Téléréseaux: à bout de souffle et sur la défensive?

  • Dernière modification de la publication :23/08/2018
  • Commentaires de la publication :11 commentaires
Le réseau câblé en Suisse.
Le réseau câblé en Suisse.

Le monde si particulier des téléréseaux souffre de la saine et dynamique concurrence des opérateurs traditionnels, avec lesquels ils sont obligés de composer pour freiner leur recul sur leur métier de base. Dans leur dernier communiqué, ils recourent à la méthode Coué pour tenter de masquer la perte de plus de 125’000 raccordements (5,2%) en douze mois…

«Avec 2’285’000 raccordements TV, les réseaux de Suissedigital restent de loin les leaders du marché de la diffusion télévisée au 2e trimestre 2018», écrivent dans un communiqué les 200 entreprises du câble, qui misent désormais largement sur la téléphonie, surtout mobile, pour compenser leur déclin sur leur métier de base.

Quelles perspectives pour le câble?

Lorsqu’on regarde les chiffres des coaxiaux, on ne peut que se dire en effet qu’ils semblent plutôt sur le déclin. Comme nous l’avons évoqué ici, le grand virage stratégique consistant à miser sur le sport pour résister aux modernes Salt, Sunrise et Swisscom ne semble pas réussir à ces entreprises qui ont souvent fort mal abordé le virage de la TV numérique.

Si le recul sur le métier de base est une fatalité, on constate parallèlement aussi que les téléréseaux marquent des points en matière de téléphonie fixe. Cela dit, pour 125’000 prises perdues et 16’000 surfeurs en moins, ils ne récupèrent que 31’000 abonnés sur le fixe et 50’000 sur le mobile. D’ailleurs, le nombre global d’abonnements diminue de 60’000 à 4’487 millions.

Mauvaise stratégie

Que penser? Pendant longtemps, véritables barons sur leur cœur de métier, les téléréseaux ont mal entamé le virage de la TV numérique qu’ils ont d’abord perçu comme une technologie utile uniquement pour facturer plus cher les mêmes chaînes de TV, sans réelle valeur ajoutée. Très mauvais choix, mais tellement révélateur d’une certaine mentalité.

Ensuite, désunis, ils n’ont pas compris le potentiel de la numérisation, au contraire des opérateurs téléphoniques, manquant pour certains d’entre eux (mais pas tous), la TV à la demande, le replay, les suggestions de programmes, etc. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont modifié leur nom, maladroitement, avec plusieurs décennies de retard, pour y inclure le concept de numérique. Visiblement, ils sont aujourd’hui réduits à la défensive… Leaders du marché TV oui, mais jusqu’à quand?

Xavier Studer

Chiffres du 2e trimestre 2018

Abonnements 30/06/2017 30/06/2018 Évolution
Total de la téléphonie 891 000 972 000 +81 000 (+9.1 %)
– Dont téléphonie fixe 770 000 801 000 +31 000 (+4 %)
– Dont téléphonie mobile 121 000 171 000 +50 000 (41.3 %)
Internet haut débit 1 246 000 1 230 000 -16 000 (-1.3 %)
Télévision 2 410 000 2 285 000 -125 000 (-5.2 %)
Total des abonnements 4 547 000 4 487 000 -60 000 (-1.3 %)

Cet article a 11 commentaires

  1. Tricoline

    Le “mouton noir” de la branche en Suisse c’est UPC, comme c’est le plus gros de la bande cela ne reste pas sans conséquence, donc cela mine … l’ensemble !

    Quand à leur faitière “Suissedigital”…, bof !

  2. Yannick

    La seule chose qui pouvait sauver les cablo opérateurs c’était un partenariat avec un opérateur mobile pour « fibrer »ses antennes 4G, mais bon, mettons nous à la place de Salt par ex, ils ne vont pas faire 2000 contrats avec 2000 sociétés de cablo opérateurs…

    Non ils ont fait partenariat avec Swiss Fiber Network. Voilà. Après est-ce bien ? À voir mais voilà encore une coche de loupée par les cablo opérateurs.

    On dit : diviser pour mieux reigner… La les cablos opérateurs se sont divisés tout seuls depuis le début…

    bref je suis à part car j’ai accès à la fibre, mais bon… Quand ont voit des offres à 45 ou 65.- mensuel pour du gigabit symétrique et que de l’autre on a cablecom avec du 100/10 à 69+36… Il n’y a pas photo…

    1. Tricoline

      Piqure de rappel, le gigabit symétrique nécessite du FTTH, ce que 80% des raccordements de ce pays ne sont pas prêt d’avoir.

      Swisscom promet monts et merveilles, à l’arrivée les monts ont disparus et ce n’est plus si merveilleux, pérenniser un vieux réseau cuivre cela a des limites … g-fast et lignes inadéquates c’est une galère.

      Il n’y a pas 2000 sociétés de cablos opérateurs en suisse, mais 10 fois moins, dont la plus part se sont regroupés dans Net+ en suisse romande et Quickline en suisse alémanique.

      Certains cablos ont profité d’accès FTTH, comme à Yverdon où il est possible de passer de UPC à Net+, ce dernier proposant ses produits via la fibre yverdonnoise, donc le côche n’est pas raté partout.

      Le soucis c’est l’accès aux sports à la TV, et dans ce domaine c’est Swisscom qui a commencé à piéger les téléspectateurs avec leurs offres, ensuite UPC a entamé la guerre pour prendre le hockey, c’est le … foutoir.
      En finalité les clients addict au sport à la TV sont prix dans la nasse, ils n’ont plus le choix de l’opérateur selon leur envies, un fada de sport TV doit cumuler les abonnements et ce n’est pas possible partout.

