L’internet des objets (IoT) fait régulièrement parler de lui. Passim, on apprend que d’onéreuses voitures, des vélos ou encore des animaux sont connectés à la toile. Le champ d’application de l’IoT semble infini. Les dernières technologies, parfois à deux doigts de la commercialisation, sont dessinées pour un déploiement massif. Explications après le Mobile World Congress (MWC) 2016, qui s’est clôt jeudi sur le bilan de plus de 100’000 visiteurs.
Sur le stand de Nokia, qui vient d’Absorber Alcatel Lucent et son fameux laboratoire Bell (au moins sept Nobels), on comprend qu’une nouvelle révolution est en préparation. Certaines présentations font état du caractère «massif» de ce déploiement. En effet, jusqu’à un million d’objets pourront être connectés sur les futures cellules 5G, qui seront réellement conçues pour cet usage.
L’avenir sera également marqué par une hausse significative de la réactivité (latence). Une démonstration très parlante sur le même stand montre qu’une retransmission vidéo est quasiment instantanée avec de la 5G, alors qu’il faut quelques dixièmes de secondes supplémentaires pour que le même flot d’images apparaisse sur les écrans avec les technologies actuelles (voir galerie photo). A quoi bon?
L’enjeu de la réactivité
Sur le stand de Huawei, le numéro trois des réseaux mobiles derrière Nokia et Ericsson, Philippe Perrin, directeur général adjoint de Huawei France, explique que la différence de 20 millisecondes entre ces technologies se concrétise par environ trois mètres en cas de freinage piloté à distance pour un véhicule se déplaçant à 90 km/h.
Si les véhicules connectés font couler pas mal d’encre, l’internet des objets se matérialisera visiblement partout, c’est-à-dire aussi bien dans des zones urbaines que rurales. Chez Ericsson, on réchauffe une simulation avec des poubelles branchées, chez Huawei, on dévoile un dispositif prêt à être commercialisé à coupler à des compteurs d’eau. Enfin, chez Nokia, on expose un spectromètre connecté pour mesurer le taux de sucre de certains fruits, notamment le raisin.
Jusqu’à dix ans d’autonomie
D’aucuns se demanderont ce qu’il en est de la question de l’alimentation électrique de ces objets. Avec deux piles au Lithium ont peut garantir jusqu’à dix ans d’autonomie pour un capteur sur un compteur hydraulique explique Gilbert Marciano de Nokia France. Il faut dire que seuls quelques Ko d’informations sont envoyés sur le réseau une fois par jour….
L’infini des utilisations de ce nouvel internet fait évidemment tourner la tête des équipementiers, de fondeurs comme Qualcomm ou Intel, et évidemment des opérateurs qui fantasment sur une nouvelle manne, massive, incroyable… Si la révolution numérique est bien faite, ses futurs développements n’ont pas fini de bousculer le quotidien des plus connectés d’entre nous…
Xavier Studer, de retour de Barcelone
Pour aller plus loin: quelques liens sur diverses technologies
La guerre fait actuellement rage entre de multiples technologies pour connecter les objets à l’internet. Les opérateurs déploient parfois des réseaux spécifiques dans des bandes de fréquences «hors licences». Plusieurs de ces normes devraient être utilisées en parallèle.
EC-GSM ou ECGSM est une norme qui se fondera sur la release 13 du standard 3GPP en cours de finalisation. Grâce à cette norme, il sera possible de suivre des objets sur les réseaux existants 2G ou 4G. Intéressante, car permettant d’assurer dès 2016 une couverture mondiale.
NB-IOT ou NB LTE-M Technologie déployée sur la 4G avec une largeur de bande limitée. Elle permet une pénétration maximale, par exemple dans les sous-sols, mais offre moins de débit.
LTE-M ou eMTC Technologie déployée sur la 4G avec une largeur de bande plus élevée pour certaines applications spécifiques d’objets mobiles, par exemple.
Sigfox est une société française qui a déjà connecté sept millions d’objets dans quatorze pays sur des réseaux spécifiques. Elle utilise une technologie UNB pour Ultra Narrow Band, très économe en énergie pour une grande portée. Son PDG se plaint d’être torpillé par certains opérateurs, comme expliqué ici. Non standardisé.
LoRa est une technologie de «réseau étendu à longue portée» pour connecter des objets. Plusieurs opérateurs dont Orange, Bouygues Telecom, Proximus, KPN et Swisscom l’ont déployée ou sont en phase de test. Nécessite le déploiement d’un réseau spécifique. Certains observateurs estiment qu’elle n’est pas standardisée.
Bluetooth Low Energy ou BLE est une évolution des versions précédentes du Bluetooth développée par Nokia. Il permet de connecter des objets à domicile ou dans un quartier. Ericsson en faisait mention sur son stand.
ZigBee est un protocole radio standardisé performant et économe en énergie permettant la communication avec des objets. Concurrent au Bluetooth Low Energy.
L’internet des objets au MWC 2016
Comment un privé peut-il acceder à ces services?
Pour l’instant, ces services sont liés à des objets.
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