High-tech: prisonnier de son écosystème ou la fin de la concurrence?

  • Dernière modification de la publication :28/04/2018
  • Commentaires de la publication :2 commentaires
Comment ne pas devenir prisonnier de son écosystème numérique dans le nuage?
Comment ne pas devenir prisonnier de son écosystème numérique dans le nuage?

Apple propose probablement le meilleur exemple d’un écosystème global réussi. Etant peut-être le plus complet du marché, il permet au geek de vivre sa vie numérique, du sport, à la culture en passant par l’accès au savoir, de son poignet avec l’Apple Watch jusqu’à son travail en passant par les MacBook, iPad et iPhone, sans oublier l’Apple TV, transcendée par Salt TV! Mais…

S’il faut avouer que ces différents produits s’imbriquent à merveille, on doit admettre qu’une fois qu’on a acheté des logiciels, des jeux et des applications pour ses multiples périphériques, sans parler des enregistrements sur Salt TV, de la musique sur iTunes, on hésite à passer à la concurrence… On est ainsi un peu prisonnier d’un tel système.

Utilisation des licences: Microsoft montre la voie

D’autant plus que certains éditeurs de logiciels ne simplifient pas forcément les choses, comme je l’ai encore expérimenté récemment avec Adobe, qui propose certaines licences achetées sur la toile exclusivement pour Mac ou pour PC. Evidemment, en passant par le service client on peut probablement obtenir un geste… Il y a aussi l’onéreuse offre dans le nuage

En revanche, récupérer les licences applicatives achetées sur Android ou iOS pour les utiliser sur un autre système n’est pas forcément la règle. Cela dit, Microsoft, avec Office 365 montre toutefois l’exemple puisque ses licences sont indistinctement utilisables du smartphone, à la tablette en passant par l’ordinateur de bureau! Quand on veut, on peut!

Exportation des données: l’exemple de Google

Dans d’autres cas, les choses sont plus complexes. En effet, lorsqu’on a accumulé des dizaines ou des centaines d’enregistrements TV chez son opérateur, que ce soit sur un disque ou dans le nuage, on hésite à migrer chez un autre fournisseur de services… Encore une terrible limitation de la concurrence à notre monde 100% numérique…

Pourtant, un autre géant de la toile montre l’exemple. Google propose ainsi la possibilité de télécharger toutes ses données personnelles, comme expliqué ici. En consultant cette page, on réalise d’ailleurs à quel point le premier moteur de recherche mondial est incontournable, tant il nous propose de services intéressants et variés, souvent même gratuitement!

Imposer l’exportation des données de l’utilisateur?

A la suite de la note postée ici samedi, on pourrait prolonger la réflexion en se demandant si le législateur ne devrait pas suivre l’exemple d’un Google et l’imposer à d’autres acteurs high-tech pour permettre au consommateur de récupérer ses données, qui devraient être sa propriété. Dans l’autre sens, les concurrents pourraient être contraints de faciliter leur importation.

Tout cela semble si simple et évident. Reste la question des droits d’auteurs pour la musique, le cinéma, les enregistrements TV, etc., même si la copie privée est un acquis en Suisse, mais pas partout dans le monde… Évidemment, à l’heure du streaming qui ne cesse de gagner du terrain, on peut se demander si un jour cela fera encore sens d’essayer de récupérer ses MP3 ou ses enregistrements TV…

Xavier Studer

Cet article a 2 commentaires

  1. Michel

    Il me semble que le transfert des données vers le nouvel opérateur est un principe intégré dans le RGPD (Réglement européen sur la,protectionndes données) qui rentre en vigueur le 28 mai 2018. Ce réglement est automatiquement applicable en Suisse dans les relations avec les personnes physiques européennes. Il s’appliquera de plus en plus aux personnes physiques en Suisse car il,est trop compliqué pour les forurnisseurs de gérer deux régimes différents. Enfin la nouvelle loi suisse sur la protection des données devrait intégrer les principes du RGPD, dont
    celui de la portabilité des données d’un opérateur à l’autre.

    1. Reste à savoir de quelles données on parle… Dans le cas de contenus soumis aux droits d’auteur, comme c’est notamment le cas ci-dessus, les choses semblent clairement plus complexes…

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