Test: l’IA pour en finir avec les informations fallacieuses?

  • Dernière modification de la publication :04/01/2025
  • Commentaires de la publication :3 commentaires
Illustration prétexte: Dall-E/ChatGPT.
Illustration prétexte: Dall-E/ChatGPT.

En regardant la TV d’un œil tout avec mon épouse en préparant la prochaine note pour ce blog, j’ai entendu samedi dans un documentaire sur Coco Chanel que les lampadaires de Londres portaient une mention CC et W, ce qui aurait signifié (selon des rumeurs) CoCo Chanel et le duc de Westminster. Evidemment ce genre de «documentaire» hagiographique est à prendre avec une certaine distance!

Pour essayer d’en avoir le cœur net, j’ai posé la question suivante à l’intelligence artificielle (IA) générative Perplexity.ai en mode pro: «Pourquoi y a-t-il un W et deux C entrelacés sur les lampadaires de Londres?». La réponse en italique ci-dessous montre que, si l’AI est parfois utilisée pour générer des informations fallacieuses, elle peut permettre de mettre en perspective certaines affirmations romancées de «documentaires» servis par la RTS.

La réponse de base de Perplexity.ai

Les lampadaires de Londres arborant un W et deux C entrelacés ont longtemps été l’objet d’une légende urbaine romantique, mais la réalité est plus prosaïque.

Le W représente effectivement «Westminster», mais pas le Duc de Westminster comme le voudrait la légende. Il s’agit simplement de la Cité de Westminster, l’arrondissement londonien où se trouvent ces lampadaires.

«City Council»

Quant aux deux C entrelacés, ils ne font pas référence à Coco Chanel, malgré leur ressemblance avec le logo de la célèbre marque de mode. En réalité, ces initiales signifient «City Council» (Conseil Municipal) [1] [2].

 Cette explication a été confirmée par Martin Low, commissaire aux transports de la Ville de Westminster, qui a déclaré: «Le W stylisé représente Westminster et les deux C signifient City Council. Les lampadaires n’ont d’ailleurs été installés que dans les années 1950.»[2][5]

Design municipal classique

Bien que moins romantique, cette explication met fin à la légende selon laquelle le Duc de Westminster aurait fait apposer les initiales de sa maîtresse Coco Chanel sur les lampadaires de la ville pour lui déclarer son amour. En réalité, ces lampadaires ont été installés bien après la fin de leur liaison, qui s’est terminée dans les années 1930 [5].

Ainsi, malgré leur apparence élégante qui pourrait évoquer une marque de luxe, ces lampadaires sont simplement le fruit d’un design municipal classique, combinant les initiales de la ville et de son conseil [6].

L’opinion de ChatGPT o1Pro

Pour tenter de dégager une certitude, j’ai aussi interrogé ChatGPT o1 Pro, mode raisonnement optimal. La réponse ci-dessous en italique.

Sur les candélabres et autres mobiliers urbains du centre de Londres, l’entrelacement d’un «W» et de deux «C» correspond simplement à la signature de la Westminster City Council (le conseil de la Cité de Westminster).

Le «W» renvoie à Westminster, tandis que les deux «C» désignent «City Council». Ces initiales sont apposées pour indiquer que le lampadaire (ou l’élément de mobilier urbain) est propriété et sous la gestion de l’autorité locale de Westminster, l’un des quartiers les plus emblématiques de la capitale britannique.

A noter, qu’interrogées sur les sources utilisées, les IA Gemini 2.0 et ChatGPT ne donnent pas de lien décisif. Les deux IA renvoient chacune de leur côté sur Le site officiel du Council de la City of Westminster westminster.gov.uk, sans pour autant donner d’élément décisif. Ci-dessous, les sources données par Perplexity.ai. A méditer.

Restez critique!

Xavier Studer

Citations:

[1] https://londonist.com/2016/07/can-you-really-find-the-coco-chanel-logo-on-london-s-lamp-posts

[2] https://memoirsofametrogirl.com/2013/02/21/myth-of-the-coco-chanel-lampposts-city-of-westminster-street-lights/

[3] https://curiousrambler.co m/deux-lampadaires-london/

[4] https://www.frieze.com/article/chanel-lamppost

[5] https://www.ldnfashion.com/features/chanel-lampposts-romantic-legend-or-urban-myth/

[6] https://lookup.london/coco-chanel-westminster-lamppost/

[7] https://footprintsoflondon.com/live/2015/04/here-be-dolphins-or-sturgeons/

[8] https://adam-yamey-writes.com/2022/02/11/one-street-with-two-lampposts/


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Cet article a 3 commentaires

  1. Jean

    C’est intéressant … Merci pour l’info !
    Et qu’en est-il des versions non-PRO ?
    Comment le citoyen lambda, qui ne paye pas un abonnement à une des entreprises qui met à disposition un logiciel IA, va-t-il s’en sortir pour avoir les informations correctes et pour être sûre que ces informations sont correctes ?
    C’est assez paradoxal de penser qu’avec l’IA on va devoir vérifier encore plus les informations récupérées sur Internet…

  2. Bernard

    Tous ces gigowatts (21 🙂 pour ceux qui comprennent), brûlés qui polluent et réchauffent l’atmosphère pour que la pluspart des IA donnent des réponses compilées et extrapolées de donnés correctes et d’autres non pompées sur internet ce n’est pas très raisonnable.
    Et bizarrement ça ne geule pas pour l’écologie comme ce fut le cas avec le bitcoin. Depuis que Trump est là tout les verts n’osent plus l’ouvrir.
    C’est assez cocasse.

  3. Christian Zufferey

    Pas besoin de version pro pour l’ia pour avoir le même résultat !

    Dommage de faire référence uniquement aux version pro en faisant croire que pour avoir une bonne information il faut passer par là.

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