Nouvelle e-ID: vers une identité numérique étatique et sécurisée?

  • Dernière modification de la publication :07/05/2025
  • Commentaires de la publication :19 commentaires
Bientôt une nouvelle e-ID en Suisse?
Bientôt une nouvelle e-ID en Suisse?

La Suisse s’apprête à revoter sur l’introduction d’une nouvelle identité électronique, ou e-ID, après l’aboutissement d’un référendum qui a récolté plus de 55’000 signatures valides. Ce projet, désormais soutenu par une large alliance regroupant société civile, économie et recherche, vise à offrir à chaque citoyen la possibilité de s’identifier de façon sûre et simple dans l’univers numérique.

Contrairement au projet rejeté en 2021, la nouvelle e-ID sera délivrée et gérée exclusivement par l’État, répondant ainsi aux inquiétudes sur la protection des données et la gestion privée de l’identité numérique. L’objectif affiché: instaurer une infrastructure de confiance publique, garantissant la sécurité des démarches administratives en ligne et des transactions avec les entreprises.

Une infrastructure publique et transparente

L’e-ID permettra, par exemple, de conclure un contrat de téléphonie mobile, d’obtenir un extrait du registre des poursuites ou de prouver son âge lors d’un achat, le tout sans rupture numérique. Cette technologie promet de simplifier des situations du quotidien, tout en renforçant la confiance dans les interactions en ligne et en facilitant les processus pour les entreprises.

La nouvelle loi prévoit une utilisation volontaire de l’e-ID, laissant la possibilité à chacun de continuer à utiliser la carte d’identité traditionnelle. Le caractère décentralisé de l’infrastructure, associé à des principes stricts de minimisation des données et d’ouverture du code source, vise à garantir une protection maximale de la vie privée.

Un consensus politique et sociétal rare

Pour la première fois, il sera possible de prouver son âge de manière totalement anonyme, sans que des tiers — qu’ils soient publics ou privés — puissent accéder aux transactions individuelles. Ce projet bénéficie d’un large soutien au Parlement et d’un large appui d’organisations issues de tous horizons.

L’Alliance pour l’e-ID estime qu’avec cette nouvelle mouture «toutes les critiques émises à l’encontre du premier projet voté en mars 2021 ont été éliminées. C’est pourquoi la loi sur l’e-ID est soutenue quasi-unanimement par tous les groupes politiques du parlement».

XS

Quelques liens

https://www.eid.admin.ch/fr

https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft

https://www.eid.admin.ch/fr/parlament-verabschiedet-das-e-id-gesetz-f

https://loi-e-id-non.ch

https://www.eid.admin.ch/fr/public-beta-f


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Cet article a 19 commentaires

  1. Bernard

    La Suisse (les fonctionnaires) ne sait rien faire de sécurisé. Et encore moins éviter que le prix n’explose le budget, des retards inadmissibles, et qu’ils faille refaire 2x le travail.

    Le plus sécurisé c’est le physique détenu par chacun.

  2. Mathieu

    Un moyen de plus de nous fliquer partout, tout le temps et en permanence. Non merci!

  3. Aspasia

    OUI ! Tout à fait d’accord avec Mathieu. AE

  4. Cedric

    Comme l’e-ID n’est pas obligatoire, les ronchons-paranos pourront continuer à utiliser leur carte d’identité tout en utilisant une carte de crédit, un smartphone, les réseaux sociaux qui sont, comme chacun le sait, totalement respectueux de la vie privée.

    Il est temps que la Suisse entre dans le 21e siècle et permette d’obtenir une identité électronique qui simplifiera la vie pour ceux que cela intéresse.

