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Swisscom satisfait du non à l’initiative dite en faveur du service public. Et ensuite?

Swisscom Bern Köniz.

Swisscom Bern Köniz.

Swisscom Zurich Altstetten.
Swisscom Zurich Altstetten.

Les électeurs suisses ont rejeté dimanche l’initiative dite en faveur du service public. Swisscom salue ce vote, qui «traduit l’attachement de la population à un service public moderne», estime l’opérateur. Reste que de nombreuses questions restent ouvertes…

«Le non du peuple et des cantons est un oui à un service public moderne, qui s’appuie principalement sur une concurrence intense, et à titre subsidiaire seulement sur la réglementation étatique. C’est précisément la concurrence qui a permis que les réseaux suisses soient aujourd’hui parmi les meilleurs du monde. Le non à l’initiative donne la possibilité à Swisscom de rester performante face à ses concurrents nationaux et internationaux», indique le redoutable opérateur.

Vraiment? L’ogre bleu a fait plus que de rester performant ces dernières années. Il a avalé quelque 1,4 million de clients sur le segment de la TV grâce à son excellent produit, parfois sur le dos d’autres services publics. Parallèlement, il a consolidé sa position sur le marché pour devenir l’empereur absolu des télécoms, en totalisant parfois plus de parts de marché que tous ses concurrents réunis.

Swisscom promet le meilleur!

Quoi qu’il en soit, «Swisscom a pris bonne note des préoccupations exprimées par ses clients au cours de la campagne de vote. Elle améliorera encore ses prestations et offrira le meilleur service public possible en Suisse», précise le puissant opérateur dans un communiqué dimanche en fin d’après-midi.

OK, c’est noté. On attend par exemple que l’opérateur continue de positionner favorablement la Suisse sur les dernières technologies, notamment en poursuivant sur le long terme le déploiement d’un réseau de fibres optiques. Et là, comme nous l’avons vu dimanche, il reste du travail…

Public contre public

Plus fondamentalement, la position de Swisscom sur le marché continue de susciter des questions, notamment auprès de ses concurrents privés, voire publics, sensés eux aussi offrir du service public! Le cas de Genève, où Confédération, canton, Ville et privés croisent le fer est symptomatique.

Et il n’y aura pas de solution simple ou simpliste au cas Swisscom qui attire même l’attention de l’OCDE… Après les affaires d’écoute des réseaux, la Confédération a probablement un intérêt certain à garder un œil sur certaines infrastructures. A l’heure où certains parlementaires proches du géant bleu plaident en faveur d’une privatisation complète, le temps de la réflexion est venu.

Xavier Studer

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