Infographie: Swisscom écrase le marché

  • Dernière modification de la publication :23/08/2020
  • Commentaires de la publication :52 commentaires
Le marché suisse des télécoms à fin 2012.
Le marché suisse des télécoms à fin 2012.

En comparaison européenne, le marché suisse des télécoms est pour le moins particulier depuis des années. Swisscom, toujours en mains étatiques, occupe encore une position de leader dans presque tous les domaines, notamment en raison d’une libéralisation bâclée.

Ses concurrents, qui se plaignent souvent de cette situation, peinent à se développer, quand ils ne perdent pas du terrain. L’infographie ci-contre permet de visualiser d’un clin d’œil l’étendue de l’empire de Swisscom.

En consultant ces tableaux, on réalise que Swisscom cumule souvent plus de parts de marché, de ressources ou de revenus que tous ses principaux concurrents réunis. Cette situation permet notamment au géant bleu de profiter d’économies d’échelles et d’une redoutable dynamique de groupe. Sur le marché de la télévision, la progression de l’opérateur devrait à terme lui permettre là aussi de devenir le numéro un.

Le dieu des télécoms

On constate aussi qu’il s’agit du seul opérateur qui profite d’une position très solide dans tous les secteurs. Orange est presque inexistant sur le fixe ou l’internet, tandis qu’UPC Cablecom  ne possède pas de réseau mobile. (La réunion de ces deux opérateurs semble tellement évidente depuis des années…) Seul Sunrise, qui utilise largement le réseau de Swissscom, notamment pour la TV, est présent partout.

Alors que faire? Pour que la concurrence fonctionne plus efficacement, il faut donner de l’air aux concurrents de Swisscom qui est en train de se construire un empire de fibre optique dans toute la Suisse. Il faut dire qu’il en a les moyens quand on sait que son bénéfice après investissement (notamment dans la fibre optique) était de 1,7 milliard en 2012! Pour comparaison, Sunrise n’aurait signé qu’un bénéfice de moins de 20 millions en 2012, selon AWP et l’ATS. C’est dire l’étendue du problème…

Diviser Swisscom

Une solution serait de surveiller plus étroitement la pose de la fibre optique. Une autre plus radicale serait d’envisager la division de Swisscom en deux entités. L’une, nationale, se chargerait de la gestion du réseau fixe. L’autre, privatisée, se concentrerait sur le mobile et la commercialisation des services sur le fixe.

Cela dit, compte tenu du conflit d’intérêts entre Swisscom, son actionnaire principal et les différentes administrations concernées, on n’est pas prêt de trouver une solution! D’autant plus que Swisscom se distingue par un travail de communication et de lobbyisme sans égal! Certains redouteraient même d’en parler…

Xavier Studer

Swisscom: l’essentiel en bref

Les chiffres clefs d’Orange

Sunrise: faits et chiffres

Le portrait d’UPC Cablecom

Cet article a 52 commentaires

  1. rolgui

    C’est un peu facile de critiquer Swisscom. Sunrise, Orange n’ont jamais beaucoup investi dans les infrastructures comme Swisscom et les PTT avant. Et ils veulent une part du gâteau qu’ils n’ont même pas fabriqué.
    Je reste fidèle à Swisscom et j’ai même souscris à la fibre, pour le même prix, avec installation gratuit selon leur offre du moment. De plus, leur support est bien meilleur.

    1. Xavier Studer

      Comparez simplement les bénéfice de Swisscom à ceux de ses concurrents. Ils ne peuvent pas investir de la même manière…

      1. rolgui

        Les bénéfices sont la conséquence des investissements.

        1. BSOD

          Ni vu que par exemple, une nouvelle entreprise fait des investissements sans avoir encore fait des bénéfices et ce sont ces investissement qui lui permettront de réaliser des bénéfices à capitaliser pou se développer dans son futur.

    2. Obiwan

      Les PTT c’était nos impôts il ne faut pas comparer.

      1. rolgui

        C’est justement pour ça que je reste fidèle, retour d’investissement.

        1. engel richard

          Rolgui.
          Je te cite »c’est justement pour ça que je reste fidèle, retour d’investissement »tu paies plus chère ton natel,l’abonnement mobile,et ta connections internet,moi je n’appelle pas cela retour sur investissement mais pigeons,bon tu es libre si tu aimes à ce point swissarnarque.

