Alors que les besoins en matières premières restent très (trop) importants sur toute la planète, les cours de certaines d’entre elles flambent, à l’instar du cuivre. Dans ce contexte, le réseau historique de l’opérateur français Orange est évalué à près de 9 milliards d’euros! Loin d’être un détail au moment de migrer tous ses abonnés vers la seule fibre optique.
Ce chiffre ne semble pas être articulé au hasard. C’est le célèbre titre économique La Tribune qui l’affirme dans cet article. «Avec la flambée du cours du cuivre ces deux dernières années, ces infrastructures valent, selon nos calculs, au regard de leur seul poids en métal, une fortune de 8,8 milliards d’euros».
Valeur «excessivement élevée
Effectivement, si l’on consulte ce graphique de Boursorama, on constate que le cours du cuivre reste à des sommets avec des pointes à près de 11’000 francs la tonne! Pour comparaison, à son plus bas en 2016, le même métal ne valait qu’environ 4600 francs la tonne. Evidemment la réalité est un peu différente…
L’opérateur historique juge “excessivement élevée” cette estimation, car Orange devra, notamment, y soustraire d’importants frais de démontage et les coûts de retraitement des câbles, selon le même journal. Quoi qu’il en soit, il risque de retirer quelques liquidités de cette opération pharaonique dont d’aucunes pourraient s’inspirer…
La fin du cuivre d’ici 2030
Après avoir proposé pendant des années des connexions parfois pourries à l’internet, l’Hexagone met le turbo puisqu’il ambitionne de fermer progressivement dès 2023 et complètement son réseau de cuivre d’ici 2030. A ses yeux, les différents bricolages helvétiques ne semblent pas trouver grâce face aux potentialités illimitées de la fibre optique.
Cette carte de l’Arcep, le gendarme français des télécoms, nous laisse songeurs. Selon ce communiqué publié début 2022 à l’occasion de l’annonce de la fin du cuivre en France, pas loin de 67% des locaux bénéficiaient de la fibre, tandis que près de 60% profitaient même d’une couverture de quatre opérateurs commerciaux.
A méditer!
Xavier Studer
PS
Comme me le confiait il y a très longtemps un observateur français des télécoms : «les opérateurs n’ont pas fini d’être assis sur une mine de cuivre»!