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High-tech: quand la 5G fait au moins 200 fois moins bien que la fibre optique…

Quelques mesures dans le pays de la 5G autour de Promasens (FR). L'outil de mesure Ookla n'étant pas à jour, "5G" ne 'affiche pas, même si ce réseau a été utilisé...
Quelques mesures dans le pays de la 5G autour de Promasens (FR). L’outil de mesure Ookla n’étant pas à jour, “5G” ne ‘affiche pas, même si ce réseau a été utilisé…

A l’avènement de chaque nouvelle technologie mobile, des voix s’élèvent pour insinuer que le fixe n’a plus d’avenir. Dans la réalité, comme nous l’ont montré nos récentes mesures et expériences, les choses sont un peu plus complexes, surtout lorsque la 5G se révèle entre 200 et 500 fois moins performante que de la fibre optique…

En effet, comme nous l’avons déjà dit ici, s’il est parfois possible de presque tutoyer le Gigabit mobile grâce à la 5G, ce chiffre est aujourd’hui parfois valable pour le téléchargement. Lorsqu’on tente d’envoyer ses photos, vidéos ou autres documents dans le nuage, le débit chute alors à environ 50 Mégabits/sec. Pour l’instant, le téléversement s’opère en effet encore en 4G…

Toujours les limites du mobile…

Si cette vitesse reste appréciable lorsqu’on l’atteint, il fout tout de même d’une connexion fibre optique d’entrée de gamme chez Swisscom, par exemple, permet des débits symétriques de l’ordre du gigabit/sec, soit 20 fois plus. Si l’on choisit un opérateur proposant des produits haut de gamme, comme Salt, là on frise les 10 Gigabits/sec, 200 fois plus.

Evidememnt, tous ces chiffres conviennent d’être mis en perspective… Pour commencer, la 5G n’est qu’une technologie mobile. Dès que l’on s’éloigne de l’antenne, le débit baisse, dès qu’on entre dans un bâtiment, le débit baisse, dès que de la pluie ou des oiseaux passent devant les antennes, le débit baisse…

En 5G le téléversement peut-être parfois très modeste, car il se fait en fait sur le réseau 4G…

Souvent la 5G ne dépasse guère la 4G

Concrètement, nous avons sillonné samedi en long et en large en voiture une grande zone de 5G dans la région d’Auboranges, Rue, Oron, Promasens, Blessens… Si nous avons tutoyé une ou deux fois les 200 à 300 Mbits/sec, les débits en 5G étaient souvent proches de ceux mesurés en 4G à quelques dizaines de Mbits/sec. Parfois, le débit en 4G est même supérieur.

Pour améliorer les débits disponibles, lorsque ces antennes seront utilisées par davantage de clients, peut-être pour remplacer le fixe, les opérateurs devront donc ou augmenter le nombre de cellules ou parvenir à changer la législation pour revoir les valeurs limites du rayonnement, qui nous ont plutôt bien protégé jusqu’ici d’éventuels effets négatifs.

Mission compliquée, limites…

Bref, la mission risque d’être compliquée. Les opérateurs devront dans tous les cas se frotter à des oppositions, parfois à des actes de sabotage ou à des terroristes incultes et autres difficultés. Et puis, il faudra tirer de la fibre optique jusque à ces antennes 5G. Pourquoi donc ne pas la tirer encore plus près des foyers, voire jusqu’au salon? Pour éviter tout ça…

Dans tous les cas, ces débits exprimés en Gigabits/sec se heurtent encore aujourd’hui à des machines dans le nuage vieillottes ou mal raccordées à la fibre optique. Résultat: envoyer de gros fichiers sur la toile  prend encore une éternité actuellement, même si l’on utilise les tuyaux ultramodernes à 10 Gigabits/sec de Salt…

Courage!

Xavier Studer

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