Technologie et législation: une 5G médiocre et au prix fort pour la Suisse?

  • Dernière modification de la publication :10/03/2018
  • Commentaires de la publication :9 commentaires
Le déploiement de la 5G sera complexe en Suisse.
Le déploiement de la 5G sera complexe en Suisse.

Après le rejet lundi par le Conseil des Etats d’une motion de la Commission des télécommunications visant à augmenter les valeurs limites de l’Ordonnance sur le rayonnement non-ionisant (ORNI), l’avenir de la 5G en Suisse fait débat. D’autant plus que cette décision a été prise de justesse par 22 voix contre 21 et deux abstentions. Swisscom est choqué.

«Swisscom regrette la décision du Conseil des Etats concernant une modification modérée des valeurs limites, qui seraient restées très inférieures aux valeurs limites recommandées par l’OMS et à celles de la plupart de nos pays voisins. En raison des valeurs limites extrêmement strictes de l’ORNI à titre préventif, 90% des sites ne peuvent pas être équipés d’antennes 5G en zones urbaines», indique Christian Neuhaus, porte-parole.

«La recherche de nouveaux emplacements est très compliquée et nécessite souvent beaucoup de temps. Le développement du réseau 5G restera ainsi lacunaire et le potentiel intégral de la 5G ne pourra pas être exploité en Suisse, ce qui impactera sans nul doute possible la place économique suisse. Comme elle l’a déjà annoncé, Swisscom fera avancer l’extension de la 5G dans le cadre de ses possibilités», souligne le porte-voix de l’ogre bleu.

Consultez le dossier 5G

Effectivement. Le déploiement éventuel de la 5G exigera probablement une baisse de la puissance des équipements existants et la pose de multiples antennes de moindre puissance (microcellules). C’est effectivement plus compliqué, plus long et plus cher. Le consommateur risque bien de ressentir ce dernier point lorsqu’il comparera ses tarifs avec ceux pratiqués à l’étranger!

Plus d’antennes: un mal pour un bien?

Reste que la Suisse n’est pas le seul pays à imposer une législation draconienne en matière de rayonnement non-ionisant. L’Italie ou certaines villes comme Bruxelles ou Paris imposent depuis plus ou moins longtemps des normes qui se rapprochent de celles pratiquées en Suisse, même si leur application est facilitée parfois par des méthodes de mesures moins rigides.

Que penser? La multiplication des antennes risque d’être la meilleure solution pour assurer une bonne couverture dans des endroits à forte fréquentation. Elle semble même indispensable pour assurer la seconde phase de déploiement de la 5G en Suisse, qui aura recours à des fréquences plus élevées (micro-ondes millimétriques) pour pouvoir atteindre des débits jusqu’à cent fois supérieurs à ceux proposés aujourd’hui.

5G en Suisse: des doutes et des contradictions

Restent quelques grandes interrogations. A l’heure de la mondialisation, comment se fait-il que la Suisse applique des normes parfois jusqu’à dix fois plus restrictives que celles pratiquées généralement en Europe et dans le monde? Alors que le 5G va débarquer d’ici fin 2018, pourquoi ne tient-elle pas compte des recommandations de l’Organisation mondiale de le santé en la matière (OMS)?

Visiblement, certains extrémistes parviennent à entretenir une peur irrationnelle dont nous risquons de tous faire les frais, puisque nous sommes toujours plus dépendants des réseaux modernes de communication. Le Conseil des Etats n’est d’ailleurs pas à une contradiction près puisqu’il a soutenu une motion du National demandant au gouvernement d’augmenter la vitesse minimale de connexion à l’Internet à haut débit dans le cadre du service universel… On s’amuse déjà sur les interpellations relatives à notre îlot de cherté!

Xavier Studer

Cet article a 9 commentaires

  1. DemLuc

    Y a du fric à se faire. Comme une antenne, ça coûte rien, ils feront le job et on aura la meilleure couverture du monde, non, puisqu’ avec nos normes d’aujourd’hui, C’est déjà le cas. Cool, non?

