Grâce à Qualcomm, certains Android seront mis à jour huit ans!

  • Dernière modification de la publication :25/02/2025
  • Commentaires de la publication :4 commentaires
Image: Krea.ai + Photoshop AI.
Image: Krea.ai + Photoshop AI.

Qualcomm vient de franchir une étape décisive dans l’univers des smartphones Android. Il a annoncé un programme permettant jusqu’à huit années de mises à jour logicielles pour les appareils équipés de sa puce Snapdragon 8 Elite. Fruit d’une collaboration étroite avec Google, cette initiative dépasse la promesse actuelle de sept ans offerte par le premier moteur de recherche mondial et Samsung sur leurs modèles haut de gamme, établissant ainsi un nouveau standard dans l’industrie.

Le support logiciel des smartphones Android s’est considérablement amélioré ces dernières années, mais cette annonce marque un tournant pour la pérennité des appareils. Concrètement, les mobiles lancés avec Android 15 et équipés du Snapdragon 8 Elite pourront bénéficier de mises à jour du système d’exploitation et de correctifs de sécurité pendant huit ans, à condition que les fabricants adoptent cette possibilité.

Une infrastructure technique simplifiée

Pour faciliter ce support prolongé, Qualcomm a travaillé avec Google sur l’intégration de «deux mises à niveau du noyau commun Android» (ACK), simplifiant considérablement la tâche des constructeurs. Cette architecture permet aux fabricants d’effectuer des mises à jour sans modifications complexes et coûteuses, levant ainsi un obstacle majeur au suivi logiciel à long terme.

Ce programme ne se limitera pas au Snapdragon 8 Elite, puisqu’il s’étendra également aux futures puces des séries Snapdragon 8 et 7 lancées cette année. Les appareils de milieu de gamme pourront donc aussi profiter de cette longévité logicielle, démocratisant l’accès à un support étendu au-delà des seuls modèles premium.

La balle dans le camp des fabricants

Malgré cette avancée technique majeure, Qualcomm précise que la décision finale d’offrir huit ans de mises à jour revient entièrement aux constructeurs de smartphones. L’infrastructure est désormais en place, mais chaque fabricant devra choisir s’il souhaite réellement proposer un tel suivi à ses utilisateurs, ce qui pourrait créer des différences significatives entre les marques.

Cette initiative représente néanmoins un tournant pour l’écosystème Android, souvent critiqué pour la durée limitée de son support logiciel par rapport à l’iPhone d’Apple. En facilitant les mises à jour prolongées, Qualcomm et Google s’attaquent directement à l’obsolescence programmée et renforcent la durabilité des smartphones, un argument de plus en plus important pour les consommateurs soucieux de l’environnement et de leur budget.

Un nouveau standard pour l’industrie

Le programme débutera avec les appareils équipés du Snapdragon 8 Elite fonctionnant sous Android 15, mais ne concernera malheureusement pas les puces antérieures, comme le Snapdragon 8 Gen 3 qui équipe la plupart des smartphones premium de 2024. Samsung reste pour l’instant le plus généreux sur ces modèles avec sept années de mises à jour pour son Galaxy S24 Ultra.

Cette évolution majeure pourrait transformer notre rapport aux smartphones en prolongeant significativement leur durée de vie. Alors que les performances matérielles atteignent un plateau où les améliorations deviennent moins perceptibles d’une génération à l’autre, la garantie d’un support logiciel étendu devient un argument de vente de plus en plus déterminant pour les consommateurs qui souhaitent conserver leurs appareils plus longtemps et réduire leur impact écologique, déjà considérable.

XS


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Cet article a 4 commentaires

  1. Mathieu

    Cool. En espérant qu’il sera aussi possible de réparer son appareil sur une telle durée…

  2. Phil

    @ Mathieu
    .
    La loi oblige les fabricants à réparer tous les produits qu’ils ont commercialisés au minimum 10 ans après leur achat.
    .
    Le drame est que si ils facturent les réparations plus chères que l’achat d’un nouvel appareil neuf, ils contournent ainsi aisément la loi sans subir la moindre réprimande… ;-(

    1. Kevin V.

      @Phil : la garantie légale étant de 2 ans, je suis assez surpris par cette affirmation. De quel article de loi s’agit-il exactement ?

      Il y a bien un « droit à la réparation » qui entrera en vigueur en UE pour les appareils ménagers et les smartphones, mais je n’ai pas trouvé ce minimum de 10 ans.

  3. Foxband

    En ce qui concerne le « droit à la réparation » de l’Union européenne :

    Il s’agit de la directive 2024/1799 ; citation :

    « Le prix devrait être raisonnable, c’est-à-dire qu’il devrait être fixé de telle sorte que les consommateurs ne soient pas intentionnellement dissuadés de bénéficier de l’obligation de réparation du fabricant. […] Pour inciter les consommateurs à faire réparer leurs biens en dehors de la garantie légale, un fabricant devrait pouvoir proposer le prêt d’un bien comparable pour la durée de la réparation, qui devrait être restitué une fois que le consommateur a reçu le bien réparé. »

    Pour les téléphones mobiles, c’est le règlement 2023/1670 qui fait foi, au travers de l’annexe II de la directive susmentionnée ; citations :

    « Le présent règlement ne s’applique pas aux […] téléphones portables et tablettes comportant un écran principal flexible que l’utilisateur peut dérouler et enrouler partiellement ou totalement […] »

    « [un smartphone] est équipé d’un écran tactile intégré dont la diagonale est comprise entre 10,16 centimètres (4 pouces) et 17,78 centimètres (7 pouces) […] » [sinon, considéré comme un téléphone portable]

    De manière générale, les informations de réparation et les pièces concernées doivent être disponibles « au moins 7 ans après la date de fin de mise sur le marché ».

    Il semble que toutes les pièces concernées soient explicitement définies, ce qui semble exclure certaines pièces, comme le capteur d’empreinte digitale ! Le genre de subtilité qui pourrait ne pas être anodin…

    En ce qui concerne les mises à jour logicielles, il semble que la législation laisse un peu trop de latitude aux fabricants, en se concentrant sur la relation entre le système d’exploitation et un modèle donnés, ce qui pourrait exclure certains types de mises à jour de plus bas niveau.
    Pour les mises à jour du système d’exploitation, c’est « à partir de la date de mise sur le marché et pendant au moins 5 ans après cette date », et ceci seulement si « les fabricants, les importateurs ou leurs représentants habilités […] apportent des mises à jour de sécurité, des mises à jour correctives ou des mises à jour de la fonctionnalité à un système d’exploitation ».

    L’obligation de mises à jour de sécurité ne semble donc pas réglée par ces deux textes (après une lecture rapide).

    Liens :
    https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=OJ:L_202401799
    https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32023R1670

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