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Après une année 2015 difficile, mal positionné sur le marché, Salt va essayer de rebondir…

La marque Salt a été lancée en mai 2015.

Salt très agressif sur le mobile.

Salt est la propriété de Xavier Niel.
Salt est la propriété de Xavier Niel.

Salt avait préparé le terrain en communiquant dans cette colonne ici et en primeur, sur ses futures orientations stratégiques, histoire d’amortir le coup d’une année 2015 calamiteuse, dont les principaux résultats sont reproduits ci-contre. Quel avenir pour l’opérateur romand passé en mains hexagonales?

En effet, Salt essuie une perte importante sur son portefeuille liée à un service fortement perturbé par des soucis informatiques récurrents de facturation et probablement, quoi qu’on en dise, par un problème de positionnement sur le marché, aggravé par son rebranding parfois critiqué.

Pourquoi Salt?

Mettons-nous à la place du client. Pourquoi rester chez Salt quand on voit que les nouveaux arrivés bénéficient d’importants rabais et qu’on a peut-être rencontré des problèmes de facturation. Et pourquoi quitter Swisscom et Sunrise, qui ont de bons réseaux, des offres quadruple-play, parfois intéressantes, et des processus huilés?

En effet, seules des offres «coup de poing» peuvent décider des grippe-sous à s’aventurer chez un opérateur dont la réputation a été passablement écornée, mais qui nous promet le meilleur… Cette stratégie aurait d’ailleurs été payante ces derniers mois…

Contre-performance historique

Quoi qu’il en soit, dans l’univers feutré des télécoms helvétiques dominé par l’ogre Swisscom qui donne le ton sur tous les marchés, cette contre-performance est historique. Un exploit que le trublion français des télécoms Xavier Niel et son équipe mettent sur le dos de l’ancienne direction.

Dans son communiqué, Salt souligne la «prédominance de l’opérateur historique», tout en indiquant qu’il poursuivra son combat pour faire «baisser les tarifs de terminaison du réseau fixe et les prix des lignes louées afin d’obtenir une tarification en fonction des coûts.»

Croissance rentable?

En nommant un nouveau CEO et en misant sur une nouvelle équipe de direction, Salt veut mettre le cap sur une «croissance rentable». Parallèlement, Salt souligne que «pendant trop longtemps, la clientèle suisse a payé le «prix du monopole». Toutes les offres «Plus» de Salt apportent aux abonnés mobiles de la transparence et des tarifs attrayants.» Vraiment?

En comparant les offres mobiles de Swisscom, Sunrise et Salt, on constate que Swisscom se positionne redoutablement dès 59 francs par mois sans appareil* car il inclut du roaming pour tous (voix et données). Seules les deux premières formules de Salt sont réellement compétitives. Quant à Sunrise, il semble avoir un urgent besoin de revoir tous ses tarifs, car pris en ciseau entre Salt et Swisscom…

Certains me rétorqueront qu’Infinity XS ne propose que du surf à 1 Mbits/sec. Certes, mais pour dix francs de plus par mois Infinity S propose 10 Mbits/sec, ce qui est largement suffisant pour presque tout le monde. L’argument vitesse n’est par ailleurs pas fondamental. Bref, Salt et Sunrise ont beaucoup de travail pour améliorer leur moyen de gamme en proposant du roaming inclut dans des prix similaires à ceux d’aujourd’hui…

A suivre…

Xavier Studer

* Swisscom propose enfin intelligemment cette possibilité, certes très en retard sur ses concurrents, plus clairvoyants en la matière (gaspillage, environnement, durabilité)…

 

Salt en Suisse en 2015.
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