          1. Nycko

            Suivant l’utilisation, Swisscom reste le moins cher….60Ct par appel sur TOUS les réseaux , AUCUN OPERATEUR n’offre cela en prépay……..Si c’est avoir du tout illimité et payer un abo plus cher que TV-Internet-Tél pour la maison, faut être débile (style dernier modèle x-y pour 99Sfr et abo plus de 100 balles/mois)..Mais y’en a qui sont graves pour faire les Kakous avec leur dernier FlagShip…..

  2. R2D2

    Et ensuite on fait de même avec les autres industries du Swiss Index sous prétexte qu’elles dominent le marché Suisse? Si mes souvenirs sont bons Orange qui capitalisait bien plus de moyens avec sa maison mère n’a jamais mis les moyens, et à finalement abandonné sa filiale à un groupe d’investisseurs qui n’ont fait que gruger sa dette. Franchement je préfère une entreprise qui garantisse le plein emploie à des entreprises dont le but n’est autre que le bénéfice et une vision à court terme. Si Swisscom avait eu se même comportement le backoffice aurait été délocalisé en Inde, une grande partie du front office aurait atterri dans les mains de groupe etrangés et rien n’aurai bougé. Pour avoir un marché concurrentiel avec des investissements technologiques en adéquation avec les attentes de monsieur tout le monde on devrait avoir un bassin de population comparable à un voisin tel que l’Italie ou la France ou du moins 4 fois plus important.

    Donc il y a une troisième vois qui est d’annexer une partie de la France (comme cela nous n’avons pas de soucis à Genève) le Piémont et la Lombardie qui ont en marre de la mainmise de Rome et la on pourrait discuter d’une concurrence qui aurait ses chances.

  3. Michel

    Swisscom a été libéralisé sans vraiment respecter les règles de la concurrence. Le résultat ? Une excellente qualité des prestations, je le reconnais. Mais les prix sont restés extrêmement élevés, ce qui est le contraire du but recherché par la libéralisation. Comparez les offres en France ou en Allemagne par exemple avec les nôtres.
    Il y a eu des améliorations sous Mr. Schlotter : Swisscom iO, les offres de roaming à l’étranger, la possibilité de supprimer le « simlock » des portables liés à des abonnements. Espérons que son successeur gardera ce cap.

    1. BSOD

      C’est justement parce qu’elle bénéficie encore d’un rente du monopoleur et que, visibilement, la libéralisation n’en a pas été un véritable liberalisation.

  4. Yann

    Bonjour Xavier. Merci pour l’infographie très intéressante.

    Comment Orange peut avoir 2 millions de clients mobile avec un nombre total de clients inférieurs ?

    Merci pour la précision.

    1. Yannick

      Vu qu’initialement les PTT c’était nos impôts je ne vois pas pourquoi Sunrise , Orange doivent payer une redevance a Swisscom pour l’accès au dernier kilomètre…

      Swisscom abuse de sa position dominât et se gant d’avoir le meilleur réseau tout en muselant les concurrents… C’est sûre que comme cela on progresse a la vitesse escargot côté vitesse internet… Heureusement il y a cablecom mais je trouve risible les prix de swisscom pour du 20Mb mais bon tant qu’il y a des gogos qui paient et qu’on peut museler nos concurrents pourquoi pas s en priver?

  5. DavidL

    Swisscom à un acquis important de son passé, mais doit-on diviser une société sous prétexte qu’elle domine ? Je ne vois rien de tel dans d’autres domaines, comme Migros et l’épicier du coin. Si Swisscom était séparé de son actionnaire principal (l’état) cela ne changerais à leurs acquis, elle la domination serait exactement la même. Peut être pire car la confédération perdrait le contrôle qui lui reste et qui empêche peut être aussi d’écraser les autres.
    Le fait est que la situation est comme cela c’est « trop tard », libéraliser c’est bien mais ca ne changera pas le passé. On ne peut pas reprendre à Swisscom le réseau cuivre sous prétexte que c’est en partie les impôts qui l’ont payé, il ne fallait pas accepter la libéralisation alors…
    D’autres part la stratégie et la qualité de service des concurrents n’est pas toujours très efficace… ce qui contribue aussi au succès de Swisscom qui à une dynamique bien plus importante.
    Vous critiquez, il le faut… mais avez vous des solutions « mieux » a proposer ?

    1. dal

      Ils se sont foirer à la libéralisation sur le fameux bout de cuivre du dernier kilomètre. Donc faudrait « juste » pouvoir équilibrer ça. Soit en obligeant swisscom à baisser très fortement leur prix la dessus, soit en leur retirant ce bout là pour le filer à la confédération (ou a une boite qui gérerait uniquement ça).

