
Que ce soient les intempéries en Valais ou la chute du réseau électrique en Espagne, les technologies de communication ont clairement montré leurs limites. Pour plus de stabilité, une approche mixte semble être la bienvenue…
Commençons par le réseau Polycom, une infrastructure radio de sécurité des autorités et organisations chargées du sauvetage et de la sécurité (AOSS) qui couvre l’ensemble du territoire. Comprenant quelque 782 antennes, il a été développé de 2001 à 2015 par la Confédération et les cantons.
Des défaillances connues
Depuis des années, ce réseau souffre de différentes faiblesses. En 2009, un rapport pointait déjà ses problèmes d’alimentation électrique. Le groupe de travail Utilisateurs Polycom, qui regroupe les utilisateurs et les exploitants de Polycom, a édicté des directives contraignantes concernant l’alimentation électrique de secours des sites Polycom en 2010, selon la communication de l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP).
Dans tous les cas, au quotidien, il met en contact radio l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF), la police, les sapeurs-pompiers, les premiers secours, la protection civile, les services d’entretien des routes nationales, les exploitants d’infrastructures critiques et l’armée en engagement subsidiaire. Soit quelque 55’000 utilisateurs.
Multiples améliorations
Entre 2011 et 2015, différents concepts ont été élaborés et mis en œuvre par les cantons et l’OFDF. Dans le cadre du projet SSB (Scherer Standorte Bund), l’OFDF a entrepris le renforcement de ses sites émetteurs dans le domaine de l’autonomie électrique en réduisant la dépendance aux groupes électrogènes mobiles. Le projet SSB s’achèvera fin 2025, selon l’OFPP.
«Les sites touchés par les coupures de courant dans le canton du Valais bénéficieront d’une amélioration en 2025. L’utilisation de groupes électrogènes mobiles ne sera plus nécessaire si la coupure de courant est inférieure à 72 heures», a indiqué à ma demande l’OFPP. Précisons encore que certains intérêts particuliers ont perturbé le renforcement de ce réseau, comme le montre cet arrêt de 2020.
Quel cap à l’horizon 2030?
Dans un communiqué de 2023, l’OFPP disait vouloir le «maintien de la valeur de Polycom» à l’horizon 2030. Se posera ensuite la question de l’avenir de ce système développé notamment sous l’aile d’Airbus Industries qui met à disposition la technologie Tetrapol IP. Selon cette page de l’OFPP, le Système national mobile de communication sécurisée (CMS) prendra ensuite le relais. Comme je l’avais écrit dans cette colonne, la 5G offre une alternative ou un complément intéressant…
En effet, grâce au «network slicing», les opérateurs peuvent garantir à des services de sécurité une certaine largeur de bande passante pour la voix, des messages ou des compléments multimédia… Dans tous les cas, la question de l’autonomie en cas de coupure d’électricité (de son prix et de son potentiel impact écologique) restera essentielle…
Xavier Studer
En savoir plus sur Le blog high-tech & telecom de Xavier Studer
Subscribe to get the latest posts sent to your email.