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Panne télécoms à Bulle: Swisscom exemplaire, mais quelles limites?

Swisscom répare les dégâts provoqués sur un chantier par un entrepreneur.
Swisscom répare les dégâts provoqués sur un chantier par un entrepreneur.

Depuis mercredi, les techniciens de Swisscom se relaient 24 heures sur 24 dans la région de Bulle pour réparer des connexions endommagées par une machine de chantier, comme brièvement annoncé ici. En cette période pascale et de coronavirus, le travail des très dévoués employés du géant bleu donne l’occasion de s’interroger sur certaines limites… dont il est difficile de s’affranchir.

Suite à cet accident, décrit ici par Swisscom, et comme l’ont montré certains commentaires publiés dans cette colonne, la question de la fiabilité des réseaux télécoms, notamment celui de Swisscom, est encore une fois une grande préoccupation pour la population… A l’heure du 200% numérique, sans réseaux télécoms, on ne peut plus travailler, payer, acheter, se divertir ou s’informer… surtout en cette période de pandémie!

La redondance pour plus de sécurité…

Alors que faire? Dans les entreprises bien gérées à la gouvernance irréprochable, les services de la gestion des risques préconisent notamment des redondances des infrastructures informatiques essentielles, des serveurs de données et des accès aux réseaux télécoms. Concrètement, cela signifie notamment que des contrats sont signés avec plusieurs opérateur pour le fixe, notamment…

On pourrait penser que cette précaution est l’ultime solution. Et bien non. Il y a quelques années, on m’a rapporté le cas d’une grande entreprise nationale de services qui avait signé des contrats avec UPC et Swisscom pour assurer son accès à internet et sécuriser sa téléphonie par IP. Malin, puisque les deux backbones sont différents, même si l’on ne peut exclure le recours à des fibres communes, parfois louées…

Comme à Bulle, une machine de chantier…

Comme dans le cas de Bulle (le statut actuel de la panne), une machine de chantier a détruit des fibres optiques pendant des travaux. Par malchance, les lignes des deux opérateurs en question passaient au même endroit… L’entreprise a donc été privée d’internet et de téléphone sur un de ses sites principaux pendant une journée environ, le temps de réparer…

Cet exemple montre qu’il n’est pas possible d’assurer une fiabilité à 100%. On peut toutefois en tirer deux conclusions. Le particulier a probablement intérêt à posséder un smartphone en plus de sa ligne fixe, si possible sur les réseaux de plusieurs opérateurs différents. Une mesure pas toujours évidente à mettre en pratique.

Quel réseau mobile utilisé?

En effet, encore faut-il connaître le réseau d’antennes utilisé par son opérateur mobile virtuel… UPC, par exemple, indique rarement qu’il est dépendant des infrastructures de Swisscom pour le mobile. D’ailleurs, les réseaux fixes et mobiles de Swisscom sont largement utilisées par ses concurrents, qui peinent parfois à investir…

Plus fondamentalement, on peut s’interroger sur la manière de construire, de sécuriser ou d’exploiter les réseaux télécoms. Là aussi, dans quelle mesure ne faudrait-il pas prévoir certaines redondances ou d’autres mesures, ce qui a un coût… Evidemment, dans le contexte actuel de guerre des prix, il semble peu probable que le politique, indigné parfois par les pannes de l’ogre bleu qui ont affecté les services d’urgence, accepte d’en payer le prix…

Xavier Studer

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