La balbutiante intelligence artificielle (AI) progresse un peu plus tous les jours. Samedi, nous avons vu que Nokia tentait de tirer son épingle du jeu sur le terrain de la prédictibilité d’événements. Apple vient quant à lui de rejoindre le groupe «The Parternship on AI». Au-delà des peurs, l’AI va changer en profondeur notre société de l’information en celle des savoirs! Une belle opportunité!
Tout d’abord, cette nouvelle révolution va balayer la dernière révolution de la société de l’information matérialisée par internet et ses multiples déclinaisons, qui a déjà transfiguré la révolution Gutenberg avec un facteur mille! De tels bouleversements ne vont évidemment pas sans peur, comme l’illustre ci-dessous le témoignage révélateur de cet internaute reçu ce matin relatif à l’assistant de Nokia.
Témoignage en italique
Cet assistant intelligent sera aussi le compagnon du journalisme de demain. Il sera aussi consultable en ligne par de nombreux clients pour obtenir renseignements et assistance. Il permettra certainement aussi la survie de titres intéressants, sous forme numérique, en épaulant les quelques-uns des journalistes les plus spécialisés et en remplaçant une belle tranche du personnel actuellement actif dans la profession.
Cette numérisation va révolutionner quasi tout ce que fait l’humain et va encore beaucoup changer notre manière de travailler et de vivre à tous. C’est déjà passionnant d’obtenir une foule de choses 24/24h, 7/7j pour nous qui sommes «dans le coup», pour qui le numérique est partie de soi-même et apprendre/des-apprendre font partie du quotidien, mais ce sera dramatique pour tant d’autres! C’est déjà aujourd’hui le cas pour bon nombre de vos collègues de l’Hebdo et ce… n’est que le tout début, la pointe de l’iceberg!
Une nouvelle révolution des savoirs
Point de vue intéressant. Je ne m’étendrai pas sur le cas de l’Hebdo symptomatique de cette confusion entre numérisation et intelligence artificielle. Encore une fois, tout étant déjà numérique en 2017, nous sommes entrés dans une ère post-numérique et une nouvelle révolution va changer notre accès non plus à l’information, mais aux savoirs! Les réseaux connectés, et donc les télécoms, restent au cœur de ce nouveau tsunami qui va s’abattre sur les rivages d’océans de mégadonnées…
Instantanément, partout, en tout temps, et en toutes occasions, des machines apprenantes vont potentiellement aider les êtres humains à obtenir non plus des informations, mais un ou des savoirs contextualisés. Cela va bouleverser notre vision du monde, de la société et de l’ordre établi et surtout de la connaissance. Les «élites» d’aujourd’hui risquent bien d’être remises en question sur leurs formes actuelles…
Repenser l’enseignement, l’accès aux savoirs
L’enseignement, probablement inadapté aujourd’hui à notre société actuelle, devra se réinventer totalement. Et l’adage souvent brandi par les meilleurs pédagogues «il faut d’abord donner l’envie d’apprendre» va prendre tout son sens et considérablement chambouler notre organisation de l’activité humaine et de la connaissance, disponible de manière illimitée et transparente.
Enfin, il ne sert à rien de lutter contre ces évolutions inéluctables et qui constituent une fabuleuse opportunité pour l’humanité. Pour tenter d’éviter les dérapages, nous devons focaliser toute notre attention, comme le fait Apple, sur la méthodologie et des considérations éthiques. Car au fond, toutes ces machines, fussent-elles apprenantes, tireront leur puissance des bases logiques et cognitives que nous aurons bien voulu leur donner. Du moins au début…
Xavier Studer
PS. En tant que blogueur libre, je précise que j’utilise tous les jours les prémisses de cette balbutiante intelligence artificielle…
Pourriez-vous donner un exemple concret de ce savoir transmis par les machines, non pas apprenantes, mais enseignantes et de l’interaction avec l’individu ou la société ?
