La leçon numérique de Lego, Märklin et autres fabricants de jouets intelligents…

  • Dernière modification de la publication :15/02/2017
  • Commentaires de la publication :5 commentaires
Aurélien programme son robot Mindstorm EV3 bourré de capteurs...
Aurélien programme son robot Mindstorm EV3 bourré de capteurs…

Nos «élites» peinent souvent à réaliser le degré de numérisation de notre société, en train de basculer dans une ère post-numérique. Il est pourtant essentiel de savoir où l’on se trouve, si l’on veut donner à ses enfants les connaissances nécessaires pour évoluer dans ce monde en pleine mutation. Heureusement que des Lego, Märklin et autres Mattel remettent les pendules à l’heure…

J’ai acquis il y a quelques jours le robot Mindstorm pour mes enfants. Un Lego pas tout à fait comme les autres puisque le concept a été développé il y a près de 20 ans en collaboration avec le Massachusetts Institue Of Technology (MIT), comme le rappelle cette page officielle.

L’Ecole publique ne garantit plus l’égalité des chances

Outre l’aspect ludique de sa construction, qui se rapproche de celle d’un Lego Technic plutôt simple, ce robot permet aux enfants de s’initier à la programmation aussi bien sur Mac que sur PC grâce à un programme proposant moult opérateurs logiques et permettant de dessiner des scénarios complexes sous forme de schémas visuels.

Quelque part, j’ai été un peu contraint d’acheter ce robot désormais accessible, puisqu’il est cédé un peu plus de 300 francs sur le site de Galaxus/Digitec… En effet, mon fils a tenté de s’inscrire à un cours facultatif de robotique auprès de l’école publique. Comme cette dernière n’a pas été en mesure de proposer suffisamment de places à nombre d’élèves intéressés, la participation a été tirée au sort. Pour simplifier, l’Etat de Vaud joue le futur de nos enfants à la roulette russe… J’ai donc pris le dossier en mains.

Le succès rencontré par le concept Mindstorm est tel que de nombreuses universités dans le monde organisent des ateliers de robotique, notamment pour les filles. La Suisse ne fait pas exception et il convient de signaler que l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) propose différents cours inspirés de la méthode Roberta.

Programmer son réseau ferroviaire avec Märklin

Parallèlement, après avoir entièrement renouvelé mon parc de locomotives, voitures et wagons Märklin, j’ai réussi à réaliser un rêve d’enfant: construire un circuit 100% numérique avec des aiguillages pilotés depuis une console entièrement numérique… En passant, pour mémoire, Märklin a débuté sa révolution numérique en 1979 déjà… Visiblement, certaines «élites» sont vraiment coupées des réalités du petit peuple…

Là aussi, ce fabricant propose des produits numériques répondants à une société 100% numérique de la musique aux jouets en passant par l’image et l’informatique. Grâce à des consoles de commande comme la Central Station, il est possible de gérer numériquement son réseau, histoire de donner un nouveau terrain de jeu à des enfants toujours plus exigeants…

Le cap est déjà mis sur l’intelligence artificielle

Souvent à la pointe en matière de tendances, les fabricants de jouets ont bien compris que la numérisation n’était qu’un outil au service de missions clairement plus stratégiques. Ils essaient depuis des dizaines d’années de proposer des jouets qui parlent, qui interagissent avec les enfants tout en leur permettant de se familiariser avec le monde informatique.

Dans ce contexte, alors que l’intelligence artificielle est encore balbutiante, on relèvera qu’un géant comme Mattel collabore désormais avec Microsoft. Aux dernières nouvelles, il a intégré l’assistant virtuel Cortana développé par Redmond dans un jouet nommé Aristotle. Gageons que l’école publique vaudoise proposera des initiations à l’intelligence artificielle, sur tirage au dort, dans une trentaine d’années!

Xavier Studer

PS. Alors que Swisscom, les téléréseaux, et autres traîne-savates tentent d’achever leur numérisation dans la douleur, le MIT regarde du côté de l’AI

Cet article a 5 commentaires

  1. Jean-Pierre

    Bonjour,
    Je trouve très très bien de promouvoir la programmation dans les écoles obligatoires, au même titre que d’autres activités.
    Les ACO (Actvités Complémentaires Obligatoires) ou ACF (Facultatifs) existent depuis plus d’un demi siècle. J’ai commencé mon activité professionnelle après des ACO d’initiation à l’électronique. A l’époque il y avait des cours de photographie, de mécanique auto, etc.
    Actuellement il faut absolument apprendre, dans le cadre scolaire, à utiliser l’informatique. Ceci pour ne laisser personne de côté. Par contre, apprendre la programmation à tous est, à mon avis, une erreur. En effet, pour conduire un véhicule il n’est pas nécessaire de connaître la mécanique, etc..
    Donc de dire que ” l’Etat de Vaud joue le futur de nos enfants à la roulette russe” n’est pas justifié.
    Vous faites un faux procès.
    Il est par contre indispensable de former correctement le personnel pour utiliser correctement les outils informatiques. Combien de fois un conducteur de bus est pris en défaut lorsqu’il doit programmer sa course en entrant dans le bus ou une aide soignante passe pour une incapable si elle ne sait pas saisir les actes qu’elle a fait, sur l’ordinateur du service. Dans ces cas, les employés n’ont reçu qu’une information et pas une FORMATION.
    Merci pour votre rubrique toujours intéressante.
    Cordialement
    Jean-Pierre

    1. Merci pour votre retour! Comme vous, je ne suis pas persuadé que de la “programmation pure” soit nécessaire. Je rejoins d’ailleurs votre position sur l’informatique, incontournable partout aujourd’hui. Malheureusement il me semble que l’école vaudoise manque de sensibilité aux défis d’aujourd’hui, sans parler de la qualité même des enseignants… Pour preuve, cette enseignante qui a déclaré récemment “en avoir marre de cette classe”. Dans la même école lausannoise, la punition collective (qui rappelle d’autres époques plus sombres, plus brunes) semble être devenue la règle… Je précise que j’ai globalement bénéficié d’excellents enseignants (que je remercie au passage) dans ce canton tant au Collège de Montreux qu’au Gymnase de Burier avant de faire mon université à Lausanne et d’y avoir même fait un peu d’assistanat. La situation semble hélas moins favorable de nos jours.

  2. Pierre Moret

    A mentionner (et surtout recommander!) également, le robot Thymio issu de l’EPFL et commercialisé par Mobsya de Renens. https://www.thymio.org

  3. Pedro

    Je pense que nos écoles devraient s’inspirer de la Finlande mais on en est encore très très loin car cela fait 20 ans qu’ils mettent ça en place et chez nous, rien à commencé…
    Il faut que les jeunes connaissent leur point fort quel que soit le domaine… Artistique, scientifique,…

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