
Les grands patrons des opérateurs télécoms suisses utilisent LinkedIn de manière variée. Cela traduit souvent le positionnement de leur entreprise sur le marché. Entre résultats financiers, avancées technologiques, touches humaines ou leadership, il y en a pour tous les goûts sur le réseau professionnel de Microsoft!
Evidemment, le ton est généralement optimiste et promotionnel. Ces patrons utilisent ce réseau professionnel comme une sorte de chaîne publicitaire (vitrine pour l’interne et les partenaires commerciaux) dont le public et les messages sont finalement assez prévisibles. C’est d’ailleurs parfois à se demander si ce canal est le bon.
Collaborateurs, cadres et partenaires
Les contenus des CEO de Swisscom, Sunrise et Salt sont passablement salués, partagés et commentés par les collaborateurs, les cadres, les partenaires commerciaux et un noyau de professionnels du sérail et du conseil. Les «simples» clients finaux semblent minoritaires. Dans tous les cas, tous ces dirigeants soulignent l’excellence de leur réseau mobile.
De loin le plus suivi avec ses plus de 42’000 abonnés, Christoph Aeschlimann de Swisscom est le plus actif, multipliant vidéo et newsletters sur l’innovation et le management, tandis qu’André Krause de Sunrise et Massimiliano Nunziata de Salt se concentrent peut-être davantage sur des annonces stratégiques plus sporadiques. Ils sont plus discrets que le patron de Swisscom.
Des priorités différentes
Christoph Aeschlimann fait notamment ses choux gras de la transformation numérique, de l’intelligence artificielle (IA) et des résultats financiers stables de l’ancien monopoliste. Il partage des témoignages internes soulignant une culture d’entreprise ambitieuse. Le patron propose même un blog et des lettres d’information invitant notamment à cultiver des réseaux diversifiés au-delà du secteur télécom.
Du côté de Sunrise, anciennement UPC, André Krause, semble publier un peu moins fréquemment. Il se concentre sur des aspects institutionnels et met en valeur ses 14 ans chez Sunrise. On se demande dans quelle mesure il ne cherche pas à rassurer les investisseurs après le retour en bourse. Le patron vient de lancer une série de vidéos avec des enfants. De quoi donner une touche humaine à son profil. Dans le dernier épisode, il s’interroge sur le superpouvoir à choisir pour un poste…
Communiquer, humaniser, rassurer
Enfin, Massimiliano (Max) Nunziata, le patron le dernier venu dans le trio des opérateurs nationaux, est le moins prolixe. Il annonce des choix stratégiques; par exemple, les derniers résultats excellents au test Connect. Les publications font également état d’un certain rattrapage sur certains domaines et soulignent l’innovation. L’activité reste modérée, axée sur des annonces officielles plutôt que sur du contenu personnel.
Que penser? En complément des canaux de communication traditionnels, LinkedIn sert à humaniser les marques et alimenter un capital de confiance dans certains cercles. Ces CEO doivent incarner la stratégie, attirer des «talents» et occuper ce nouveau terrain de jeu dans un environnement où les dirigeants sont désormais aussi jugés aussi sur leur visibilité et leur capacité à «raconter» leur entreprise, notamment auprès des investisseurs. A prendre avec le recul nécessaire, comme tous les médias sociaux.
Xavier Studer