Alors que le déploiement de la fibre optique s’enlise en Suisse pour des raisons plus ou moins valables, certains pays planifient la fin du réseau de cuivre. Évidemment, ils tablent sur la fibre optique et préparent l’opération parfois depuis des décennies…. Certains points risquent de coincer…
En France, Orange a déposé fin janvier à l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) son plan de fermeture de son réseau de boucle locale cuivre afin que celui-ci puisse faire l’objet d’une consultation publique. Les acteurs sont appelés à faire part de leurs remarques et appréciations jusqu’au 4 avril 2022, peut-on lire dans un communiqué de presse.
Un calendrier ambitieux
Le calendrier par l’opérateur Orange semble assez ambitieux. «La fibre optique (FTTH), en passe de devenir l’infrastructure fixe de référence, a vocation à se substituer au réseau historique en cuivre d’ici 2030», est-il précisé dans le même texte. Selon l’Arcep, les réseaux FTTH couvraient 67% des locaux et environ 60% des locaux bénéficiaient de la présence des quatre opérateurs commerciaux au troisième trimestre en France….
Mais pourquoi abandonner complètement le cuivre. Orange et l’Arcep font valoir évidemment l’obsolescence du cuivre, mais surtout des motifs d’efficacité, de coûts et d’empreinte environnementale. Selon l’Arcep, «il n’est pas pertinent, à terme, de conserver et d’entretenir deux infrastructures capillaires complètes en parallèle».
Des pays à la pointe!
Alors qu’en Suisse on ambitionne selon les scénarios de Swisscom de couvrir de 50 à 60% des logements d’ici 2025, plusieurs pays vont liquider leur réseau de cuivre historique au profit de réseaux 100% en fibre optique. «Ce processus est déjà engagé dans plusieurs pays européens, tel qu’en Norvège, en Suède ou en Espagne», poursuit l’Arcep. Attention toutefois à la mise en œuvre car Orange semble vouloir proposer du hertzien à la place de la fibre dans certaines situation…
En France, Orange souhaite commencer à démanteler son réseau de cuivre en 2023 déjà. En Suisse, où la couverture internet est loin d’être ridicule, on se demande dans quelle mesure on ne sera pas pris de vitesse. Cela dit, entre les déclarations d’intention et la réalité… C’est comme la numérisation, en Suisse on n’arrête pas d’en parler et le pays ne semble pas disposer d’un plan de déploiement acceptable de la fibre.
Xavier Studer
PS
Alors que Swisscom n’arrête pas de pleurnicher sur le coût de déploiement de la fibre pour continuer parfois de bricoler sur le cuivre, certaines communes en Valais, à l’image de Sierre, sont 100% fibre depuis des lustres, comme nous l’avons encore rappelé ici…
Le cuivre ne survivra pas au delà de 2030 donc Swisscom a tout intérêt à accélérer le déploiement de la fibre une fois les problèmes juridiques résolus avec l’arrêt du Tribunal administratif fédéral. Il y a moyen de trouver des solutions acceptables et adaptées pour permettre une libre concurrence sur la fibre et que chaque opérateur puisse proposer ses services à ses clients.
Les opérateurs sur le câble coaxial devront eux aussi migrer progressivement vers la fibre optique car les réseaux HFC finiront par devenir désuets. Migrer vers la fibre est d’ailleurs plus intelligent que d’aller vers du docsis 4.0 et cela ne coûte d’ailleurs pas plus cher pour une technologie supérieure qui permet de réduire fortement la consommation énergétique comme les coûts de maintenance tout en apportant un ARPU plus élevé comme une expérience client de meilleure qualité.
Maintenant même les pays européens les plus en retard sur le déploiement de la fibre dévoilent aussi les uns après les autres leur stratégie pour la désactivation du réseau cuivre. La Suisse ne peut pas rester en retrait car il en va de son attractivité et de sa compétitivité dans les prochaines années. L’ abandon des négociations sur l’accord cadre avec l’ UE va déjà poser des problèmes donc s’il n’y a pas autre chose pour prendre le relais ça peut faire mal en termes économiques.
concernant « la fibre le cuivre », la situation suisse est différente de son voisin français, car le haut débit en Suisse n’est pas forcément synonyme de fibre optique: https://fr.wikipedia.org/wiki/G.fast sans encore parler du coaxial des téléréseaux.
propos écrit par un abonné à la fibre, avec un débit de… 20 mbits (0,02 gbits)!
A l’instant présent, début 2022, la Suisse est globalement en retard dans la numérisation de son industrie et de son administration, ainsi que du réseau : pas de plan de remplacement du cuivre par de la fibre, autant pour Swisscom que pour les cablos.
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Les cantons « bricolent » dans leur pré carré.
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Les politiciens ont misés sur le libéralisme et la concurrence avec une grosse « disruption » : Swisscom doit engranger des bénéfices pour l’actionnaire majoritaire, la confédération.
Le territoire français ne sera jamais couvert entièrement en fibre optique en 2030…
Donc si les gens n’ont plus le cuivre ils vont prendre des modem 4G pour la maison et ça va saturer encore plus le réseau mobile
Tout ca en payant jusqu’a 10 fois plus que nos voisins…
Démanteler le cuivre, pourquoi pas… Mais je me demande quel solution de backup utilisent les entreprises en France. En Suisse, le cuivre est largement utilisé en complément de la fibre, ou du coax, car peu d’entreprises ont les moyens d’avoir deux fibres indépendantes dans leurs locaux. Il y a bien la 4 et 5g, mais bon, pas toujours possible, et beaucoup moins fiable.