La course aux pixels sévit toujours dans le monde de la photographie et des smartphones spécifiquement dédiés à cet usage. Sony le prouve une nouvelle fois avec son Alpha 7R IV, premier appareil photo numérique au monde doté d’un capteur plein format rétroéclairé et composé d’une résolution exceptionnelle de 61 MégaPixels, selon le Nippon…
Evidemment, ce chiffre ne fait pas tout. «L’appareil est associé à une vitesse de mise au point et une réactivité très élevée, dans un boîtier maniable, compact et léger. Une plage de dynamique exceptionnelle de 15-stop (diaphragme) en basse sensibilité, offre des gradations précises, délicates et naturelles, depuis les zones les plus lumineuses aux noirs les plus profonds», s’empresse de préciser Sony.
On ne poursuivra pas l’analyse de cette fiche technique, car on a eu l’occasion de tester ici à plusieurs reprises le savoir-faire de Sony en matière d’appareil photo, également réputé pour leur potentialité appréciable à réaliser de magnifiques vidéos en 4K. Précisons toutefois que Sony est désormais capable d’offrir des appareils capables de faire le point dans les yeux du sujet! Magnifique!
Le nombre de pixels ne fait pas tout!
Mais revenons au chiffre du jour, soit ces 61 MégaPixels proposés sur ce boîtier à 4500 francs, pour préciser son orientation! Un chiffre trois fois supérieur à certains réflexes. Evidemment, d’aucuns me répliqueront immédiatement que ce n’est pas la résolution qui fait la qualité d’une photo, ce qui est juste. Une telle résolution facilite toutefois les recadrages énergiques.
Mais mon interrogation du jour est tout autre dans cette société numérique un peu folle où les chiffres les plus improbables deviennent quotidiens, comme les 10 Mégabits/sec en symétrique de Salt Fiber; un débit qui deviendra peut-être un jour nécessaire si cette course à la résolution en matière de photo et de vidéo, pensons à la 8K, se poursuit…
Toujours plus de données et d’énergie…
Alors que notre planète semble se réchauffer beaucoup plus vite que prévu, il semble devenir nécessaire de s’interroger sur la portée de chacun de ses gestes, y compris en matière de numérique. Et on le sait, traiter ou visionner de plus gros fichiers, et/ou moins compressés, synonymes d’un plus grand volume d’informations, nécessite davantage d’énergie…
Dès lors, on pourrait se demander s’il ne devient pas nécessaire d’imaginer un autre univers numérique. Cette fois, la performance ne porterait pas sur des nombres de plus en plus vides de sens, mais sur la responsabilité du consommateur et du fabricant. Un repositionnement qui bousculerait probablement cette folle consommation…
Viser plus de durabilité….
Dans ce nouveau monde, on pourrait imaginer des matériaux plus durables, extraits de manière responsable, en prévoyant en amont les filières de recyclage. Des matériaux qui entreraient dans la fabrication d’appareils prévus pour être réparés et durer au minimum une dizaine d’années (au minimum, smartphones y compris), pas comme le clavier du MacBook d’Apple (au SSD soudé sur la carte mère) sur lequel j’écris et qui s’efface pour la deuxième fois en trois ans… De quoi freiner cette envolée de chiffres…
Evidemment, le consommateur a une responsabilité pour faire évoluer les choses. Reste que sa mission demeure très délicate aujourd’hui, car la préoccupation principale de constructeurs, même souvent faussement réputés «haut-de-gamme» est surtout de vendre beaucoup et vite. D’ailleurs, il est piquant de constater que les projets en rupture, comme les smartphones FairPhone, peinent parfois à trouver preneurs…
A méditer… Et j’imagine que Sony aurait une carte à jouer!
Xavier Studer
Alpha 7R IV: la vidéo de Sony
Avec un objectif à la hauteur, les hautes résolutions ont leur raison d’être. Il suffit de voir des grands tirages de photos entre un capteur à 24 Mpx et un autre à 42 Mpx pour s’en rendre compte. Les pixels sont donc utiles même sans recadrer.
Accessoirement, cela facilite la retouche avec plus de détails. Bref, ces capteurs surpixellisés ont encore un sens. Canon et Nikon vont d’ailleurs probablement répliquer dans leur gamme mirrorless 24×36.
C’est le concours de celui qui a le plus gros (objectif, nombre de pixels, etc).
Il faut qu’ils se calment un peu sur les mégapixels. En fait, bientôt pour traiter une photo il faudra avoir un processeur i9 et 64gb de RAM.