      Il devrait être possible de regarder n’importe quel sport chez n’importe quel opérateur, les exclusivités sont à bannir, ce qui est le cas dans l’UE pour cela.

  3. werner2017

    A ne pas oublier non plus : nombre de ménages n’ont le choix que du câble ou le cuivre aérien. Et là y a pas photo pour l’internet !

    1. Tricoline

      Exactement werner2017, tout à fait d’accord ¨

      J’ai testé le cuivre aérien de Swisscom, et bien c’est une galère dès qu’il pleut, il suffit que la ligne touche des branches pour perdre la synchronisation…

      Solution de Swisscom, il faut couper ces arbres, ben voyons, au 21ème siècle on enterre les lignes, les arbres ont les laisse tranquille, surtout qu’ils sont aussi chez les voisins …

      La raison est toute technique, l’usage de fréquence toujours plus élevées pour le xDSL ce n’est pas compatible avec des lignes qui sont dans dans la nature, même torsadées et isolées.
      Alors le g-fast qui débarque, hum, avec les lignes aériennes cela va cartonner … ha ha ha …

      Donc pour ma pomme, hormis le câble (enterré) du téléréseau, point de salut !

      1. Pierre Cox

        A l’ère ou tout le monde se plaint du smog electromagnétique dans lequel nous vivons, je rappelle aussi la pollution des ondes générées par ces vieilles lignes aériennes à bannir (surtout les parallèles), et des diverses abominations qui se branchent sur la prise électrique powerlines etc…
        Le g fast ? Quelle connerie polluante !

        Plus personne ne veut voir des antennes sur les toits des maisons, mais alors, se faire enfumer d’ondes, pas de souci !
        Rappel : plus la fréquence est haute, plus l’antenne est petite, et plus elle est près de ton cerveau, plus c’est dangereux ! Faut pas avoir peur des grandes antennes, mais des petites que tu te colles à la face.

        C’etait la parenthèse coup de gueule du radio amateur.

      2. Pierre Cox

        A l’ère ou tout le monde se plaint du smog electromagnétique dans lequel nous vivons, je rappelle aussi la pollution des ondes générées par ces vieilles lignes aériennes à bannir (surtout les parallèles), et des diverses abominations qui se branchent sur la prise électrique powerlines etc…
        Le g fast ? Quelle horreur !

        Plus personne ne veut voir des antennes, mais alors, se faire enfumer d’ondes, pas de souci !
        Rappel : plus la fréquence est haute, plus l’antenne est petite, et plus elle est près de ton cerveau, plus c’est dangereux ! Faut pas avoir peur des grandes antennes, mais des petites que tu te colles à la face.

        C’etait la parenthèse coup de geule du radio amateur.

        1. misenta

          Hahaha! Amateur tout court… Le g-fast et les lignes aériennes dangereux… J’aurais tout entendu. Je pense qu’un cours sur les ondes et fréquences ne serait pas de trop avant de dire des inepties.

          1. Sylvio Laneve

            Il indiquait seulement que ça génère une pollution hertzienne.Les cables parallèles font office d’antenne et la modulation du signal sur une prise electrique via un adaptateur dLan Dvolo par exemple génère un bruit énorme pour les radio-amateur sur les fréquence HF utilisées (ce qui est bien une pollution) .Remarque: idem avec des lampes LED made in china qui ont une self qui rayonne un max.

  4. s2pmag

    Ah… reste à savoir qui possède les « droits » de faire des fouilles dans les bleds pour changer le câble.

    Peut-être que ces droits ont été donnés (comprenne qui veuille) justement à des entreprises sous la coupe de politicards qui préparent leur retraite dorée.

    Chez nous, par exemple, c’est la SEIC.

    Example con : L’ancien président a « vendu » le téléréseau local pour un peu plus d’un million pour investir dans le « green » avec des panneaux solaires…

    Un filet dans le Nouvelliste. Tout le monde a applaudi! Weeee!

    Puis, nous, comme des cons, on s’est retrouvés avec le téléréseau facturé à double d’avant, mais séparé en factures de 6 mois au lieu de 12. (on a beau eu écrire pour réclamer, il paraît que l’information était arrivée en « tous ménages » pendant… l’été). Mais l’enveloppe à fenêtre, pour la première facture, ça, y ont trouvé l’adresse. Trop tard pour passer à Swisscom (par exemple…).

    Bref. Le bled est sympa, c’est devenu un dortoir, mais on y dort mal (c’est un autre problème).

    Les fournisseurs d’énergie sont les seuls réels décideurs. Paske ça passe par le même tuyau creusé dans les routes. Et passer une fibre, puuuuutain, mais ça fait 1000 ans (j’exagère) que les CFF l’on fait.

    Alors bon…

    Ne pendons plus les écolos. Y’a trop d’arbres!

    Eric Rivera

  5. L’IPTV a non seulement rendu une grande variété de contenu disponible à la demande, mais a également rendu l’expérience de l’utilisateur pire pour de nombreux téléspectateurs. Dans sa phase initiale, il y a une dizaine d’années, le signal de l’IPTV était bien inférieur au signal coaxial (DVB-C), les settop boxs peu fiables, un peu comme les ordinateurs au début des années 1990, et le fonctionnement était tout sauf ergonomique. Beaucoup de choses ne sont toujours pas au point en termes de fiabilité et de simplicité d’utilisation. Cependant, même les grands câblo-opérateurs n’ont pas de meilleures solutions, bien au contraire. Les téléspectateurs, dont la plupart veulent d’abord et avant tout se détendre, doivent aujourd’hui prendre trop de décisions lorsqu’ils allument l’appareil. Il est temps de transformer la télévision en une expérience médiatique relaxante.

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