Un marché noir des comptes européens pour former l’IA?

  • Dernière modification de la publication :24/05/2025
  • Commentaires de la publication :3 commentaires
Illustration: ChatGPT.
Illustration: ChatGPT.

Un réseau semble prospérer sur les réseaux sociaux pour revendre des comptes européens dédiés à la formation de l’intelligence artificielle (IA). Des travailleurs basés en Inde, au Kenya ou aux Philippines utilisent ces comptes pour toucher des salaires occidentaux, révèle une enquête d’AlgorithmWatch, une organisation non gouvernementale, qui œuvre notamment pour favoriser la transparence en matière d’algorithmes.

Ce trafic s’explique par les écarts salariaux entre les pays: un travailleur indien gagne quelque dollars de l’heure via un compte local, contre 35 dollars avec un profil américain. Des plateformes comme Outlier, sous-traitante de géants de la tech., peinent à contrôler ces dérives malgré leurs systèmes de vérification.

Contourner les contrôles

Les fraudeurs utilisent des «serveurs résidentiels», des services camouflant l’adresse IP réelle de connexion pour simuler une localisation européenne. Contrairement aux réseaux privés virtuels classiques, plus facilement détectables, ces outils font croire que l’utilisateur se connecte depuis une vraie adresse résidentielle dans un autre pays.

Sur Facebook, des annonces promettant «1000 dollars hebdomadaires» masquent en réalité des offres de comptes piratés vendus en cryptomonnaies. Les escrocs exigent des paiements échelonnés et multiplient les arnaques une fois l’argent versé, comme l’indique l’enquête d’AlgorithmWatch résumée dans ce communiqué.

La main-d’œuvre invisible de l’IA

Des travailleurs kényans expérimentés gèrent jusqu’à 40 comptes d’après les témoignages obtenus par des journalistes. Ils partagent les gains avec les propriétaires européens des comptes, reproduisant d’une certaine manière une logique coloniale modernisée où le travail est effectué au Sud pour des salaires du Nord.

Outlier, filiale du géant Scale AI qui vise une valorisation de 25 milliards de dollars, affirme renforcer ses contrôles et désactiver les comptes suspects, selon l’article d’AlgorithmWatch. Fondamentalement, cette sous-traitance en cascade expose potentiellement les données sensibles d’entraînement des modèles linguistiques à des risques de manipulation par des réseaux organisés. Reste à en connaître la réelle étendue, car ne se basant que sur des témoignages isolés.

Mon commentaire? Même si j’utilise plutôt intensément l’IA, qui continue épisodiquement d’halluciner, je ne cesse de m’interroger sur ses retombées négatives. Besoin en énergie, en matière première et impact sur la main-d’œuvre. Cela dit, il faut admettre que les services rendus aujourd’hui par l’IA sont tels, qu’il faut trouver des solutions à ces défis.

XS


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Cet article a 3 commentaires

  1. Bernard

    Bref ce sont les « frontaliers 2.0 ». Au moins eux ne polluent pas avec les aller-rerour en voitures.

  2. redge

    La mafia qui exploitent google ads news pour escroquer des innocents par IA et sponsors certifiés par Google… no comment.
    Malheureusement, je ne peux pas prendre de capture pour la preuve mais voici le contenu que j’ai beau dénoncer qui reviennent systématiquement sous un label différent, je présume, jusqu’à que je craque.
    le thème n’a rien à voir.
    « Comment obtenir 7000 CHF du gouvernement en remplissant le formulaire »
    sponsorisé: Pour la Suisse
    Thème Musique et audio.
    Annonceur
    100 W. Main Turlock Llc
    Lieu: Etas-unis.

    Cela réflète la même histoire du commerce du faux mauvaise qualité illégal et du vrai de qualité légal main dans la main pour gagner plus d’argent par les même propriétaires…
    Pour ceux qui ont vu le film l’excellent film retraçant l’histoire de « Gucci », ici, c’est la même chose avec les propriétaires de l’IA et leurs complices. Un jour, l’IA va s’effondrer avec leur âneries. 🙂

  3. redge

    Ces frontaliers virtuel polluent dans l’invisible par consommation énergétique voir réellement par les gadgets électronique pour travailler en vrai comme esclave pour nourrir les LLM avec des données fausses ce qui est le cas de google Maps qui délire de plus en plus avec des vitesses sur autoroute Suisse qui n’existe pas (genre 40 Km/h) Bref, l’IA continue d’halluciner.

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