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Swisscom signe un échec numérique révélateur de son manque de vision

Swisscom iO: l'expression ultime du manque de vision et de stratégie de Swisscom?
Swisscom iO: l’expression ultime du manque de vision et de stratégie de Swisscom?

Swisscom donne depuis quelques années des signaux d’essoufflement inquiétants. Sa stratégie ne bénéficie plus du souffle visionnaire des Carsten Schloter et Jens Alder, qui ont fait sa réputation… Dernier échec en date, l’arrêt de sa mesagerie iO, gonflée pendant des mois, voire des années, à grands coups de marketing…

Swisscom va interrompre l’exploitation de son application de messagerie iO à la fin août, selon une communication publiée sur son site internet. Pour tenter d’expliquer ce qui semble être une fatalité, le premier opérateur télécom du pays donne la parole à Roger Wüthrich-Hasenböhler, responsable «Digital Business».

Un échec évident, pour quel avenir?

«Chaque échec recèle en lui une chance», relève le manager. D’autant plus qu’il est toujours pertinent de tenter sa chance et d’oser essayer. En ce sens, le pari de Swisscom, à défaut d’être visionnaire, puisque des marques comme Skype ou WhatsApp occupaient déjà bien le terrain, était au moins courageux.

Reste que cet échec, pas si grave en soi puisque l’ogre bleu nage dans l’argent facile, est révélateur du «malaise numérique» qui le frappe, comme d’autres opérateurs télécoms helvétiques et dans une certaine mesure une partie du pays. En effet, comment lancer sur le marché une solution de chat et de téléphonie par IP propriétaire des décennies après ses concurrents (réputés dans le monde entier…)? Swisscom l’a fait.

Swisscom ou la stratégie perdue

Et c’est le même Swisscom et les mêmes opérateurs qui nous bassinent depuis des mois avec leur «révolution numérique», presque quarante ans après son début. Visiblement, Swisscom, qui a su être visionnaire à la grande époque de ses leaders charismatiques, manque de vision, d’anticipation et de souffle. Des euphémismes.

Concrètement, cela se traduit parfois par une communication ampoulée à la limite de la «post-vérité». L’opérateur ferait bien de revisiter quelques classiques et de méditer l’adage de Boileau: «Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement»! Swisscom ne semble plus avoir de stratégie, probablement parce qu’il ne maîtrise plus son langage. En effet, pour pouvoir penser et bâtir une stratégie, il faut commencer par savoir de quoi l’on parle.

Xavier Studer

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