
Le géant espagnol des infrastructures de télécommunications Cellnex envisagerait de se séparer de son unité suisse, comprenant plus de 6000 sites d’antennes, selon des rumeurs récentes. Cette décision potentielle s’inscrirait dans le cadre d’une stratégie plus large visant à réduire l’endettement de l’entreprise, initiée fin 2022.
Cellnex, présent en Suisse depuis 2017, a acquis des milliers de sites d’antennes auprès de Sunrise, puis de Salt deux ans plus tard. Ces transactions ont permis aux opérateurs mobiles d’encaisser des sommes considérables, tout en les obligeant à payer des loyers pour l’utilisation de ces infrastructures. La possible vente de ces actifs suisses soulève des questions sur la viabilité à long terme de ce modèle économique. Cellnex Suisse.
Un acteur majeur en pleine mutation
Fondée en 2015 et basée à Barcelone, Cellnex s’est rapidement imposée comme le principal opérateur européen d’infrastructures télécoms. Présente dans 11 pays européens, l’entreprise a connu une croissance fulgurante grâce à de nombreuses acquisitions stratégiques.
En France, Cellnex gère plus de 28’000 sites à travers ses différentes filiales, en plus d’un réseau de fibre optique de 30’000 km et de plus de 100 data centers de proximité. Cette présence massive illustre l’importance de l’entreprise dans le paysage européen des télécoms.
Des défis financiers et stratégiques
Malgré un chiffre d’affaires en hausse de 16% en 2023, atteignant 4,05 milliards d’euros, Cellnex reste déficitaire avec une perte nette de 297 millions d’euros. Cette situation financière explique en partie la nouvelle stratégie de l’entreprise, axée sur la réduction de sa dette.
La possible vente de l’unité suisse serait la quatrième cession de participation de Cellnex depuis fin 2022, après des opérations similaires en Autriche, en Irlande, au Danemark et en Suède. Cette série de désinvestissements témoigne d’un changement de cap significatif pour l’entreprise.
Vers un avenir plus durable?
Parallèlement à ses défis financiers, Cellnex s’est engagée dans une démarche de développement durable ambitieuse, selon ce texte. Son plan 2021-2025 vise à intégrer pleinement les facteurs de cette évolution dans sa stratégie, avec notamment l’objectif d’atteindre 100% de consommation d’énergie verte d’ici 2025.
Cette évolution du modèle économique de Cellnex, entre cessions d’actifs et engagements environnementaux, pourrait redéfinir le paysage des infrastructures télécoms en Europe. Reste à voir comment les opérateurs mobiles s’adapteront à ces changements et si le modèle de location d’infrastructures conservera sa pertinence dans les années à venir. Quel scénario pour la Suisse? L’agence financière AWP, qui a rapporté ces rumeurs, ne donne pas de piste.
XS
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Ca pourrait faire mal si le prochain propriétaire augmente les prix de location. Ils risquent bien de regretter d’avoir vendu ces sites d’antennes. Comme il n’y a aucune concurrence dans ce domaine, ils sont pieds et poings liés!
Ces jeux de flux financiers à la mode ultra-capitaliste tel qu’on en voit de plus en plus dans nos pauvres sociétés sont juste honteux !!!!
Donc Cellnex a acheté des antennes en Suisse pour 500 millions, et espère les revendre pour 1.5 milliards. C’est à vomir ces entreprises, qui en plus se la joue plan durable avec énergie verte et inclusion dans le management et blablabla…. En faite ils veulent juste s’en mettre plein les poches.
Cette situation n’est évidemment pas favorable à la concurrence en Suisse, où le marché des télécommunications manque déjà de véritable compétitivité.
Les deux principaux concurrents de Swisscom ne maîtrisent pas les infrastructures, car ils en possèdent très peu : la majorité des antennes utilisées pour le réseau mobile est louée, et le réseau fixe reste largement sous le contrôle de Swisscom.
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Ces opérateurs fonctionnent donc sur des bases « fragiles », exposés à des risques importants liés à leur dépendance vis-à-vis des infrastructures de Swisscom et de Cellnex.
En cas de perturbations majeures dans ce modèle, les conséquences risquent d’être supportées directement par les clients, qui devront payer les frais des déséquilibres structurels du marché.
C’est vrai que ces échanges entre fournisseurs sont à vomir.
Repreneur Vodafone Towers…
pardon, INWIT (et non pas Vodafone Towers