      1. rolgui

        C’est déjà en grande partie à la Confédération.

        1. dal

          Surement ouai, mais j’ai cru comprendre que swisscom avait stratégiquement gardé certaine vache à lait sous son emprise de manière un peu limite. Mais je me souviens plus quoi.

      2. DavidL

        Probablement, mais c’est des peanuts sur le prix d’un abo. Il n’y a pas de cuivre sur le mobile, ni sur la TV (qui techniquement reste un service supplémentaire qui se greffe sur la connexion internet) et la situation est la même Swisscom reste imposant et prends mêmes des PDM.
        Pour ma part je pense que la qualité est la seule chose concrète qui lui permet de rester leader et de le devenir dans d’autres domaines. Après on peut discuter de l’attachement historique des gens mais la confiance aurait pu se perdre et ce n’est pas le cas, ou des accords TV mais c’est partout pareil, le foot, hockey, bouquets, chaines locales, tarifs, chacun se trouve des avantages à mettre en avant. Peut dont aussi bien que lui, cablecom y arrive assez bien.

  6. Tricoline

    Les carottes sont cuites !

    Sans démanteler Swisscom (très très peu probable) sa progression continuera, surtout dans la distribution de chaînes TV et des produis dérives (VOD, replay, sports, …)

    Mais bon Swisscom aurait bien tord de ne pas le faire, dans la TV les téléréseaux avaient tout en mains,cependant endormis sur leur lauriers et persuadés de leur arrogante supériorité ils vont devoir composer avec Swisscom.

    Pour le moment UPC Cablecom est encore premier, pour combien de temps ?

  7. Robert Sevy

    M. Studer, vous proposez 2 solutions. La première de « surveiller plus étroitement la pose de la fibre optique »; très bien, mais ensuite « comment » ? et que faire de ces observations ? Je peux très bien surveiller des enfants traversant la route, ça ne les empêchera pas de traverser au rouge. En Suisse, nous sommes probablement les champions des organes de surveillance, mais par grand chose n’en sort, à part quelques éternuements ici et là.
    Votre 2ème solution de diviser Swisscom peut être intéressante. Mais là aussi, pourquoi l’Etat se contenterait de la partie réseau fixe ? A l’inverse, pourquoi ne pas privatiser totalement aussi le réseau fixe, au même titre que le réseau mobile ? Auriez-vous peur d’une dégradation des prestations sur le réseaux fixe ? Pas certain du résultat sur lequel cela déboucherait ?
    Il ne faut pas oublier non plus que tant que l’Etat garde un actionnariat dans Swisscom, il peut forcer l’opérateur à garantir un service minium, ce qu’un opérateur totalement privé se hâterait de supprimer s’il n’était pas bénéficiaire.
    Totalement d’accord sur le fait que Swisscom bénéficie des investissements faits sur le dos des contribuables. Mais c’est bien avant qu’il fallait agir, et c’est, à mon avis, un peu facile d’arriver une fois les choses très bien établies de contester une telle suprémacie.
    En tant que client chez deux opérateurs distincts (le choix ne m’a pas été donné pour l’un d’eux), Orange et Swisscom, il y a certes une différence de prix (plus que) conséquente. Mais essayez d’effectuer des trajets en train, du style Lausanne-Genève, Lausanne-Zurich et essayez de garder une connexion de données pendant ces trajets. Swisscom possède une très nette longueur d’avance. On peut une fois encore argumenter en affirmant que pour le prix et l’avantage pris au long des années, c’est le minimum d’être meilleurs que les autres. Alors prenons un autre exemple, le service à la clientèle. Que ce soit dans les shops, par téléphone et même les services techniques, il n’y a absolument pas photo en faveur de l’opérateur national. Et pour cela, les investissements précédents n’ont aucune influence. Il s’agit d’une qualité de service qui se paie au jour le jour, et cela ne passe bien évidemment pas par une délocalisation quelle qu’elle soit.
    Finalement, je préfère payer plus cher pour un système ou un service qui marche, pour lequel j’ai l’impression d’en avoir pour mon argent. Et comme mentionné dans l’un des commentaires plus haut, c’est aussi une manière de faire un retour sur investissement.

    1. rolgui

      Monsieur Robert Secy, vous avez parfaitement expliqué en détails mon opinion que j’avais résumé en commentant les arguments de certains lecteurs de ce blog.

    2. Marcel Liard

      Que représente les actions en mains de la Confédération selon vous?

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