
Les opérateurs télécoms semblent quelque peu se moquer de leurs clients qui essaient de faire un peu de sport à la place d’en regarder passivement à la télévision. Par défaut, les abonnements contiennent toujours plus de retransmissions sportives très chères, ce qui a un impact sur le portemonnaie et parfois l’environnement. Pourquoi pas des formules moins chères, plus «durables» ou du moins plus responsables?
En effet, tout le monde n’a pas forcément envie de se décérébrer en regardant tourner en rond des véhicules dépassés et très polluants sur des circuits qui défigurent parfois de belles régions, par exemple. Pourtant, cela n’empêche pas les télévisions publiques d’acheter des droits de retransmission onéreux pour des compétitions qui sont le symbole même de la surconsommation, du mépris de l’environnement et du gaspillage.
Des grands raouts plus durables?
On pourrait d’ailleurs aussi se demander dans quelle mesure il est vraiment nécessaire d’organiser autant de compétitions sportives aux quatre coins du monde, ce qui génère là aussi de grosses dépenses énergétiques et de gros volumes de gaz à effet de serre. Ne faudrait-il pas se concentrer uniquement sur des rencontres chaque quatre ans, comme celles des Jeux olympiques? Histoire de limiter les dégâts…
A l’heure de logiciels désormais ordinaires comme Teams, Skype, Webex et Zoom, de nombreuses entreprises limitent les déplacements de leurs collaborateurs. On pourrait se dire que les grandes organisations internationales pourraient en faire de même. Et systématiquement en cas de gros événement exiger un concept de durabilité prenant réellement en compte tous les déplacements ainsi générés, plutôt que simplement renoncer aux pailles en plastique pour se donner bonne conscience…
Des abonnements allégés ou à la carte?
Pour en revenir à la question initiale, il me semble qu’il faut laisser au consommateur la possibilité de ne pas soutenir ces grandes manifestations polluantes. Pourquoi des citoyens responsables devraient-ils subventionner des événements organisés au mépris total de l’environnement, alors que la planète ne cesse de se réchauffer? Pourquoi ne pas favoriser le sport local entre amis, dans les villes, les quartiers, etc…
En ce sens, ce serait un signal fort que d’appliquer le principe pollueur-payeur à ce genre de compétitions. Il semble que deux modèles pourraient se dessiner: des bouquets dépourvus de programmes qui ont nécessité de gros achats pour des manifestations sportives ou de gros événements polluants (notamment le e-sport, en passant). Ou alors un système à la carte où chaque internaute payerait un supplément pour des contenus ayant nécessité de gros investissements… Dans l’intervalle, les opérateurs communiquent sans retenue sur ces sports qui «maintiennent leur croissance»…
Xavier Studer