  5. Aspasia

    @ Cédric : Néanmoins, il existe toujours des dinosaures qui n’ont pas de smartphone, pas de temps à perdre dans la vacuité des réseaux sociaux, ni besoin de carte de crédit. Et surtout, l’envie de préserver ce que le système actuel leur laisse (encore) d’autodétermination. AE

  6. julmo

    vous êtes sur forum, c’est un comme un réseau social, vous commentez de la même manière…
    blague à part personne ne sera obligé donc je ne vois aucun intérêt dans votre réponse à Cédric si ce n’est une bonne dose d’égo moi je 🙂

    Peace

  7. redge

    Entièrement d’accord, j’attends aussi la carte de circulation en version électronique

  8. E-id swyu, quel nom barbare, au lieu du simple e-id.swiss protégé.
    J’espère que cela permettra de réduire très fortement les escrocs de tout bord car ce sont eux qui sont majoritairement contre l’identité numérique qui les bloquerait automatiquement dans leurs méfaits.

  9. Alexis

    Bien sûr, si c’est refusé par le peuple, les 55’000 signataires rembourseront les millions investis par la confédération dans ce projet ces 4 dernières années?

  10. CarlosO

    J’espère sincèrement que l’e-ID sera mise en œuvre. Cela nous simplifiera grandement la vie. Comme ce n’est apparemment pas obligatoire, j’espère que ceux qui ne veulent pas l’utiliser respecteront ceux qui le veulent.

  11. Tzieb

    Ha bon, le physique c’est vraiment plus sécurisé ? Celui qui trouve ou vol votre pièce d’identité pourra assez facilement en faire usage… Celui qui trouve votre smartphone ne devrait pas réussir à le déverrouiller. Et si c’était le cas, il devrait encore déverrouiller l’app sur laquelle se trouve l’e-ID. Ca me semble plus sécurisé.

    A l’heure actuelle, quand vous allez par exemple chez Swisscom et que vous faites un contrat, le numéro de votre document d’identité est entré dans l’ordinateur et est vérifié sur une base de données fédérale. Vous avez la sensation que l’Etat ne sait rien de cette transaction, mais si…

    La même chose quand vous devez fournir une image recto/verso de votre pièce d’identité, puis faire une vidéo de votre visage. Votre visage n’est utile que pour s’assurer que vous êtes bien le titulaire de la pièce (comme doit/devrait le faire le vendeur en magasin). Le numéro de votre pièce d’identité est lui aussi vérifié sur une base de données.

    Pour le budget et les retards, je ne discute pas, c’est une réalité dans notre pays malheureusement. Pour la sécurité, c’est comme tout ce qui est numérique : RIEN n’est réellement sécurisé et TOUT est attaquable.

    Et finalement, il faut aussi retenir que celui qui voudrait une e-ID pourrait l’avoir, celui qui n’en a pas l’utilité ou l’envie n’est pas contraint.

  12. Ludo

    @Mathieu
    Tu crois que les données de ta carte d’identité sont sur papier ? D’ailleurs, en rentrant le numéro de la carte d’identité. tu peux déjà controller l’identité d’une personne. Je crois qu’on peut vérifier l’âge de cette manière sur Digitec-Galaxus. C’est nécessaire pour acheter de l’alcool par exemple.

    Ici, il s’agit simplement d’offrir au grand public la possibilité de gérer ces données de manière numérique. Les données ne vont pas changer de base de données…

    Il faudrait une telle initiative au niveau européen. Pour les entreprises suisses, ce serait plus simple de vérifier l’identité des clients étrangers. Pour le client, on aurait la même système de vérification d’identité dans toute l’Europe. Ce serait bcp plus simple à utiliser.

    1. Kevin V.

      Pour la vérification de l’âge, je ne suis pas sûr qu’il y ait de requête faite auprès d’un service étatique. En fait, par expérience je dirais que le système est beaucoup plus trivial : la date de naissance de la personne est encodée dans la partie « machine readable » de la carte d’identité, avec somme de contrôle. Tout peut alors se faire « hors ligne » (et je connais au moins un exemple où quelqu’un a pu très simplement falsifier son âge ainsi…).

  13. Ludo

    Pour les Gripen, la Suisse avait déjé bcp investis. Il y avait des militaires suisses qui travaillaient sur le projet Gripen en Suède. Pourtant, on l’a refusé. Et surtout, on a accepté un projet bcp plus cher….