  2. Frjo

    Il est clair que c’est soit on augmente ces valeurs limites, soit on augmente de nombre d’antennes…
    Sachant qu’il est difficile de trouver des emplacements, et coûteux pour l’opérateur et donc pour l’utilisateur, puisque des entreprises font monter les prix en jouant les intermédiaires entre opérateurs et propriétaires, mais surtout il y de nombreuses oppositions dans les procédures de mise à l’enquête, et que l’on augmente pas les valeurs limites: l’avenir de la 5 G n’est pas radieux.

  3. Honnêtement, j’ai du mal à comprendre l’intérêt de la 5G..
    Pour Swisscom c’est un nouveau marché potentiel et des gens seront prêts à payer le prix.. ok, c’est un argument valable.
    La saturation du réseau 4G? Est-ce qu’on y’arrive ?
    La 4G propose du 42mbts non?. A ce débit, on peut… tout faire avec cette vitesse de connexion. Même télécharger des films, certes ça prend du temps, et si on a 35Go de libre sur son Iphone pour lire la vidéo 1080 sur un écran de 5 pouces..

    Professionnellement parlant, c’est également un débit ou l’on peut quasiment tout faire aussi non ?

    Je cherche simplement à comprendre pourquoi on ne se contenterais pas de la 4G actuelle qu’elle soit couverte partout… On se débrouillait bien avec du Edge à l’époque…

    1. misenta

      Le souci principal reste le partage de la capacité des stations et comme le débit demandé par les personnes double en moyenne chaque année, on arrive à avoir des débits faméliques à certains endroits. Sans compter sur une latence importante qui limite certains champs d’application.
      La 5G permet de nouvelles applications (internet des objets, voitures autonomes, télémédecine…) sans oublier des débits plus importants à se partager entre tous les utilisateurs.

    2. Bob

      + 10’000 ! Améliorons déjà la couverture 4G sur l’ensemble du territoire. On a tous constaté que le réseau est médiocre dès qu’on s’éloigne des grands axes. Et je ne parle même pas des vallées latérales dans les Alpes. Ça ne sert à rien d’affirmer que 98% de la population bénéficie de la 4G, si cette dernière n’est réellement présente que sur les 2/3 du territoire (et encore).

  4. Foxband

    Oui, enfin « secteur médical suisse » ne signifie pas grand-chose, c’est une usine avant tout.
    Cela pourrait tout aussi bien être un centre de tri ou une fabrique de chaussures…

    Cet exemple n’est que du baratin… c’est un réseau local dans un environnement fermé.
    Peut-être que cette technologie apporte réellement quelque chose dans une utilisation locale et sur un réseau fermé – d’autres n’ont pas attendu la 5G… –, mais cela n’a strictement rien avoir avec un réseau national.

    L’existence de la 5G locale est indépendante de la 5G nationale.

  5. Pascal

    De ce que j’ai compris, de plus en plus d’équipements devraient utiliser la 5G et être libéré d’utiliser un réseau local.
    Mais bon, vu les trous de couvertures de tous les opérateurs dans certaines zones, c’est pas gagné.
    De plus, faudra adapter les forfaits à du vrais tout illimités…..

  6. Thomas Hachler

    La phrase « extrémistes parviennent à entretenir une peur irrationnelle » me donne le niveau de’independance de l’article. Et s’il y avait un risque pour la santé ??? Aujourd’hui personne ne peux le savoir ! Aucune expérience à grande échelle avec les puissances en questions peut le dire. En 2019, l’humain pourrait commencer à réfléchir sur les dégâts déjà occasionnés par les nouvelles technologies. Je m’inclut dans la réflexion, je n’ai pas de solution mais je préfère m’abstenir de faire un classement d’extremiste pour des faits scientifiques non établit !

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