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Infographie: Swisscom écrase le marché

Le marché suisse des télécoms à fin 2012.
Le marché suisse des télécoms à fin 2012.

En comparaison européenne, le marché suisse des télécoms est pour le moins particulier depuis des années. Swisscom, toujours en mains étatiques, occupe encore une position de leader dans presque tous les domaines, notamment en raison d’une libéralisation bâclée.

Ses concurrents, qui se plaignent souvent de cette situation, peinent à se développer, quand ils ne perdent pas du terrain. L’infographie ci-contre permet de visualiser d’un clin d’œil l’étendue de l’empire de Swisscom.

En consultant ces tableaux, on réalise que Swisscom cumule souvent plus de parts de marché, de ressources ou de revenus que tous ses principaux concurrents réunis. Cette situation permet notamment au géant bleu de profiter d’économies d’échelles et d’une redoutable dynamique de groupe. Sur le marché de la télévision, la progression de l’opérateur devrait à terme lui permettre là aussi de devenir le numéro un.

Le dieu des télécoms

On constate aussi qu’il s’agit du seul opérateur qui profite d’une position très solide dans tous les secteurs. Orange est presque inexistant sur le fixe ou l’internet, tandis qu’UPC Cablecom  ne possède pas de réseau mobile. (La réunion de ces deux opérateurs semble tellement évidente depuis des années…) Seul Sunrise, qui utilise largement le réseau de Swissscom, notamment pour la TV, est présent partout.

Alors que faire? Pour que la concurrence fonctionne plus efficacement, il faut donner de l’air aux concurrents de Swisscom qui est en train de se construire un empire de fibre optique dans toute la Suisse. Il faut dire qu’il en a les moyens quand on sait que son bénéfice après investissement (notamment dans la fibre optique) était de 1,7 milliard en 2012! Pour comparaison, Sunrise n’aurait signé qu’un bénéfice de moins de 20 millions en 2012, selon AWP et l’ATS. C’est dire l’étendue du problème…

Diviser Swisscom

Une solution serait de surveiller plus étroitement la pose de la fibre optique. Une autre plus radicale serait d’envisager la division de Swisscom en deux entités. L’une, nationale, se chargerait de la gestion du réseau fixe. L’autre, privatisée, se concentrerait sur le mobile et la commercialisation des services sur le fixe.

Cela dit, compte tenu du conflit d’intérêts entre Swisscom, son actionnaire principal et les différentes administrations concernées, on n’est pas prêt de trouver une solution! D’autant plus que Swisscom se distingue par un travail de communication et de lobbyisme sans égal! Certains redouteraient même d’en parler…

Xavier Studer

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