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Prix des télécoms: cette grotesque arlésienne

Les tarifs révolutionnaires de Free Mobile...
Les tarifs révolutionnaires de Free Mobile…

Le prix des télécoms en Suisse fait couler de l’encre depuis des années. Il y a d’ailleurs dans le pays une poignée de spécialistes aigris de ce dossier, souvent peu intéressés par les possibilités offertes par les télécoms, qui égrainent des conseils pour payer moins, alors qu’ils feraient peut-être mieux de raccrocher définitivement pour ne plus rien payer!

Les médias aussi, comme moi-même, suivons aussi ce dossier avec plus ou moins de mauvaise foi ou de dépit… En indiquant qu’en Suisse les prix des télécoms seraient toujours plus chers qu’en Europe, le patron de Swisscom Carsten Schloter a de nouveau suscité un certain émoi. Pourtant…

Pour commencer, on ne peut que lui donner raison. Sur certains coûts, si l’on veut conserver notre niveau de vie, on sera toujours un peu plus cher. Ensuite évidemment tout cela est une question de proportion… Jusqu’où les opérateurs peuvent-ils baisser les tarifs actuels et à quels prix!

Swisscom devra-t-il externaliser ses centres d’appels en Afrique du Nord, comme d’autres grands opérateurs? Ce qui aura indéniablement des conséquences non seulement pour l’emploi, mais aussi peut-être sur la qualité du service…

Une bête question de marché

Quoi qu’il en soit, il y a un autre paramètre qui m’agace depuis des années. Si les opérateurs font effectivement beaucoup d’argent sur le mobile, il ne faut pas oublier qu’ils se font aussi concurrence. En Suisse, par exemple, trois opérateurs de mobile s’aiguillonnent…

Du coup, c’est là que je ne suis plus d’accord avec le discours ambiant. Si les prix sont trop élevés, cela signifie bêtement que la concurrence ne fonctionne pas. Et si elle ne fonctionne pas, ce n’est pas de la faute des opérateurs, mais du marché et de la législation!

Les vrais coupables

Dans quelle mesure l’Office fédéral de la communication (OFCOM), la ComCom et la Commission de la concurrence (Comco) font-ils vraiment bien leur travail? Dans quelle mesure ne se brident-ils pas eux-mêmes sachant que Swisscom est encore majoritairement en mains étatiques?

Pour conclure, on constate que les vrais coupables ne sont pas des sociétés qui font normalement le maximum de bénéfice qu’elles peuvent faire sur un marché (d’ailleurs aussi pour payer leurs employés), mais le monde politique, les fonctionnaires fédéraux… Et peut-être aussi parfois un peu le consommateur suisse qui peine à changer pour économiser si peu…

Xavier Studer

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