Objets intelligents et connectés: cap sur l’enfer technologique!

  • Dernière modification de la publication :17/03/2018
  • Commentaires de la publication :7 commentaires
L'internet des objets connectés devrait exploser...
L’internet des objets connectés devrait exploser…

Alors que d’aucuns ne cessent de s’émerveiller pour un monde probablement bientôt truffé d’objets et de robots connectés à la 5G, peut-être le temps est-il venu de prendre un peu de recul par rapport à cette mode. En effet, dire que nous fonçons droit dans le mur est un euphémisme…

Pour commencer, il faut passablement d’énergie et de matières premières pour produire ces objets, qui se rajoutent à nos smartphones… L’amalgame technologique qui les compose, qui comprend notamment parfois des terres rares ou des métaux lourds, est compliqué à recycler.

Des piles à changer partout…

Souvent, ces objets sont fragiles, rapidement dépassés ou démodés. Quelle est la durée de vie moyenne d’une montre connectée ou d’un bracelet pour le sport? Et que dire de cette avalanche de capteurs pour nos maisons ou nos accessoires sportifs?

Cette semaine, j’ai été amené à changer quatre piles de type bouton dans différents capteurs et dans une télécommande pour des prises connectées. Ces accessoires de Devolo ont tenu environ une année. C’est plutôt court.

Jusqu’à mettre le feu à la Terre?

Imaginez la masse de déchets électroniques supplémentaires que vont engendrer ces périphériques dont la durabilité semble déjà suspecte. Et je ne parle même pas du temps nécessaire à changer des piles, peu écologiques, dans des appareils mal conçus pour cet usage. Et encore moins du prix.

De plus en plus souvent, j’avoue penser à cette prophétie du défunt Stephen Hawking qui a imaginé notre terre se transformer en boule de feu. Il redoutait en effet notre consommation d’énergie toujours en hausse. Et on ne parle même pas des besoins de la balbutiante intelligence artificielle dont les performances sont encore loin du compte…

Xavier Studer

PS
Trop souvent une myriade d’objets quotidiens connectés ou non passent probablement à la poubelle avec leur électronique et les inévitables piles boutons qui les accompagnent: de la paire de baskets illuminées à la micro-lampe de poche en passant par les diodes éclairantes pour faire du vélo. Que vont devenir ces millions de capteurs avec leur pile bouton?

Cet article a 7 commentaires

  1. Nicolas

    Comment peut-on faire l’apologie des montres connectées depuis des années, en soulignant que nos horlogers (« mécaniques « ) n’ont rien compris et soudain écrire ça ? Perplexe, je suis… 😉

    1. Je vous laisse seul juge de vos propos que je ne partage pas. Plus que jamais il me semble nécessaire de prendre conscience de l’impact de l’utilisation des technologies. Pendant des années l’horlogerie traditionnelle a pollué d’innombrables sites avec du radium radioactif Bravo encore! Sur le fond, il me semble urgent des prendre des mesures pour que les produits technologiques soient:

      1) durables
      2) conçus pour être réparés
      3) conçus pour être démontés et recyclés
      4) accompagnés par leurs constructeurs, qui devraient avoir la responsabilité de mettre les filières nécessaires en place

      Une telle démarche doit être coordonnées au niveau mondial par des organismes tels que l’ONU ou l’OMC… Cela passe par une prise de conscience politique au niveau mondial.

  2. Michel

    Nous fonçons droit dans le mur ? Sans doute avez-vous raison Mr. Studer. Reste à savoir ce que cela signifie. Et surtout s’il y a une alternative raisonnable. Lequel d’entre nous est-il disposé à changer totalement son mode de vie ?
    Hier Mr. Studer, vous nous parliez de l’installation d’une deuxième camera de surveillance dans votre appartement ; caméra qui vous permet, par exemple, de vous assurer que vos plaques de cuisson sont bien éteintes. Est-ce bien nécessaire ? Je ne vous fais aucun reproche ; j’ai moi aussi une caméra Logitech pour surveiller mon appartement. Mais j’abonde dans votre sens, nous allons dans le mur. Depuis quelques temps, ces réflexions pessimistes sont récurrentes sous votre plume. Il me semble que vous vous posez de plus en plus de questions philosophiques. Vous avez des enfants ; pas question de raisonner par un « après moi le déluge ».
    J’ai le sentiment que c’est un événement mondial qui remettra les pendules à l’heure : une crise quelconque. Notre comportement consumériste pourrait bien avoir atteint son apogée ; il est devenu fragile. Je lisais quelque part que les jeunes lisent de plus en plus de livres sur papier et que les « liseuses » n’arrivent pas à percer. J’étais hier dans une grande librairie : bondée !
    Je reste optimiste ; il le faut bien.

