La guerre commerciale entre Nokia, Ericsson et Huawei, les trois principaux équipementiers télécoms, bat son plein au MWC 2019 de Barcelone. Les annonces se suivent et partent dans de multiples directions. Une chose est certaine, tous poussent pour un déploiement rapide de la 5G, synonyme de surf ultra-rapide et d’internet des objets!
Passons sur les querelles techniques d’experts qui semblent actuellement souvent porter sur des questions complexes, mais qui auront un impact sur l’expérience des utilisateurs. Comme le spectre de fréquences à disposition des opérateurs est limité et qu’il reste fondamental de proposer une excellente couverture en 4G, il faudra probablement parfois trouver des compromis pour lancer la 5G.
Chez certains équipementiers, on semble d’ailleurs privilégier plutôt le grand nombre d’utilisateurs actuels de la 4G, alors que d’autres opérateurs feront le maximum pour réserver davantage de fréquences pour que la 5G fasse des étincelles, comme on le dit chez Nokia citant notamment le cas particulier de l’opérateur américain Sprint.. Ericsson semble de son côté plutôt vouloir se positionner sur une approche très pragmatique, comme expliqué ici.
Difficultés en vue sur le terrain
Du côté de Huawei, on a appris que le remplacement des antennes, lorsqu’il sera parfois nécessaire pour la 5G, va parfois se heurter à des problèmes de permis de construire délivrés pour l’antenne précédente… En Suisse, par exemple, si l’antenne est légèrement plus grande, l’opérateur doit refaire une demande administrative en ce sens. Cela ne facilitera certainement pas le déploiement de la 5G.
Et puis, il y aura des solutions techniques comme le beamforming qui améliore drastiquement les performances de la 5G, comme on l’explique chez Ericsson. Cette possibilité d’optimiser la transmission en la focalisant dans un secteur donné sera toutefois difficile de mettre en œuvre en Suisse en considérant la méthode de calcul actuelle qui permet de surveiller le rayonnement des antennes.
Parallèlement, ces équipementiers font toujours beaucoup d’efforts pour promouvoir ce que l’on appelle le «Network slicing», autrement dit la possibilité pour un client de bénéficier d’un accès privilégié sur les antennes de son opérateur. En Suisse, une grande entreprise de transports publics pourrait d’ailleurs être intéressée par une telle solution. Dans l’intervalle, Nokia poursuit ses essais en Corée, comme expliqué ici.
L’importance du logiciel à tous les niveaux
Enfin, les équipementiers déploient beaucoup d’énergie pour démontrer que leurs logiciels feront des merveilles dans la gestion simultanée des différentes technologies mobiles ou pour montrer les performances des outils logiciels qu’ils mettront à disposition des opérateurs pour gérer rapidement, parfois avec de l’intelligence artificielle (Cf cette note), les capacités de leurs réseaux.
Alors que jusqu’ici les démonstrations des équipementiers faisaient dans un marketing un peu «pompier» pour vendre les performances de la future 5G, on a changé de registre cette année au MWC. Désormais, leurs préoccupations sont beaucoup plus terre à terre et visent à faciliter concrètement le déploiement rapide de cette technologie sur les réseaux des différents clients… A suivre de près, puisqu’en Suisse Sunrise avec Huawei semble vouloir en découdre!
Xavier Studer, de retour de Barcelone
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Il faut dire que ce doit être un sacré marché que de renouveler tous les équipements chaque quatre ou cinq ans. On a une idée d’un chiffre global des ventes autour de la 5G au niveau mondial?
Je n’ai pas d’estimation précise. Ce rapport de la GSMA permet toutefois de se faire une idée…
Ping : La 5G arrive urbi et orbi. Oui, mais quelle 5G?