Site icon Le blog high-tech & telecom de Xavier Studer

Salt recule à moins de deux millions d’abonnés et vise le fixe avec la fibre optique!

En prévision d'une offre sur le fixe, Salt souligne les limites actuelles du cuivre par rapport à la fibre optique. Un discours qui tranche avec celui de Swisscom.
En prévision d’une offre sur le fixe, Salt souligne les limites actuelles du cuivre par rapport à la fibre optique. Un discours qui tranche avec celui de Swisscom.

Salt poursuit sa cure minceur malgré de nombreux résultats positifs réalisés en 2016 et mis en avant pour sauver les meubles. L’actuelle direction a fait de gros efforts d’économie pour rentabiliser un opérateur dont plusieurs indicateurs sont sur le repli: chiffre d’affaires, nombre d’employés et d’abonnés. La société de Renens a par exemple reculé en 2016 à moins de deux millions de clients…

Dans deux événements qui ont eu lieu en Suisse cette semaine à Lausanne et à Zurich, l’opérateur a fait valoir la progression du nombre de ses abonnés sur facture d’environ 50’000 cartes SIM à 1,203 millions contre 1,151 en 2015 et 1,155 en 2014. Sur ce front, le troisième opérateur mobile de Suisse retrouve le chemin de la croissance.

On constate cependant que Salt a arrêté de communiquer officiellement sur le nombre total de ses abonnés qui étaient de 2,02 millions à fin 2015. Olivier Rosenfeld, bras droit du propriétaire français Xavier Niel, m’a toutefois confirmé que Salt comptait désormais moins de 2 millions d’abonnés avec les clients prépayés. Selon nos estimations, Salt ne pesait plus qu’environ 1,9 million de clients à fin 2016. Une sacrée baffe! Pas pour rien qu’on ne donne pas ce chiffre dans les résultats 2016…

Salt maximise sa rentabilité

En effet, Salt multiplie les campagnes promotionnelles sur tous les fronts, y compris sur le prépayé, assez largement en recul généralement. On aurait pu imaginer que l’opérateur se maintienne, au minimum. Conséquence: le chiffre d’affaires fond de 10% de 1,246 à 1,124 milliard de francs. Toutefois, le propriétaire et la direction ont tout fait pour limer partout les coûts pour maximiser la rentabilité… L’EBITDA passe ainsi de 315 à 432 millions en 2016.

L’élément le plus visible sur les centres de frais est la réduction du personnel de 6% environ à 789 collaborateurs. Si ces 44 postes en moins allègent le bilan de Salt, l’opérateur a poursuivi ses efforts d’internalisation de son infrastructure télécoms, son cœur de métier. Selon Olivier Rosenfeld, cette économie atteindrait environ 50 millions de francs et ferait la différence avec un Sunrise qui a tout externalisé chez un Huawei.

Pour cette raison, les investissements de l’opérateur sont en baisse à 100 millions de francs, comme l’a constaté l’Agefi qui redoute aussi les effets d’un prélèvement de dividende important. «Cette opération» a aucune conséquence sur la capacité de Salt d’avancer sur ses investissements ni mobile, ni fixe, ni IT», précise Olivier Rosenfeld qui souligne aussi que Salt Mobile n’a pas un franc de dettes de plus.

Visiblement la société a fait du chemin depuis le rachat par Xavier Niel. «Ces chiffres ne sont pas que des réductions de couts et de personnel, la société n’a plus rien à voir aujourd’hui avec ce qu’elle était. Un vrai management a été mis en place; les gens sont fiers de venir bosser pour Salt, il y a plein de projets en interne et un vrai programme de déploiement de réseau», estime un observateur proche du dossier.

Salt souligne le positionnement problématique de la Suisse en matière de réglementation du rayonnement non ionisant, donc des antennes.

Salt investit sur l’avenir dans la fibre

«Xavier Niel n’a aucune intention de céder Salt. Donc nous investissons pour l’avenir. C’est la raison pour laquelle on investit sur la fibre optique», précise Olivier Rosenfeld qui m’a aussi confirmé la volonté de Salt de se lancer sur le fixe, une orientation déjà annoncée en son temps par le trublion hexagonal des télécoms.

Ce discours est intéressant et confirme celui du CEO de Salt, avec qui j’ai discuté de la situation cette semaine. Andreas Schönenberger se montre toutefois prudent et ne donne aucune date de lancement officielle sur le fixe. On se borne à me dire que Salt communiquera lorsqu’un éventuel projet en la matière sera prêt… Bref, Salt tente d’occuper le terrain.

Dans l’intervalle, on constate que Salt communique sur le caractère suranné du cuivre, quitte à minimiser le potentiel de technologies comme le g.fast ou le x.gfast pour faire l’apologie de la fibre optique et, dans une certaine mesure, du câble. Cela laisse à penser que Salt va se tourner vers une solution passant par les différents revendeurs de fibre sur le marché. Notons aussi que tous les téléréseaux, comme UPC d’ailleurs, ont intérêt à collaborer pour ne pas subir les effets des formules globales (fixe + mobile)  inOne de Swisscom et One de Sunrise… Visiblement, le grand boom de Salt est planifié!

Xavier Studer

Salt se développe à Zurich sur la Bahnhostrasse.
Quitter la version mobile