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«Numérisation» de la santé: comme un malaise avec Swisscom….

Son dossier médical chez Swisscom? Non merci!
Son dossier médical chez Swisscom? Non merci!

Le juteux marché de la santé continue de faire saliver l’économie de manière générale et parfois les grands prédateurs de la galaxie numérique. Cette semaine, par exemple, Swisscom nous a resservi le couvert avec une nouvelle tentative de promotion de son dossier de santé numérique Evita…

Cette fois, l’ogre bleu indique dans un communiqué qu’«une étude dans cinq hôpitaux suisses montre que l’intégration de la télémédecine dans le traitement des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive réduit leur taux d’hospitalisation d’un quart et les frais de traitement de leur maladie de 44%. Ce que le dossier de santé électronique Evita de Swisscom rend désormais possible.»

Pas de bénéfice sur l’assurance de base!

Très bien. Fantastique! Reste que cet acharnement de voir un opérateur comme Swisscom vouloir s’occuper du domaine de la santé suscite les plus grandes inquiétudes. En effet, comment un opérateur aussi intéressé par le maintien de ses confortables bénéfices peut-il jouer un rôle positivement constructif dans un domaine aussi sensible et éthique que celui de la santé?

Un domaine où, par exemple, les assurances maladie n’ont pas le droit de faire de bénéfices sur l’assurance de base. Très important de le rappeler. Un domaine, social, où la protection des données est fondamentale. Rappelons à ce stade certains errements de la filiale à bon marché Wingo de Swisscom tellement désireuse de bien collaborer avec la régie publicitaire Admeira, comme nous l’avions révélé dans cette colonne.

Swisscom bien après Google…

Comment Swisscom pourrait-il véritablement apporter sa pierre à la numérisation de ce domaine, tellement social? Rappelons que des entreprises autrement plus expérimentées que lui évoluent parfois dans la douleur sur ce terrain miné, comme l’ont souligné récemment des exemples discutables de certaines assurances-maladie, voulant, par exemple, proposer des applications mobiles pour «favoriser» les bons comportements…

Enfin, en guise de conclusion, rappelons encore qu’avec Health, un Google a proposé un dossier du style de celui Swisscom bien des années avant le poussif géant helvétique des télécoms, qui s’aventure en tant qu’expert numérique dans ce domaine.  Réellement experte dans la fourniture de services gratuits, la pieuvre du net a fait marche arrière voyant que ce terrain était vraiment trop sensible. Trop social. Alors, son dossier médical chez Swisscom? Pas pour moi, non merci!

Xavier Studer

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