Lorsqu’on utilise la puissance des algorithmes associés à la reconnaissance faciale et à l’apprentissage profond, on peut gagner un temps fou et terriblement se simplifier la vie. Au Futurium de Berlin, une machine permet de voter simplement en souriant à une caméra! Toute la puissance des dernières technologies au service du bien commun.

Précisons-le d’emblée, «Smile to Vote» est un projet de recherche artistique et scientifique présenté dans la partie «laboratoire» du Futurium de Berlin. Il ne s’agit donc pas d’un dispositif concret, mais de la création de l’artiste Alexander Peterhaensel, qui souligne que cette situation n’est pas aussi improbable ou lointaine que nous le pensons.

Réseau neuronal

De manière générale, il précise que pour des raisons de commodité, nous laissons déjà des systèmes automatisés prendre de plus en plus de décisions à notre place. En quelque sorte, cette machine à voter est simplement l’extension des systèmes de reconnaissance biométriques actuels déployés sur nos smartphones et de l’analyse de données, toujours plus efficace.

Sur le site internet de ce dispositif, on apprend que la technologie nécessaire est relativement «banale». Il s’agit d’abord de mettre en place un réseau neuronal et de le combiner avec un système de reconnaissance faciale standard. Il s’agit ensuite d’entraîner le système avec des photos de politiciens, classés par affiliation politique. Les algorithmes feront le reste!

Quelle utilisation de nos données?

Cette installation aux relents phrénologiques a le mérite de nous poser nombre de questions pertinentes sur toutes ces données que nous livrons quotidiennement par exemple à Alexa, Google Home et autres systèmes qui écoutent nos conversations. Et on ne parle pas des informations que nous publions sur les médias sociaux, voire sur des blogs!

Evidemment, cela ne signifie pas qu’il faut balayer du revers de la main cette nouvelle économie basée sur le numérique… et nos données personnelles. Cela dit, selon ses concepteurs, «Smile to Vote» est un appel vital à l’autodétermination, tant dans le domaine numérique que dans le monde réel, afin de garantir que nos choix restent vraiment les nôtres dans l’isoloir et au-delà!

Xavier Studer, Berlin

PS
J’ai testé deux fois l’installation en obtenant des résultats quasiment radicalement opposés…