Le dernier «Business Insights» de Swisscom commence par cette question. Le puissant opérateur poursuit par «L’encyclopédie en 30 volumes, qui promettait autrefois la réponse à toutes les questions…». Le francophone en déduit qu’il doit s’agir d’une forme de Grand Littré ou de Grand Larousse… Un problème de traduction numérique?
Cet exemple est intéressant de la part d’une entreprise d’une telle taille, qui doit probablement bénéficier des services de traducteurs professionnels… A moins qu’un employé branché ait traduit ce texte sur internet de l’allemand en français en méconnaissant la culture de la langue cible. Une opération toujours hasardeuse…
Les limites du numérique et de l’IA
En effet, la puissance du tout numérique et de l’intelligence artificielle (IA) sont souvent associées à un excellent produit comme l’outil de traduction DeepL, qu’il faut savoir utiliser et vérifier… Régulièrement ses algorithmes traduisent de travers ou ne sont pas capables d’adapter un texte dans une autre langue. Ces traducteurs en ligne sont donc plus des outils pour gagner du temps, que de véritables instruments pour réellement tout traduire à l’aveugle…
Cet exemple est signé Swisscom, un opérateur alémanique ayant désormais une assez faible sensibilité à la francophonie. Il s’est encore distingué par sa propension à dédaigner les Romands, cette minorité qui n’a parfois pas accès à certains produits. En voulant illustrer ses compétences numériques, le géant bleu a marqué un bel auto goal… Il faut dire que la traduction est tout un art…
Quand Swisscom ne maîtrise pas le numérique?
Jadis journaliste débutant à l’ATS, j’ai d’abord parfois traduit des dépêches. A la fin de mon apprentissage, je considérais le texte en allemand comme une base de travail pour rédiger une version en français adaptée à la Suisse romande. De l’intelligence 100% humaine, 100% naturelle, 100% analogique!
Dans l’exemple qui nous intéresse, Swisscom aurait pu écrire: «Vous possédez une des dernières éditions du Grand Larousse dans votre bibliothèque? L’encyclopédie en 10 volumes et 2 suppléments, qui proposait autrefois la réponse à de nombreuses questions…». Alors? Problème lié à une de ces agences de «communication» zurichoise qui pense qu’en Suisse on parle allemand et anglais? Amateurisme numérique? Quoi qu’il en soit, le contenu est roi. Et rien ne remplace encore aujourd’hui un véritable cerveau humain.
Xavier Studer
Je constate aussi la même chose dans l’entreprise zurichoise pour laquelle je travaille. Toutes les informations internes arrivent en allemand pour la romandie. Et le peu qui est traduit, est très mal traduit.
Idem pour les informations destinées aux clients. C’est traduit n’importe comment.
Le cas le plus flagrant que j’ai vu, a été le switch (informatique). Ils appellent ça “un interrupteur”. Pas bon pour une entreprise dans le domaine de l’électricité. 😂
+1
Il est vrai que le marché romand est de plus en plus délaissé car il est plus petit que le marché suisse allemand où sont d’ailleurs la pluspart des sièges des grandes entreprises. J’essaye toujours de priviégier les entreprises romandes lors de mes achats. Ce manque de intérêt se traduit souvent dans la communication. Swiss n’a aucun article en français dans sa gazette de bord, les courriers deviennent de plus en plus illisibles, sans parler des publicités. Pour moi c’est un manque de respect… Pour info le Brockhaus serait plutôt l’équivalent de l’encyclopédie universalis (aussi en 30 volumes).
Ja, das ist doch mühsam!
Moi aussi, j’en ai vraiment marre que la Suisse romande soit le parent pauvre de la Suisse allemande, laquelle est clairement rattachée au marché de consommation allemand (ce qui est toutefois logique). Par exemple selon les pages (ou produits) qu’on consulte sur Amazon, si on a indiqué la Suisse comme pays, on est redirigé automatiquement sur Amazon.de! Et là, pas de français du tout!
Dernièrement j’ai préféré utiliser une notice de montage en allemand plutôt que celle en français, tellement c’était incompréhensible, voire même loufoque! Et pourtant je n’ai que B2 en allemand.
De plus, concernant les emplois de type employé de commerce, ça fait quelques années que la grande majorité des postes ouverts en Suisse romande stipulent bilingue FR-DE, et de préférence langue maternelle DE, vu que la plupart des maisons mères sont en Suisse allemande. L’anglais est devenu tellement courant (et plus facile), que ce n’est même plus si recherché que ça, en comparaison du suisse allemand.
C’est tellement frustrant qu’on devrait lancer une initiative pour demander l’indépendance !!!
Nous sommes envahis 😉 physiquement comme psychiquement!
Bon week-end
Ebay Suisse n’existe qu’en allemand et vous êtes obligé de vous connecter au site Français pour choisir un article et payer en €.
Un comble !
Ping : High-tech: le traducteur DeepL joue la carte de la personnalisation!
L’impérialisme Zurichois comme je l’appelais il y a longtemps déjà.
Mais le mal est plus profond que ça. Allez à la Migros ou à la Coop. Le nombre d’articles qui ont une étiquette uniquement en allemand, c’est hallucinant. Regardez la TV suisse allemande, le nombre d’émissions en schwyzerdütsch qui, jusqu’à preuve du contraire, n’est pas une langue nationale et pour lesquelles nous payons une partie de notre redevance. Il serait temps de se doter d’une autorité de surveillance, à l’instar de l’Office québécois de la langue française, pour surveiller cela.
Il faut dénoncer sans relâche l’attitude de Schweizcom qui ne respecte pas la culture de la Suisse.