couplé à l’engagement volontaire d’opérateurs comme Swisscom et Sunrise (UPC). Notons que ces progrès s’opèrent sans subventions publiques, contrairement à l’Espagne ou à l’Italie, qui s’appuient sur des fonds européens pour accélérer leur couverture. Reste la question de la «vraie 5G»…

Quand la politique freine l’innovation

A contrario, certains pays sont entravés par des choix réglementaires discutables. Au Royaume-Uni, le durcissement des règles de sécurité ou le retard dans l’allocation des fréquences freinent la 5G. Même constat en Belgique, où la complexité fédérale et des normes très strictes sur les ondes ralentissent le déploiement.

Il apparaît clairement que la capacité à offrir une couverture dense et homogène n’est pas qu’un simple enjeu technologique. Le calendrier d’attribution des fréquences et la volonté politique d’investir dans les infrastructures restent déterminants.

Standalone: un train de retard…

Enfin, l’adoption de la 5G «autonome» SA ou «vraie 5G», c’est-à-dire une technologie déployée indépendamment des réseaux 4G existants, peine à avancer sur le Vieux Continent. Avec seulement 1,3% d’adoption contre plus de 20% aux États-Unis et 80% en Chine, seule l’Espagne tire véritablement son épingle du jeu grâce à de généreuses subventions. En Suisse, relevons le rôle pionnier de Sunrise (UPC)!

Un défi pour l’Europe sera probablement de repenser son modèle de subvention et de favoriser une réelle compétitivité économique et de vrais objectifs en matière de «transformation numérique». Les prochains mois seront décisifs pour combler le fossé qui se creuse avec les leaders mondiaux.

XS


En savoir plus sur Le blog high-tech & telecom de Xavier Studer

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cet article a 3 commentaires

  1. PhilM

    Ils ont déjà la SA chez Swisscom? Merci.

  2. Carlos

    Dans ma zone au Portugal (Covilhã) MEO 5G Mobile en toute puissance !

  3. EnergyThen

    C’est en test depuis un moment, mais pas encore déployé.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.