Site icon Le blog high-tech & telecom de Xavier Studer

Le test du Gigabit internet en Wi-Fi? Difficile, mais, c’est fait!

Le cap est mis sur le (multi-) Gigabit en Wi-Fi
Le cap est mis sur le (multi-) Gigabit en Wi-Fi

Nous poursuivons intensément notre course à l’internet sans fil le plus rapide en multipliant les tests avec des appareils alignant les dernières normes et surtout sur la meilleure connexion fibre internet du marché, soit Salt Fiber et ses 10 Gigabits/sec en symétrique. Après différents ajustements, nous avons déjà dépassé le Gigabit internet en Wi-Fi!

Procédons dans l’ordre. Pour pouvoir atteindre un tel résultat, il faut utiliser uniquement les meilleurs produits et les meilleurs fournisseurs d’accès à internet; mais ce n’est pas suffisant! Il faut rechercher les configurations nécessaires pour atteindre ces vitesses et les mesurer, comme nous l’avons déjà expliqué lors du test des 10 Gigabits en fixe.

Pour atteindre de tels débits en Wi-Fi, c’est encore plus compliqué. Outre un accès multi-gigabit de Salt, le seul disponible pour les privés, il faut encore que le Wi-Fi suive le débit. Evidemment, on a été tenté de tester un point d’accès compatible Wi-Fi 6, en l’occurrence le Netgear Nighhawk RAX120, un produit capable de proposer jusqu’à 8 flux Wi-Fi 6 (Wi-Fi ax) pour atteindre jusqu’à un total de 5 Gigabits/sec! Evidemment, le récepteur doit posséder le nombre d’antennes correspondantes…

L’importance d’un bon paramétrage…

Mais tout n’est pas si simple. Par défaut, lorsqu’on connecte le Netgear par son port internet au routeur de Salt, le débit est limité à un Gigabit. On est alors tenté d’utiliser le port multi-gigabit, certifié jusqu’à cinq Gigabits/sec. Mais il ne suffit pas de brancher son câble RJ45 à cette connectique, il est encore nécessaire de choisir l’option correspondante dans l’interface, depuis un ordinateur et non depuis l’application et de redémarrer le produit…

Ce petit réglage fait, on peut alors utiliser les outils de tests de ligne intégrés au Nighthawk. On obtient alors quelque chose comme 3,5 Gigabits/sec en symétrique, soit probablement une limite imposée par le protocole de test. Sur un PC convenablement équipé, nous avons en effet mesuré la ligne de Salt à des vitesses de l’ordre de 5 à 7 Gigabits/sec avec les mêmes outils (parfois bridés) d’Ookla…

La norme Wi-Fi 6 ne fait pas tout!

Ceci fait, nous avons bondit sur un Samsung Galaxy S10+ de test, l’un des seuls appareils de compatible aujourd’hui. Les captures d’écrans ci-dessous montrent que nous ne sommes que rapprochés du Gigabit internet. J’ai donc eu l’idée d’utiliser un smartphone différent et de me replier sur du Wi-Fi 5, un peu particulier…

Grâce au Huawei P30 Pro et à sa puce Wi-Fi 5, compatible avec l’ultime évolution de cette norme (le Wi-Fi ac Wave II), nous sommes enfin, après quelques tentatives, parvenus à atteindre le Gigabit internet en Wi-Fi, comme le montre la seconde série de captures d’écran. Mais comment expliquer cette situation paradoxale?

Mesures en Wi-Fi 5 sur Huawei P30 Pro, en Wi-Fi 6 sur Samsung Galaxy S10+ et sur routeur Netgear Nighhawk RAX120 connecté en RJ45 à de l’internet 10 Gigabits/sec.

Le diable se cache dans les détails…

En regardant attentivement les paramètres de mes différentes connexions Wi-Fi (je teste actuellement trois routeurs différents), j’ai réalisé que le Samsung Galaxy S10+ se synchronisait à 1200 Mbits/sec en Wi-Fi 6, tout en utilisant deux antennes pour un codage de type 1024 QAM sur une largeur de bande de 80 MHz.

Le Huawei P30 Pro, par contre, même s’il n’utilise que du Wi-Fi 5, se synchronise à 1733 Mbits/sec! Grâce à sa compatibilité avec le Wi-Fi ac Wave 2, il est capable d’utiliser une largeur de bande de 160 MHz avec un codage de type 256 QAM tout en utilisant deux antennes Wi-Fi. Le tableau ci-dessous fourni par Netgear illustre cette complexité…

Les limites du Wi-Fi semblables à celles de la 5G…

Ces subtilités montrent à quel point il est compliqué d’augmenter la bande passante en mobile en utilisant une gamme de fréquence de plus de 5 GHz. Et dès que l’on se déplace de quelques mètres, le débit est d’abord divisé par deux, puis par quatre avant de fondre… Pour continuer de surfer, on doit alors passer sur du Wi-Fi à 2,4 GHz, une gamme de fréquences très proches de certaines utilisées pour la 4G…

Autant dire combien il sera délicat d’atteindre de très grandes vitesses en 5G (notre test), une technologie qui utilise plutôt les 3,5 GHz aujourd’hui, soit entre les 2,4 et 5 GHz en Wi-Fi. Non seulement les équipements des antennes doivent être raccordés à de la fibre optique, mais ils doivent composer avec de multiples limites physiques, sans parler de celles des smartphones, souvent déjà équipés de quatre antennes pour la 4G et la 5G…

Xavier Studer

Comparer les Wi-Fi 6 (ax) et Wi-Fi 5 (ac): complexe…
Quitter la version mobile