Cela fait au minimum une bonne dizaine d’années que différents chercheurs présentent des composants électroniques biodégradables. Cette fois, c’est le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa) qui dévoile une pile biodégradable: l’idéal pour l’internet des objets!

Alors que la question des déchets électroniques fait couler beaucoup d’encre depuis des années dans les médias sérieux et que la thématique commence à péniblement intéresser le boulevard toujours très enclin à disserter sur les derniers exploits de l’industrie automobile, cette pile biodégradable constituera un appoint sérieux à l’électronique biodégradable en plein développement!

Des produits biodégradables

La pile de l’Empa peut en outre être facilement réalisée grâce à une imprimante 3D et une encre spécifique. Un tour de force qui promet une mise en œuvre redoutablement simple pour une durabilité qui ne serait pas en reste, selon un communiqué de presse très enthousiaste des chercheurs qui donnent moult détails sur leur prototype.

Ces encres spéciales sont composées de nanofibres de cellulose et de nanocristallites de cellulose, ainsi que de carbone sous forme de noir de carbone, de graphite et de noir de carbone activé. Pour liquéfier tout cela, les chercheurs utilisent de la glycérine, de l’eau et deux types d’alcool différents. Plus une pincée de sel de table pour la conductivité ionique.

Milliers de cycles

«Pour construire un supercondensateur fonctionnel à partir de ces ingrédients, quatre couches sont nécessaires, qui sortent toutes l’une après l’autre de l’imprimante 3D: un substrat flexible, une couche conductrice de courant, puis l’électrode et enfin l’électrolyte. Le tout est ensuite plié comme un sandwich, avec l’électrolyte au milieu», écrit l’Empa.

«Ce qui en ressort est un miracle écologique. Le mini-condensateur du laboratoire peut stocker de l’électricité pendant des heures et peut déjà alimenter une petite horloge numérique. Il peut résister à des milliers de cycles de charge et de décharge et à des années de stockage, même à des températures négatives, et il est résistant à la pression et aux chocs», s’enflamment les chercheurs.

Bientôt de vrais produits high-tech verts?

Mon commentaire? Alors que certains réactionnaires ne cessent d’amalgamer des contre-vérités et de faires des raccourcis simplistes sur le boulevard, notamment contre la 4 G ou la 5 G, cet exemple montre que la recherche va permettre de rendre beaucoup plus vertes les technologies de l’information et de la communication, dont l’efficacité énergétique n’a d’ailleurs cessé de progresser depuis toujours.

D’autres chercheurs et entreprises ont déjà communiqué sur différents produits électroniques jetables qui laissent songeurs comme des transistors ou écrans tout ou partiellement biodégradables. En Allemagne, le KIT de Karlsruhe semble aussi à la pointe. De tels efforts associés à une conception initiale plus intelligente associée à une vraie politique de recyclage de ces produits devraient interpeller les Cassandres…

Xavier Studer