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Mobile: Coop et Migros prouvent que le marché est truqué

Les propriétaires des antennes de téléphonie mobile érigées en Suisse n'ont pas la tête dans les nuages! Leur argent est bien placé!
Les propriétaires des antennes de téléphonie mobile érigées en Suisse n’ont pas la tête dans les nuages! Leur argent est bien placé!

Le marché de la téléphonie mobile suisse se caractérise toujours par une concurrence très relative et des marges des plus élevées en comparaison internationale, notamment en matière de roaming. Les étonnants liens croisés entre Coop et Migros montrent que d’étranges relations unissent les différents concurrents de la place…

Prenons par exemple le cas de Salt, qui a fièrement annoncé il y a quelques semaines qu’il avait trouvé un nouveau distributeur en Suisse auprès des filiales de Melectronics, la chaîne spécialisée de la Migros, qui commercialise de son côté différentes formules M-Budget en étroite collaboration avec Swisscom… Vraiment cool!

Mobile: quelle concurrence en Suisse?

Visiblement, la concurrence est si dure qu’on propose aussi sans hésiter les offres des compétiteurs… Cet exemple illustre probablement la raison pour laquelle l’ancien trublion des télécoms français Xavier Niel a investi les milliards de sa fortune personnelle en Suisse. Le pactole assuré!

Une autre raison explique peut-être aussi ces liens troublants. Hansueli Loosli, le fameux ponte du Groupe Coop, partenaire de Salt avec CoopMobile, n’est autre que le président du Conseil d’administration de Swisscom! Il faut dire que cet ancien employé de commerce aligne sans vergogne les «autres mandats»… Amusant, non?

Même Sunrise rentre dans le rang

Seul Sunrise semblait encore un peu légèrement en marge de ces étonnantes relations. Il y a quelques années, il avait eu le bon sens (avec UPC et Orange) de claquer la porte de l’Asut, un lobby qui s’appelait jadis «Association Suisse des Usagers des Télécommunications». Tout un programme!

Logiquement tout aussi préoccupé que ses concurrents par ses marges, le véritable challenger suisse des télécoms est rentré dans le rang et a réintégré cette association qui n’a en passant jamais brillé par son dynamisme. Pour preuve, elle semble elle aussi découvrir la numérisation en 2017 avec des décennies de retard! Fou, n’est-ce pas! Cela dit, lorsqu’on sait que qu’Urs Schaeppi, CEO de Swisscom réputé pour son manque de vision, siège aussi bien au comité de l’Asut que du publicitaire Admeira (SSR, Ringier, Swisscom…), on acquiesce!

Roaming: les Suisses guillotinés par Salt

Pendant ce temps, alors que le sérail helvétique des télécoms se gave de petits fours et de caviar, le roaming disparaît en Europe en dehors de nos frontières. Une disparition qui concerne aussi la Suisse puisque différents opérateurs européens ne semblent parfois plus faire de différence de tarifs d’itinérance entre les membres de l’UE et la Suisse (exemple). Réciprocité oblige, la conclusion est évidente!

Le marché du mobile est tellement peu compétitif en Suisse (ou atypique…) que l’hexagonal Xavier Niel, fondateur de Free, a même eu récemment l’arrogance de relever les tarifs de roaming de Salt sans même prendre la peine de l’expliquer à ses abonnés, comme l’avait révélé le Blick. Il est vrai que pour le grand capital français, le petit-suisse, discipliné et consentant, reste la vache à lait idéale. Réellement tordant!

Xavier Studer

PS. Certains CEO de grands opérateurs de la place ne se gênent plus lors de conférences de presse à l’étranger de se gausser de la situation qui prévaut ici! Problématique pour la Suisse, non?

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