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5G et téléphones mobiles sans danger, selon une nouvelle étude américaine

La FDA répond catégoriquement aux conspirationnistes et réactionnaires.
La FDA répond catégoriquement aux conspirationnistes et réactionnaires.

Alors que le débat parfois nauséabond sur la 5G semble faire du sur-place en Suisse, voire en France, l’administration américaine est limpide. En marge de son dernier rapport, la Food and Drug Administration (FDA) constate dans une note qu’il existe «des preuves scientifiques constatant la sécurité des téléphones portables» et par extension de la 5G.

«L’état des connaissances scientifiques continue de le démontrer: à ce jour, il n’existe aucune preuve scientifique cohérente ou crédible de problèmes de santé causés par l’exposition à l’énergie des radiofréquences émises par les téléphones portables», selon la note accompagnant le rapport «Review of Published Literature between 2008 and 2018 of Relevance to Radiofrequency Radiation and Cancer».

Diminution des cancers du cerveau

Plus concrètement, «la limite actuelle de l’énergie des radiofréquences (RF) fixée par la Commission fédérale de la communication reste adéquate pour la protection de la santé publique. La FDA a récemment fourni une évaluation mise à jour des limites actuelles sur la base des preuves scientifiques disponibles», est-il souligné dans ce texte publié le 20 février.

«Les données du National Cancer Institute (NCI) montrent clairement qu’il n’y a pas eu d’augmentation généralisée des cancers du cerveau et d’autres systèmes nerveux au cours des (presque) trois dernières décennies, malgré l’énorme augmentation de l’utilisation des téléphones portables pendant cette période», selon le même texte d’accompagnement.

Parallèlement, «le Pew Research Center estime qu’entre 2002 et 2019, le pourcentage de la population possédant un téléphone portable ou un smartphone est passé de 62 à 96%, et pourtant on observe une légère diminution des taux de cancer du cerveau et d’autres tissus nerveux», insiste la FDA, qui enfonce le clou. Une clarté de discours qui tranche avec une certaine prudence observée récemment en France.

«Electrosensibilité» pas liée aux radiofréquences!

La FDA saisit cette opportunité pour aborder le thème de l’électrosensibilité, parfois très en vogue! «A ce jour, les preuves scientifiques indiquent que les symptômes ressentis par les personnes qui s’identifient comme ayant une hypersensibilité électromagnétique se produisent lorsque l’individu croit être exposé à l’énergie des radiofréquences».

«Selon les preuves scientifiques disponibles, leurs symptômes très réels ne sont pas le résultat d’une exposition aux radiofréquences. De nombreuses études ont été réalisées pour déterminer si les participants peuvent déterminer s’ils sont exposés à des radiofréquences ou à une exposition fictive. Les résultats indiquent que les gens ne peuvent pas sentir quand ils sont exposés aux RF», est-il souligné dans la même note.

Et dire qu’en Suisse des médecins qui font partie de groupes de travail sur la dangerosité éventuelle des ondes électromagnétiques diagnostiquent sans autre l’électrosensibilité. Pourtant, comme le souligne l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) en France dans un rapport de près de 400 pages, il n’existe pas de critère de diagnostic validé en l’état actuel des connaissances scientifiques.

Des preuves scientifiques aussi pour la 5G

Last but no least, la FDA prend aussi position sur la 5G et toutes les fréquences déjà utilisées en Suisse: «Bien que de nombreuses spécificités de la 5G restent mal définies, on sait que les téléphones portables 5G utiliseront des fréquences couvertes par les directives d’exposition actuelles de la FCC (300 kHz-100 GHz), et les conclusions tirées sur la base du corpus actuel de preuves scientifiques couvrent ces fréquences. La FDA continuera à suivre les informations scientifiques, au fur et à mesure qu’elles seront disponibles, concernant les impacts potentiels de la 5G».

Bref. On est en droit de s’interroger sur le climat général de désinformation actuel en matière de 5G. A mes yeux, notamment lorsqu’on consulte les sites internet de certains réactionnaires, conspirationnistes ou autres enragés, il est frappant de constater qu’ils semblent incapables des produire des éléments scientifiques étayés justifiant leurs craintes, balayant parfois des décennies d’expertise. Même s’il convient de toujours rester prudent, cette nouvelle publication relayée par le MIT interpelle.

Xavier Studer

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