Avec Beem, Swisscom lance la pub du futur! Opportunité ou harcèlement?

  • Dernière modification de la publication :14/03/2020
Beem: pour une publicité plus "ciblée" sur votre smartphone?
Beem: pour une publicité plus « ciblée » sur votre smartphone?

Swisscom a dévoilé lundi Beem, un concept capable de «révolutionner le marché publicitaire». L’idée est de rendre les campagnes interactives et notamment d’envoyer des «messages» dans des applications compatibles, comme celles de 20 Minutes, Watson et Bluewin. L’idée semble séduisante: proposer la bonne offre au bon endroit, à moins que tout cela ne vire au harcèlement…

«Grâce à Beem, il est désormais possible en Suisse de diffuser des campagnes publicitaires classiques directement sur le smartphone des utilisateurs et de les rendre interactives. Dans un premier temps, l’accent sera mis sur les affiches APG|SGA et les spots de cinéma. Les chaînes TV sont en phase de test avancée et suivront bientôt», explique l’ogre bleu toujours en pleine digestion du marché de la TV numérique….

Signaux sonores et Bluetooth

«Les spots de cinéma ou les emplacements d’affichage APG|SGA compatibles avec Beem transmettent un signal sonore à haute fréquence hors de la plage acoustique audible et, pour les affiches, également un signal Bluetooth. Ces signaux sont reçus par la plateforme Beem intégrée dans de nombreuses apps bien connues», poursuit Swisscom dans un communiqué de presse.

«Lorsqu’un utilisateur ouvre une de ces apps, un message discret apparaît dès que le signal est reçu. S’il appuie sur ce message, la plateforme Beem s’ouvre et propose les offres du moment en fonction de l’affiche, du programme ou du spot regardé. Il peut s’agir de simples informations complémentaires, d’une participation à un concours ou à un vote ou bien d’offres d’achat et de bons».

Stimuler encore davantage la consommation?

Dès le 3 juin, les CFF lanceront la première campagne dotée de Beem. «Les supports publicitaires classiques attirent l’attention — avec Beem, ils sont désormais associés avec élégance à des aspects interactifs et des contenus pertinents apportant de la valeur. Une combinaison gagnante», selon Beat Holenstein, membre de la direction d’APG|SGA, convaincu et cité dans le même texte.

Selon les derniers chiffres, près de trois planètes Terre seraient nécessaires si tout le monde vivait comme la population suisse. Vouloir à tout prix pousser encore davantage le consommateur à dépenser plus, est-ce bien raisonnable? Heureusement, les concepteurs de Beem imaginent des usages hors de la publicité, notamment lors d’événements, dans les musées, pour s’orienter dans l’espace, etc.

Nouvelle contribution à l’infobésité?

Quoi qu’il en soit, le mobinaute n’a pas fini de souffrir de l’infobésité. En plus de l’avalanche actuelle d’informations de tous genres, de mails et d’alertes qui défilent sur nos smartphones, il faudra encore composer avec cette nouvelle forme de communication qui risque d’être ressentie comme assez agressive…

Mais encore une fois, les concepteurs de ce système semblent avoir pensé à tout, puisque c’est l’utilisateur qui décide s’il souhaite interagir avec Beem ou non. «L’utilisateur doit également avoir autorisé activement l’accès de l’application au microphone ou avoir activé Bluetooth. Dès que le smartphone reçoit un signal Beem, une notification apparaît dans l’application.», selon une annexe au communiqué de Swisscom.

Courage!

Xavier Studer

Swisscom présente Beem

Cet article a 9 commentaires

  1. yxcdewqa

    Bref bientôt dans Swisscom TV…

  2. sedunois

    Du harcèlement et du traçage… rien de bon pour la vie privée.
    C’est juste bon pour les sous de swisscom et des annonceurs… rien d’autre.
    C’est comme partout déjà sur le web. 😢

  3. David

    « Dans un premier temps, l’accent sera mis sur les affiches APG|SGA et les spots de cinéma. » Public cible parfait… Les automobilistes dans un bouchon – comme s’il n’y avait pas déjà assez de conducteurs distratis par leur smartphone – et la moitié des spectateurs de la salle de ciné qui vont emmerder l’autre moitié avec leurs notificatrions et autre – si cette pub magique est interactive, il y a de fortes chance qu’elle ne soit pas muette…

  4. rolgui2002

    Swisscom ne gagne pas assez pour encore nous afficher des pubs?
    Déjà que l’on est envahi sur la plupart des applications par ces flashs publicitaires où on est obligé de les regarder pendant 5 secondes avant de les couper, pour continuer à accéder à ce que l’on veut.

  5. Philippe

    C’est de l’intrusion dans la vie/sphère privée… Juste de quoi être mécontent de Swisscom qui développe de tels concepts et de se demander si on a l’envoie de les soutenir, de subir de telles pratiques immorales de leur part et donc de se demander si on veut rester ou pas client chez eux.

  6. Nico

    Tiens ça me rappel un film, Minority Report où des pubs personnalisées s’affichaient sur les panneaux publicitaires, ici c’est la même chose mais à l’inverse…. inquiétant !!

  7. Charles

    Si vous aviez suivi le lien donné par Xavier sur le communiqué vous auriez pu lire ceci:

    L’utilisateur décide s’il souhaite interagir avec Beem.
    Pour que le signal Beem puisse être reçu, l’application ou une application compatible Beem (par exemple
    20min, Watson, Bluewin) doit être ouverte. L’utilisateur doit également avoir autorisé activement l’accès
    de l’application au microphone ou avoir activé Bluetooth. Dès que le smartphone reçoit un signal Beem,
    une notification apparaît dans l’application. L’utilisateur a alors la possibilité d’appuyer sur le bouton
    Beem. Une telle pression sur le bouton est nécessaire pour que Beem puisse l’inscrire comme interaction
    et l’enregistrer en tant qu’interaction anonyme. La procédure est analogue à la procédure de lecture d’un
    code QR

    Donc chacun est libre, comme pour chaque application d’autoriser ou pas l’accès à certaines fonction du téléphone.

    Personne n’est choqué d’apprendre que Samsung par exemple, installe d’office une application qui va lire votre carnet d’adresse et qu’il est ensuite diffusé pour certaines applications (bonjour la protection des données) ou que google vous suggère de partir bientôt par ce que vous avez agendé un rendez-vous dans votre calendrier à Genève.

    Du moment que vous utilisez un smartphone doté de plus en plus d’intelligence artificielle, rien ne vous garantie que votre vie privée n’est pas analysée, scrutée, épiée de long en large.

    Pour vivre heureux vivons caché, il faudrait aujourd’hui dire déconnectés.

    1. sedunois

      @charles
      tu sais comme de nos jours tellement de gens acceptent bêtement toutes les autorisations sur les smartphones ou ordinateur… souvent aussi par « peur que ça ne fonctionne pas sans »…

      ensuite pour l’exemple de samsung et google, oui… ça me choque déjà depuis quelques années !!! et je m’en suis débarrassé…

      je conseille à tous de lire le livre « ://surveillance » de Tristan Nitot 🙂

  8. Pedro

    Cela prend de plus en plus de revois de récupérer notre vie privée et ce n’est pas à la portée de tous. Les gens sont toujours sur whatsapp, facebook etc…

    Les notice sont déjà égarés 🙂

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