
Le fossé entre la technologie et le consommateur se creuse. Lorsqu’on voit un Salt qui lance une offre (admirable) avec un débit internet potentiel de 10 Gbits/sec* ou les opérateurs et autres équipementiers qui communiquent sur un débit de l’ordre du Gigabit mobile, on se dit que rien ne va plus!
En effet, pour mémoire, depuis le début du numérique, les informations sont échantillonnées et compressées. Un CD, par exemple, ne contient «que» 650Mo de données, un chiffre qui faisait tourner la tête quand ce support a été lancé. Un disque Blu-ray ne contient aujourd’hui au maximum que 100 Go.
128 Mbits/sec pour un Blu-ray 4K…
Pour ce qui est des débits, puisque c’est là que je voulais en venir, il faut savoir que la lecture d’un Blu-ray 4K se caractérise par un copieux flux de 128 Mbits/sec, c’est-à-dire très largement moins que des bandes passantes de l’ordre du Gigabit, selon Wikipedia. Concrètement, toutefois, les chiffres sont encore plus bas.
En effet, les opérateurs n’ont eu de cesse depuis le lancement des offres de TV «par internet» de compresser les flux vidéo. Au quotidien, un ligne possédant un débit de l’ordre de 25 Mbits/sec est suffisante par exemple pour regarder l’offre correspondante 4K de Netflix, selon cette page d’aide.
Même les élites perdues!
Evidemment, on me rétorquera que pour le visionnage simultané de plusieurs flux 4K, il est nécessaire de posséder une connexion au réseau de l’ordre de plusieurs centaines de Mbits/sec. OK, faut-il encore pouvoir regarder parallèlement plusieurs flux en 4K, qui restent aujourd’hui l’exception…
Cette salade de chiffres devient tellement incompréhensible pour le «non-geek», que même certaines «élites» du domaine s’y perdent. Je ne vous citerai ainsi pas le nom de ce ponte, sûr de lui, qui m’a indiqué que seule la 5G permettrait à l’avenir de connecter sans fil les casques de réalité virtuelle. Comme si certaines normes Wi-Fi commerciales ne le permettaient pas déjà aujourd’hui… MDR, puisque le problème se situerait alors plutôt du côté de l’autonomie de tels engins…
Xavier Studer
* Plus que jamais il faut se méfier des débits communiqués par les opérateurs, même sur le fixe. Parfois, il s’agit de «best effort», parfois de la vitesse «maximum possible sur la ligne de l’abonné» et parfois le débit théorique est… tout simplement partagé entre les utilisateurs, notamment avec le XGS-PON de Salt. Enfin, la vitesse de téléchargement est limitée sur la toile par les capacités des différentes serveurs et infrastructures. Sans parler des limitations chez le particulier: cartes réseau, câbles, équipements Wi-Fi…