  14. Cedric

    @Aspasia
    Mais c’est justement l’intérêt de ce projet : rien n’est obligatoire. Ceux qui veulent la prendre le font. Les autres peuvent continuer avec leur carte physique.
    Et à un moment, ce n’est pas à l’immense majorité qui est connectée qui doit subir la volonté de ceux qui souhaitent que tous vivent comme eux. Car au fond, refuser ce projet consiste clairement en cela.

  15. Foxband

    Premièrement, lorsqu’une large adoption est constatée, elle devient pour le législateur un argument majeur en faveur de l’obligation ; ce n’est donc peut-être qu’une question de temps.

    Deuxièmement, par exemple, la possession d’un numéro de téléphone portable et du téléphone qui va avec n’est légalement pas obligatoire, on peut pourtant observer dans les faits une quasi-obligation pour accéder à certains services, notamment à cause de la double authentification par SMS imposée par tant de services privés ou étatiques — alors qu’en plus cette dernière représente un problème sur les plans de la sécurité et de la protection des données.

  16. Tzieb

    @Foxband : « Fake News » comme dirait un certain Donald T. Il y a quasiment toujours systématiquement un autre moyen que d’avoir un smartphone et un numéro associé pour une double authentification. Personnellement, le seul cas que je connais qui impose l’utilisation d’un smartphone est auprès de mon employeur. Ca tombe bien, ce même employeur fourni un smartphone à tous les employés.

    Pour la question du temps, c’est une évidence. Tu penses vraiment que dans 50-60 ans, il y aura encore des documents physiques ? Tout se fera numériquement. Je pense qu’on va vivre 30-40 années avec un mix « physique / numérique en option », puis « numérique / physique en option » et finalement « uniquement numérique ».

  17. Aspasia

    Ce qui est le plus probable c’est que dans 50-60 ans on n’aura pas besoin d’identité physique/numérique. Lors de la naissance de chaque enfant une micropuce lui sera greffée avec toutes les infos indispensables, modifiables selon les besoins. AE

  18. Foxband

    À Tzieb :
    §
    Si j’ai employé l’adverbe quasi, ce n’est pas par hasard.
    Par exemple, avec certaines caisses-maladie, vous êtes vraiment perdant si vous n’utilisez pas leur plateforme en ligne, qui demande un téléphone portable ; on vous fait perdre bien trop de temps lorsque vous n’optez pas pour la solution facile, de leur point de vue.
    Trouvez-vous cela normal qu’il faille obligatoirement un numéro de téléphone portable et un téléphone portable pour pouvoir gérer ses factures et demandes de remboursement en ligne auprès d’une caisse-maladie ?
    Moi j’aimerais bien pouvoir utiliser un autre facteur d’identification qu’un SMS ou un logiciel propriétaire !
    Il en est de même pour certaines cartes de crédit.
    §
    Et je vous assure que bien de ces services ne vérifient même pas que le numéro de natel que vous donnez est bien le vôtre !
    §
    Mes comptes en ligne les plus sécurisés n’utilisent pas la double authentification par SMS, et n’ont même jamais nécessité la divulgation de mon numéro de natel pour les utiliser.
    §
    Alors, on pourra me rétorquer que l’e-ID remplacera avantageusement le SMS… Il faudrait déjà voir si en pratique on pourra obtenir et utiliser un e-ID sans numéro de natel.
    Ensuite, l’alternative risque bien d’être comme cela : soit vous acceptez d’avoir et d’utiliser l’e-ID pour les services en ligne, soit vous utilisez le courrier postal.
    §
    Si l’accès aux moyens modernes finit par être conditionné par la détention d’un e-ID, même pour des services qui n’auraient jamais demandé une telle vérification de l’identité par le passé, ce sera un problème.
    §
    La disparition des documents physiques est un faux débat. La vraie question est la centralisation de l’identité numérique, et la nécessité de prouver son identité là où avant il n’y avait pas besoin ! Je ne parle pas uniquement d’obtenir un extrait de son casier judiciaire ou prendre contact avec l’administration pour une raison ou une autre.
    §
    Un peu d’anticipation, voyons !

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