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High-tech: «Champs électromagnétiques, environnement et santé»…

L'arrivée de la 5G crée la polémique en Suisse.

L'arrivée de la 5G crée la polémique en Suisse.

L'arrivée de la 5G crée la polémique en Suisse.
L’arrivée de la 5G crée la polémique en Suisse.

Tel est le titre du livre actualisé et republié en 2018 sous la direction d’Anne Perrin et Martine Souques aux éditions EDP Sciences. Alors que la 5G débarque, cet ouvrage a le mérite de faire le point sur les nombreuses technologies en lien avec des ondes électromagnétiques, c’est-à-dire du transport de l’électricité à l’induction jusqu’à la téléphonie mobile, et sur leurs risques…

Dès la préface, signée Jean-François Doré, la tonalité est donnée: «Depuis les affaires de l’amiante et du sang contaminé, on observe une perte de confiance, voire une défiance, vis-à-vis des experts et des pouvoirs publics. Sur internet ou dans les médias, la prolifération d’informations non vérifiées, de prises de position péremptoires de  lanceurs d’alerte et de certains scientifiques, de reportages alarmistes, a alimenté les théories du complot».

«L’expertise scientifique minutieuse et rigoureuse, mais complexe et difficilement accessible au simple citoyen, est souvent rejetée en bloc par les promoteurs de la peur. Elle fait difficilement le poids face au buzz engendré par la publication de certaines études ou la diffusion prématurée de résultats partiels», poursuit le Directeur de recherche de l’INSERM.

La crainte de l’électro-smog

Au fil de l’ouvrage, on réalise une fois de plus que l’utilisation «des ondes» et que de manière générale l’exposition aux champs électromagnétiques n’est pas nouvelle. D’ailleurs, de tous temps, les auteurs rappellent que les humains, comme tous les êtres vivants, ont toujours évolué au milieu de rayonnements naturels. Mais désormais, le caractère artificiel de cet électro-smog fait parfois couler beaucoup d’encre.

En introduction, il est notamment rappelé que l’objet du livre porte sur les rayonnements non ionisants, c’est-à-dire, pour faire simple, dont l’énergie électromagnétique transportée est insuffisante pour provoquer l’ionisation d’atomes ou de molécules. L’un des principaux effets de ces rayonnements de radio-fréquences (RF) est notamment de provoquer un échauffement des tissus organiques.

«Démarche de précaution»

La section sur les communications sans fil et les radiofréquences a notamment retenu toute notre attention. Citons par exemple cet extrait: «La plupart des gouvernements ont pris très au sérieux l’impact éventuel de ces technologies sur la santé.»

«C’est surtout le développement rapide de la téléphonie mobile qui a suscité un effort considérable et mondial de recherches sur le sujet auquel plus de dix millions d’euros par an ont été consacrés pendant près de vingt ans. Ces recherches s’inscrivent dans une démarche de précaution, notamment du fait que l’émetteur se trouve positionné à proximité de la tête lors des conversations téléphoniques».

Des études critiques critiquées…

Certaines études polémiques sont aussi mises en perspective: «Début 2018, le National Toxicology Program (NTP), un programme gouvernemental de recherche américain, a diffusé les rapports d’étude in vivo chez des rats et des souris, montrant une légère augmentation de deux types de tumeurs rares, cérébrales (gliomes) et cardiaques (schwannomes cardiaques) chez des rats.»

«Ces résultats ont eu un fort retentissement médiatique, pourtant une analyse plus approfondie du document montre que l’espérance de vie des animaux est augmentée par l’exposition RF que les effets sont observés à des niveaux thermiques, connus pour induire des effets délétères et que l’exposition corps entier utilisée n’est pas représentative de l’usage d’un téléphone mobile», est-il encore précisé.  Lire aussi à ce sujet le point de vue du groupe BERENIS

Une situation «paradoxale»

La conclusion du chapitre qui nous intéresse semble là aussi ne laisser que peu de place aux craintes des réactionnaires et autres conspirationnistes qui s’érigent face à la 5G en cours de déploiement en Suisse et dans le monde. Des doutes qui surviennent après des dizaines d’années d’utilisation de la téléphonie mobile…

«Des instances et organismes internationaux et nationaux diffusent régulièrement l’information disponible sur l’état des connaissances et communiquent sur le risque. Pourtant, nous restons face à une situation paradoxale: l’incertitude se réduit et les conclusions des expertises sont rassurantes, mais craintes et rumeurs perdurent alors que les téléphones mobiles sont utilisés massivement, tout comme le wifi et que le déploiement d’autres réseaux de communications est en cours.»

Évidemment, il convient de rester prudent et d’appliquer les dernières normes recommandées par les scientifiques… A suivre.

Xavier Studer

Champs électromagnétiques, environnement et santé, collectif sous la direction d’Anne Perrin et Martine Souques, EDP Sciences, 2018, 241 pages disponible pour environ 39 francs chez Payot.

Pour aller plus loin

Les auteurs citent, notamment à la fin des différents chapitres, d’innombrables autorités et sources utiles. Voici juste deux ou trois liens utiles dont certains ont déjà été cité dans ma synthèse de la question de l’année dernière.

Réseaux 5G: opportunités et besoins liés au déploiement en Suisse et FAQ sur le site de l’Office fédéral de l’environnement OFEV

Les champs électromagnétiques sur le site de l’OMS

Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risks (SCHEER)

International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP)

L’EMF-Portal, qui liste des milliers d’études

Radiofréquences et santé sur le site de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (France)

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