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La SSR replonge: le grand gaspillage sur la FM reprend!

DAB+: le naufrage suisse, qui repasse en FM!
DAB+: le naufrage suisse, qui repasse en FM!

La Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) provoque un tsunami en prévoyant de proposer à nouveau ses programmes sur la bande FM! Alors que l’entreprise publique avait coupé ses émetteurs analogiques fin 2024 pour tout miser sur le numérique, elle se voit contrainte de faire marche arrière à la suite de la décision du Parlement de prolonger cette technologie obsolète.

Comme je l’ai souvent souligné dans ce blog, ce feuilleton interminable de l’arrêt de la FM illustre l’incapacité crasse de nos politiques à maintenir une stratégie technologique cohérente. Après nous avoir assuré que l’avenir était uniquement au numérique, voilà que nous mettons le cap sur le passé dans la plus grande confusion.

Une facture salée à venir

La SSR justifie cette volte-face par la nécessité de ne pas laisser le champ libre aux radios privées, qui ont décidé de rester sur les ondes analogiques pour préserver leurs recettes publicitaires. Pour éviter de perdre des auditeurs face à cette concurrence, le géant des médias, qui emploie encore quelque 6000 collaborateurs, va donc devoir réinvestir dans une double diffusion onéreuse. Bravo.

Cette situation est d’autant plus absurde que la consommation de radio passe déjà à 90% par des vecteurs numériques, comme le DAB+ (radio numérique terrestre) ou internet. Maintenir artificiellement deux réseaux de diffusion parallèles va engendrer des coûts inutiles qui, au final, pèseront sur le budget du service public, au moment où les pressions sur la redevance, plutôt modeste, sont maximales.

Un consommateur perdu

Pour le citoyen qui a investi dans un équipement DAB+ en croyant à la fin programmée de la FM, ce message brouillé est assez déconcertant. La transition vers le DAB+, synonyme d’une meilleure qualité d’écoute, semblait inéluctable. Au niveau du continent, nous nous retrouvons avec un paysage radiophonique fragmenté et illisible et replongeant dans l’analogique!

La SSR attend désormais davantage d’informations de l’Office fédéral de la communication (OFCOM) pour publier le calendrier de cette folle chevauchée vers le passé! Une chose est certaine: dans ce dossier mal géré depuis toujours, la logique politique l’a une nouvelle fois emporté sur le bon sens technologique et économique.

Xavier Studer

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