    1. Je vous rejoins entièrement. On peut aussi bien douter de l’utilité de la démarche que s’interroger sur l’écosystème de ces appareils connectés et de la responsabilité du constructeur et du consommateur quant à leur élimination.

  3. bmaynard

    Intéressant et tellement concret.
    Vaste sujet, j’en fais 3 réflexions annexes (et très personnelles)
    Le premier celui du recyclage, ces piles, ces accumulateurs, ces batteries dont vous parlez sont rarement recyclés (en France) et quand ils le sont, nous ne savons pas dans quelles conditions. Le geste du recyclage des plastiques, du verre, du papier ne sont pas naturels en France. Celui des batteries encore moins. Au quotidien, à mon bureau, nous avons tous deux poubelles, une pour le papier, une pour les autres déchets. Peu de personnes y sont attentives et ce qui m’interpelle tient au fait que les « jeunes » employés y sont moins attentifs que je ne le suis.
    Le chemin reste donc long
    Second sujet l’IOT, l’Internet des objets. Mis en avant par quelques grandes sociétés (plutôt de Californie) et repris par les journalistes (souvent qui ne font que recopier des communiqués de presse) ce thème ressemble plus à un ballon de baudruche qu’à une réelle aide « au vivre mieux ». Il y a 10 ans nous parlions déjà du réfrigérateur connecté qui devait, par exemple nous aider à vérifier les dates limites de certaines denrées, nous aider à faire nos courses (que dois-je acheter pour la semaine à venir ?). Peu de succès. Routes connectées ? belle invention, pour, par exemple, prévenir le conducteur que la chaussé est glissante à tel endroit, prévenir d’un ralentissement, voire même produire de l’électricité (projet Wattway de Colas par exemple) mais d’un coût exorbitant qu’aucune ville française ne peut se permettre de se payer alors qu’elle n’arrive pas à entretenir son réseau routier traditionnel. Je pourrai multiplier les centaines d’exemples de projets d’objets connectés qui ne répondent pas à nos demandes quotidiennes. Mais .. mais il faut montrer que l’on innove et communiquer d’où mon troisième point.
    Troisième sujet celui de la communication, poussée par des journalistes incompétents qui reprennent des communiqués de très petites entreprises trop contentes d’avoir une publicité gratuite (ou de fonds de private equity qui ainsi peuvent montrer qu’ils sont actifs sur des segments promis à un certain avenir). Je ne connais pas la presse suisse. Dans la presse française nous avons un quotidien renommé qui depuis 3 ans consacre deux pages quotidienne sur les Fintech, les startups, le mbanking, les startup campus (comme Station F de M. X Niel, par ailleurs actionnaire unique de Salt). Levée de fonds de 1 à 3 M euros, partenariats, présentations de produits ou de services. Je lis cela tous les jours et à chaque fois je me demande « mais quel est le marché visé, quel est sa profondeur, qui peut être intéressé (résistance au changement) par ce produit », « que vont-ils faire avec 1 M euros ? cela paye à peine 3 salaires, et l’immobilier ». Mais, phénomène de mode et panurgisme des journalistes, ce quotidien doit en parler sans réfléchir. La machine communicante tourne, elle s’auto-alimente.
    Cordialement

  4. Mat

    Sans parler de la consommation électrique de tous ces datacenters, de toutes ces données collectées par une poignée de géants californiens et analysées par des algorithmes qui nous veulent du bien pour etablir un profil de plus en plus détaillé de nous, de la publicité ciblée envahissante qui pourra nous recommander une marque de yaourt adaptée à la m**** analysées par nos chiottes connectées du futur, voire même être suggérée automatiquement sur notre liste de courses chez *** drive.. ouais ça fait carrément rêver !

  5. Chers congénères
    Nous avons tous la même difficulté pour gérer l’ambiguïté et les dubble bind de notre épique schizophrène, alors je vous invite à profiter de ce w.e. glauque pour vous caler au chaud et profiter de la richesse régératrice de cette conférence qui aidera chacun à mieux réfléchir à « sa propre vérité  » et à faire au coup par coup les choix qui lui semblent les plus adaptés… grâce à l’éclairage quotidien de notre éclaireur technologique si précieux.
    Merci pour tout ce travail Xavier et tenez bon, continuez.
    Micklax

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