En vous lisant, je perçois, en filigrane, des notions transhumanistes, me trompé-je ?
Sinon, c’est vrai qu’Apple et les autres entreprises de ce « Partnership on AI » sont des références en ce qui concerne l’éthique… inutile de s’inquiéter…
Transhumaniste? Je ne pense pas. Personnellement, je suis plutôt d’inspiration socratique avec une pointe de Karl Popper. Pour revenir à l’AI, c’est un univers en devenir. Tout reste à construire, mais les choses risquent d’aller très vite. Et à force de tout mélanger, d’aucuns risquent bien de passer à coté de cette nouvelle révolution. Pour ce qui est d’un exemple, celui donné samedi avec Nokia est intéressant. Le défi est de dépasser les simples informations données par un mopteur de recherche comme Google pour proposer un savoir contextualisé…
Ce que vous décrivez concernant le savoir va dans la même direction qu’un certain modèle du transhumanisme, votre scénario est simplement plus proche dans le temps.
Le savoir instantané ne peut se passer que dans la tête, il y a des chances que dans l’avenir, le fait de regarder son téléphone et de comprendre le contenu affiché sur l’écran semble totalement archaïque.
Et si ce n’est pas votre cas, d’autres seront là pour dire que c’est « inéluctable ».
Nous sommes potentiellement déjà dans une époque proto-transhumaniste.
L’intelligence artificielle et le transhumanisme pourront voir leur chemin se croiser à plusieurs reprises – voir l’idée de « singularité technologique » par exemple.
Il est aussi intéressant de noter que les fondateurs de Google et Facebook sont réputés pour être des transhumanistes.
Que vous soyez pour ou contre, cela ne change rien, il faut du moins comprendre quelle peut être la vision de ces grands groupes technologiques, et en voir les dangers potentiels, et pas seulement les opportunités.
Les élites politiques ne contrôlent déjà pas grand’chose, qu’elles soient vouées à disparaître ou non, cela ne changera rien pour les élites du capital, ces grands groupes qui tiennent les rennes de tout ce monde numérique et qui veulent choisir les révolutions à venir pour l’humanité.
Je ne suis pas tout à fait de cet avis. Pour le reste… Vous savez les “-isme” ou les “sont réputés”, c’est pas pour moi. Enfin, depuis quand s’intéresse-t-on à l’idéologie des capitaines d’industrie? Généralement, ces personnes ne sont ni des lettrés, ni des passionnés de philosophie, alors leurs avis en la matière, excusez-moi, mais on s’en fout!
Le transhumanisme n’est qu’une évolution naturelle de la science au service de l’humain, comme l’ont été à l’époque le pacemaker… ou la calculette.
Que l’on puisse, par la technologie, améliorer la vie d’une personne handicapée, traiter une maladie ou supplanter une fonction biologique défaillante ne me pose aucun problème.
C’est plus problématique lorsqu’on parle d’augmentation des performances intellectuelles ou physiques.
Mais là le problème est plutôt sociologique : qui pourra s’offrir ces “améliorations” ?
Quant à l’AI, il faut faire la différence entre un algorithme qui vous permet de choisir votre nouveau jean sur Zalando, et quelque chose qui vous permettrait de débattre de la philosophie de Socrate…
(Clin d’œil à ceux qui ont joué à Deus Ex en 2000)
Ping : Intelligence artificielle: les nouveaux défis de la société des savoirs! | La cybercriminalité
Il faudrait d’abord savoir et définir l’intelligence, avant de la nommer artificielle. Un machine ne crée pas autre chose que ce qu’on lui dit de faire. Certe, elle calcule beaucoup plus rapidement et fait des tâches multiples en moins de temps qu’un cerveau humain, et si toutefois elle avait le choix entre plusieurs solutions, ce ne serait pas par hasard qu’elle tombe sur la bonne, mais bien une programmation, établie par un cerveau humain.