Site icon Le blog high-tech & telecom de Xavier Studer

Deuxième trimestre 2018 d’UPC: des clients tellement contents qu’ils fuient!

Le siège social d'UPC Cablecom à Wallisellen.
Le siège social d’UPC Cablecom à Wallisellen.

La dernière communication d’UPC donne à réfléchir tant les éléments qu’elle contient sont contradictoires! Encore une fois, UPC parvient à reculer sur son cœur de métier, la TV, ce qui est évident compte tenu de l’excellente concurrence de Swisscom, Sunrise et Salt. Mais recule encore sur internet, ce qui est moins évident. Pourtant, UPC communique sur la satisfaction de ses clients! Rien ne lui fait peur!

Encore un chef-d’œuvre si caractéristique des téléréseaux: les faits et les chiffres sont rarissimes alors que le ton général est donné par des sondages de satisfaction payés par l’entreprise… Restent quelques faits têtus et difficiles à masquer dans ce texte.

Nouveau recul sur internet

En achetant des droits sportifs, notamment le hockey, UPC voulait inverser la vapeur et freiner, voire inverser son recul sur la TV. Visiblement, l’échec est cuisant puisque l’entreprise doit désormais se satisfaire de 1,135 million d’abonnements en baisse de 36’000 unités par rapport au 1er trimestre 2018. A ce rythme, on se demande quand UPC passera sous le million. Il sera alors très loin derrière Swisscom…

Sur internet, le premier câblo-opérateur du pays vient notamment de lancer un produit pour le moins douteux qui serait spécifiquement destiné aux joueurs. «Verdict»? La filiale de Liberty Global recule de 13’000 abonnements à 725’000 unités génératrices de revenu. Même si le marché est certes presque saturé, cela résonne tout de même comme une belle contre-performance…

Le mobile pour freiner le repli forcé

Heureusement qu’UPC parvient à vendre des abonnements de téléphonie mobile (souvent intéressants) à ses propres abonnés, car il s’agit du seul segment sur lequel il progresse. En effet, il perd même des abonnés sur le fixe bien qu’il ait lancé un ambitieux programme pour développer son réseau câblé en Suisse et qu’il s’attaque à ses partenaires

Visiblement, contrairement aux «messages» d’UPC, nombre de clients semblent fatigués. Certes il y a les incessantes hausses de prix qu’ils ont dû subir ces dernières années, mais il y probablement surtout un certain retard technologique d’UPC, difficile à avaler compte tenu des prix pratiqués. Sur un marché hautement dynamisé par les opérateurs, notamment par l’arrivée de Salt et de son offre avec le belle Apple TV, ça ne pardonne pas!

Severina Pascu, nouvelle CEO d’UPC Suisse à partir du 1er septembre, parviendra-t-elle à récupérer le manque d’anticipation, de vision et la voracité de son prédécesseur Eric Tveter ? Quelle sera la stratégie d’UPC?

Xavier Studer

Quitter la version mobile