
Certaines entreprises suisses commencent parfois seulement aujourd’hui à mettre le cap sur la galaxie numérique, c’est-à-dire de très longues années après ce qui s’est souvent fait à l’étranger. Les telcos suisses donnent d’ailleurs une triste image de la place. Exemple avec la faitière asut.
A l’occasion du 42e Swiss Telecommunication Summit à Berne, l’association suisse des télécoms asut a titré son communiqué de presse «L’avenir est déjà là, et il est numérique». Effectivement, le numérique est là depuis des décennies. Pathétique. Pour mémoire, quand Philips lançait la musique numérique et le CD il y a bientôt 35 ans son slogan était «Philips, c’est déjà demain». C’était au 20e siècle…
Le titre choisi par l’asut est révélateur. Le numérique est là et bien là. Toute la planète carbure depuis des lustres au numérique. L’informatique, les smartphones, les sites web et les applications mobiles sont banales dans tous les pays développés, même en Suisse. Les familles l’utilisent tous les jours, sauf les «élites» de l’asut! Voici, en italique, comment se termine son dernier communiqué de presse:
Le passage au numérique lors du Swiss Telecommunication Summit
Le Swiss Telecommunication Summit de cette année a été le témoin de la première utilisation d’une application interactive pour l’événementiel. Cette dernière, disponible pour les smartphones Android et iPhone, a fourni des informations sur les exposés et les participants, proposé des fonctionnalités de réseautage innovantes ainsi que la possibilité de poser des questions ou de participer à des votations.
Pour l’asut, passer au numérique se fait donc notamment par le truchement d’une application mobile pour relayer l’événementiel ou favoriser le réseautage. Waoooooo! Nombre de technophiles auront probablement ri jusqu’à l’arrêt cardiaque en lisant ces lignes. Pour information, de grandes manifestations comme l’IFA de Berlin ou le MWC de Barcelone proposent depuis des années de telles applications. Certains domaines suisses, noyautés par des géants censés être à la pointe, sont vraiment à la ramasse… Et si la Suisse souffrait avant tout d’«élites» médiocres? Espérons qu’elle ne manque pas la vague du post-numérique, dont voici un exemple. Merci Google.
Xavier Studer